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LYDDA


appellation n’a pu supplanter l’ancienne qui survit encore aujourd’hui dans le nom actuel de Ludd (fig. 134). 1° Description. — Les Actes des Apôtres, ix, 38, nous

134. — Monnaie de Lydda.

IOïM 40MNAN EEBAE. Tète de JuliaDomna, à droite.— fi).ASEn rOrH [A.los]nOMS. Tête de la ville, en Déméter, tenant une torche, à gauche.

apprennent que Lydda n’était pas loin de Joppé (Jaffa). Elle est, en effet, à dix-huit kilomètres au sud-est de cette ville, à quinze kilomètres environ de la mer Méditerranée, dans un endroit fertile, au milieu de jardins

d’Ono, I Esd., tr, 33 (sept cent vingt-un, d’après II Esd., vu, 37), descendants de Benjamin. II Esd., xi, 34 (hébreu, 35). — À l’époque des Machabées, Lydda joua un rôle assez important. Josèphe, Ant. jud., XX, iv, 2, dit que c’était un bourg aussi grand qu’une ville ; ii devint le chef-lieu d’une toparchie. Bell, jud., III, iii, 5 ; Pline, H. N., V. ii, 70. Vers 145 avant J.-C, le roi de Syrie, Démétrius II Nicetor, détacha cette ville et sa banlieue (vô[io ; ) de la Samarie pour la rattacher à la Judée et la donner à Jonathas Machabée. I Mach., xi, 34 ; cf. x, 30, 38 ; xi, 28 ; Josèphe, Ant. jud., XIII, iv, 9. Antiochus VI Dionysos confirma cette donation. I Mach., xi, 57. Pompée enleva Lydda aux Machabées, mais elle leur fut rendue par Jules César l’an 48 avant notre ère. Josèphe, Ant. jud., XIV, x, 6. Quatre ans plus tard, en 44, Cassius vendit les habitants de cette ville comme esclaves, Josèphe, Ànt. jud., XIV, 2 ; Bell, jud., i, xi, 2, mais Antoine ordonna leur mise en liberté (42). Ant. jud., XIV, xii, 2-5. Dès le commencement de la prédication des Apôtres, Lydda compta des chrétiens parmi ses habitants, Actes, x, 32, et c’est

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135. — Vue de Ludd. D’après une photographie.

et de vergers entourés de haies de cactus, sur la grande route des caravanes qui va de Syrie en Egypte (fig. 135). « Elle est parsemée, sur un grand nombre de pointe, 4’élégants palmiers qui s’élèvent soit isolés, soit par bouquets, et qui lui donnent un cachet tout oriental… Les bazars sont fournis des principales choses nécessaires à la vie ; les fruits surtout y abondent… Plusieurs puits à norias donnent une eau aussi abondante que légère ; l’un des meilleurs est désigné sous le nom de Blr Mdr Elias (puits de Saint-Élie)… Quant au climat de Loudd, il est, pendant l’été, très chaud. » V. Guèrin, Judée, t. i, p. 323. La plupart des maisons sont en pisé.

2° Histoire. — Lod-Lydda n’apparaît dans l’Écriture que dans les livres écrits après la captivité de Babylone. De son histoire antérieure à cette époque, nous savons seulement qu’elle avait été fondée par un Benjamite appelé Samad. I Par., viii, 12. Une partie de ses habitants fut emmenée en Chaldée et parmi les captifs qui revinrent en Palestine avec Zorobabel, on comptait sept cent vingt-cinq hommes de Lod, d’Hadid et

là que saint Pierre guérit Énée, que la paralysie retenait depuis huit ans dans son lit, ꝟ. 33-34. Ce miracle augmenta le nombre des conversions à la foi nouvelle, ꝟ. 35. Aussi Lydda eut-elle de bonne heure un évêque, suffragant du patriarche de Jérusalem. Cestius Gallus l’avait incendiée en l’an 66. Bell, jud., II, xix, 1. En 68, elle était soumise à Vespasien. Bell, jud., IV, viii, 1. Son nom reparait souvent dans l’histoire après la ruine de Jérusalem. Elle posséda, comme Jahmia sa voisine, une célèbre école juivg. Son importance déclina lorsque le calift Soliman eut fondé en 716 dans son voisinage la ville de Ramléh. Elle joua cependant un rôle au temps des croisades. Saladin la ravagea en 1191 et les Mongols en 1271. Aujourd’hui, le chemin de fer de Jaffa à Jérusalem, qui y a établi une de ses stations, lni redonne un peu de vie. Les pèlerins y admirent les ruines de l’église de Saint-Georges, qui y fut construite au moyen âge. D’après la tradition locale, saint Georges, martyrisé à Nicomédie sous l’empereur Dioclétien, était originaire de Lydda et c’est là qu’il fut enseveli. Les musulmans l’honorent comme les chrétiens. D’après une croyance