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LYDIE — LYRE

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sions greque et syriaque. Elles nous fournissent des détails sur cette expédition. Gygès, roi de Lydie, avait cessé d’envoyer des ambassadeurs à Assurbanipal et s’était allié à Psammétique, roi d’Egypte, révolté contre l’Assyrie. Assurbanipal le battit et son cadavre fut laissé sans sépulture. Les Cimmériens vainquirent la Lydie et la ravagèrent, et Ardyo, fils de Gygès, s’assit sur son trône. Cylindre A, col. m. G. Smith, Ëistory of Assurbanipal, p. 64-67, cf. p. 71-72, 73-75 ; J. Menant, Annales des rais d’Assyrie, p. 259 ; Gelzer, Das Zeitalter des Gyges, dans le Rheinùch. Muséum, t. xxx, 1875, p. 233-234 ; G. Radet, La Lydie, p. 189-181 ; Fr. Lenormant et E. Babelon, Histoire ancienne des peuples de l’Orient, S « édit., Paris, 1885, t. iv, p. 344-346 ; G. Maspero, Histoire ancienne des peuples de l’Orient classique, 1899, t. ii, p. 428. Voir Assurbanipal, t. i, col. 1146.

La Lydie fut ensuite conquise par Cyrus sur Crésus. Hérodote, i, 76-84. Cf. G. Radet, La Lydie, p. 242-259. Alexandre l’engloba dans son empire et, après lui, elle fit partie du royaume des Séleucides. J. G. Droysen, Histoire de l’hellénisme, trad. franc., in-8°, Paris, 1883-1885, t. ii, p. 135, 495, 589 ; t. iii, p. 449. Antiochus II y établit des colonies juives importantes, notamment à Sardes. Josèphe, Anl. jud., XII, iii, 4. Après la défaite d’Antiochus ni par les Romains, la Lydie fut donnée par eux à Eumène II, roi de Pergame. I Mach., viii, 8 ; Tite-Live, xxxviii, 39. À la mort d’Attale III, elle fut, avec tout son royaume, englobée dans la province romaine d’Asie. Voir Asie, II, t. i, col. 1094. -C’est pourquoi le Nouveau Testament ne parle pas de la Lydie, les villes de cette région sont nommées parmi les villes d’Asie. À l’ancienne Lydie appartenaient Éphèse, Smyrne, Thyatire, Sardes et Philadelphie, aux évêques desquelles saint Jean écrivit les lettres qui figurent au début de l’Apocalypse, I, 4, 11 ; II, i-ii, 18-29 ; iii, 1-13. Voir ces noms. Éphèse avait été évangélisée par saint Paul, qui avait adressé une épître à cette Église. Voir Éphèse, t. ii, col. 1831 ; Éphésiens (Épître aux), t. ii, col. 1849. Thyatire est la patrie de Lydie. Act., xvi, 14. Voir Lydie 1. La première Épître de saint Pierre adressée aux Églises d’Asie, l’est donc par là même aux Églises lydiennes. I Pet., i, 1.

La Lydie était à l’époque de Judith, des Machabées et du Nouveau Testament, la région bornée au nord par la Mysie, à l’est par la Phrygie, au sud par la Carie et à l’ouest par la mer Egée. Elle contenait la vallée du’Caystre et la basse vallée de l’Hermus. Les principales ailles étaient celles qui sont citées plus haut, auxquelles il faut ajouter Colophon, située sur la côte ainsi que Smyrne et éphèse. Sardes était à l’intérieur des terres, dans une immense plaine, ainsi que Thyatire plus au nord et Philadelphie à l’ouest. La route royale de Sardes à Suse traversait la Lydie. Hérodote, v, 49, 52. Les Lydiens parlaient une langue que les Assyriens ne comprenaient pas. Lorsque Gygès envoya une ambassade à Assurbanipal, pour contracter avec lui alliance contre les Cimmériens, la langue de ses messagers était inintelligible aux interprètes ordinaires du roi et l’on eut de la peine à en trouver un qui pût la traduire. G. Smith, History of Assurbanipal, in-4°, Londres, 1871, p. 79. Leur dialecte nous est absolument inconnu. Au temps de Strabon, il avait disparu de la Lydie et n’était plus parlé que dans le petit canton pisidien de Cibyra. Strabon, XIII, IV, 17. Cf. G.Perrot, Histoire de l’arl, t. v, p. 212 ; G. Radet, La Lydie, p. 53.

