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LUNE — LUSTRATION


contre de tels exemples, la Loi leur recommandait de veiller à ne pas se laisser séduire par le culte du soleil, de la lune et des étoiles, Deut., iv, 19, particulièrement au pays de Chanaan. Deut., xvii, 3. Dans sa confession, Job, xxxi, 26, déclare que, quand la lune s’avançait majestueuse, il ne l’a jamais regardée comme une divinité. — 3° Lorsque l’idolâtrie s’introduisit en Israël, la lune y eut ses adorateurs. Le roi Josias brûla tout ce qui avait servi au culte de l’armée des cieux et chassa les prêtres établis par ses prédécesseurs pour offrir des parfums à la lune et aux autres astres. IV Reg., xxiii, 4, 5. Dans le même temps, Jérémie, viii, 1, 2, annonçait qu’on tirerait de leurs tombeaux les os des rois de Juda et de tous ceux qui avaient aimé, servi et adoré le soleil, la lune et l’armée du ciel, et qu’on les laisserait sur le

nicienne, par conséquent une divinité astrolâtrique de personnification assez variable, et pouvant être successivement ou en même temps la lune, représentée par une Astarthé qui porte le croissant sur la tête, voir t. i, col. 1185, fig. 333, et l’Istar assyrienne ou l’étoile appelée Vénus. Cf. Buhl, Gesenius’Handwôrterbuch, Leipzig, 1899, p. 452. — 4° Dans sa lettre aux captifs de Babylone, Jérémie les met en garde contre le culte des fausses divinités. Il leur rappelle que le soleil, la lune et les autres astres ne sont que des créatures qui obéissent à Dieu, et que les idoles, loin d’être des divinités, ne sont même pas capables d’éclairer comme la lune. Bar., VI, 59, 66. L’auteur de la Sagesse, xiii, 2, reproche aussi aux gentils d’avoir fait de la lune une divinité.

H. Lesêtre.

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-rï 123. — Le dieu Sln, recevant l’hommage de deux adorateurs. D’après Menant, Glyptique orientale, t.’i, pi. 4, n. 2.

sol, comme du fumier devant ces astres. Le même prophète parle aussi de la « reine du ciel », mélékef hassâmayim, ce que les versions traduisent par <rxpaTiâ to-j oôpavoû, « armée du ciel, » Jer., vil, 18, ou par [3affûio-ffa toû oùpavoû, regina cseli, la « reine du ciel ». Jer., xliv, 17-19, 25. À cette reine du ciel, les Israélites offraient des gâteaux particuliers appelés kavvdn, xa-jwv. Jer., vii, 18 ; xliv, 19. Voir Gâteau, 10°, t. iii, col. 114,

124. — Le dieu Mao. Monnaie de Kanerkès. PAONANOPAOKA NHPKIKOPANO. Le roi debout, à gauche. — (Ç. MAO. Le dieu Mao ou Lune debout, à gauche, tenant un sceptre.

Les femmes, avec le consentement de leurs maris, lui présentaient de l’encens et des libations, et elles prétendaient que ces offrandes à la déesse leur assuraient la prospérité. Jer., xliv, 17-19, 25. Apulée, Metani., xi, appelle la lune regina cseli, « reine du ciel, » et Horace, Carm. sœc, 35, siderum regina, ce reine des astres. » D’après Hérodien, V, vi, 10, les Phéniciens lui donnaient le nom d’âo-cpoâpxri, qui a le même sens, et les Égyptiens, en accueillant la déesse chananéenne, lui gardaient l’appellation de nibit pit, « dame du ciel. » Ci. Prisse d’Avennes, Monuments égyptiens, pi. xxxvii et p. 7. Dans les textes où il parle de la « reine du ciel », Jérémie a certainement en vue une Astarthé phé LUSTRATION (Septante : âyvKTu-a, iyvia[16z, p « v-Tto- [io’ç ; Vulgate : ablutio, aspersio, lustratio), purification des personnes ou des choses au moyen d’un liquide, eau, sang ou huile. Les versions emploient ces différents mots pour traduire les expressions mê hattâ’f, « eau de péché, » mê niddâh, « eau d’impureté, » qu’elles rendent par eau « d’aspersion », destinée à purifier de l’impureté physique ou morale. Num., viii, 7 ; xix, 9, 13, 20 ; xxxi, 23 ; Zach., xiii, 1 ; Heb., xii, 24. En hébreu, « faire une lustration » ou « une expiation » se dit kippdr, forme pihel qui ne signifie très probablement pas « couvrir », d’après l’arabe kafâr, comme l’ont cru quelques auteurs, mais « essuyer », comme le syriaque kapar, ainsi que l’avait remarqué Raschi. Gen., xxxii, 21. Cf. Buhl, Gesenius’Handwôrterbuch, Leipzig, 1899, p. 383. Le pihel assyrien ukappar "a le même sens que l’hébreu, et les takpirdti sont les lustrations ou expiations pratiquées sur les personnes ou les choses. Ci. Fr. Martin, Textes religieux assyriens et babyloniens, Paris, 1903, p. xxii-xxui.

1. Lustrations d’eau. — 1° Procédés employés. — Les lustrations d’eau se faisaient par immersion, ablution ou aspersion. — 1. Par l’immersion, on plongeait complètement dans l’eau la personne ou la chose. L’immersion hébraïque a été l’origine du baptême de Jean-Baptiste, puis du baptême chrétien. Voir Baptême, t. 1. col. 1433. — 2. L’ablution était surtout pratiquée pour le visage, les mains et les pieds. Voir Laver les mains, col. 136 ; Lavement des pieds, col. 132. — 3. L’aspersion se faisait en projetant le liquide avec un aspersoir d’hysope, attaché à un bâton de cèdre par un ruban écarlate, Lev., xiv, 51, 52 ; Num., xix, 18 ; Ps. li (l), 9 ; Heb., xix, 19. Voir Aspersion, 1. 1, col. 1116-1123.

2° Lustrations consécratoires. — La lustration servait tout d’abord à consacrer à Dieu les personnes ou les