Bibliographie. — Th. Menke, Lydiaca, in-8°, Berlin, 1844 ; H. Kiepert, Manuel de géographie ancienne, trad. franc., in-8°, Paris, 1887, p. 79 ; G. Perrot, Histoire de l’art dans l’antiquité, in-i°, Paris, 1890, t. v, p. 239-308 ; G. Radet, La Lydie au temps des Mer. modes, in-8°, Paris, 1892. E. Beurlier.

    1. LYDIENS##

LYDIENS (Vulgate : Lydi, Lydii), habitants de Lud,

UICT. DE LA BIBLE.

Jer., xlvi, 9 ; Ezech., xrni, 10 ; xrx, 5 ; et de la Lydie, I Mach., viii, 8. Voir Ludim, col. 411, et Lydie 2.

    1. LYNAR##

LYNAR (Roch Frédéric, comte de), diplomate allemand et érudit protestant, né le 16 décembre 1708 au château de Lubbenau en Lusace, mort au même lieu le 13 novembre 1781. Ses études terminées aux universités d’Iéna et de Halle, il parcourut divers États de l’Europe et en 1733 obtint la charge de chambellan du roi de Danemark. Il remplit plusieurs ambassades importantes et gouverna plusieurs provinces au nom de ce souverain. En 1765, il abandonna toutes ses charges pour se retirer à son château de Lubbenau et s’adonna à l’étude des questions théologiques. Parmi ses écrits, on remarque : ErklârendeUmschreibung sàmmtlicher apostolischer Briefe, in-8°, Halle, 1765 ; Erklârende Umschreibung der vier EvangeMen, in-8°, Halle, 1775. — Voir H. C. G. de Lynar, Lebenslauf dos Grafen zu

Lynar, in-8°, Leipzig, 1782.

B. Heurtebize.

1. LYRE (Septante : xiOipa ; Vulgafe : cilhara), instrument à cordes pincées et de longueur égale, composé

138. — Lyre sur une monnaie de Simon. bi>n…J pyDttr, a Simon n[asi (prince) d’Is]raël. a Palme dans une couronne. — r). h… w> ribxa 1 ! nnN niiff. Première année de la rédemption d’ls[raë]l. Lyre à six cordes.

d’un corps de résonance et de deux branches, soutenant une traverse à laquelle étaient fixées les cordes. — Chez les Grecs, la caisse sonore de la lyre était faite de l’écaillé ou de la carapace abdominale d’une tortue, 3(é).u ; , et on l’appelait alors proprement X-ipa. Une peau tendue en recouvrait la concavité. Quand la caisse sonore n’était pas faite avec une écaille de tortue, on l’appelait xt6âp « . La rondeur de la base ne permettait pas de tenir la lyre droite sans l’appuyer : il fallait la serrer entre les genoux ou la tenir contre le bras ou contre la poitrine. Les deux branches, droites ou recourbées, en bois ou en corne, distinctes de la caisse sonore à laquelle elles étaient fixées, portaient une traverse droite, qui retenait une extrémité des cordes, dont l’autre point d’attache était placé à la partie inférieure de l’instrument. Comme la harpe, la lyre n’avait eu à l’origine que trois ou quatre cordes. On en augmenta le nombre graduellement, et la lyre heptacorde fut la plus célèbre et Ja

139. — Cithare sur une monnaie de Simon Barcochébas.

pïD’O, « Simon. ». Cithare à trois cordes. — fy dWiT…

s La délivrance de Jérusalem. » Palme dans une couronne.

plus employée. On ajouta cependant une huitième corde pour établir deux tétracordes harmoniques ; plus tard, pour répondre à l’extension des modes du chant, on donna à la lyre douze et quinze cordes. Voir Burette, Dissertation sur la symphonie des Anciens, dans les Mémoires de l’Académie des Inscriptions, t. iv, 1723,

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