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LIT — LITIÈRE

292 (fig. 99). Ces sortes de lits permettaient de fixer moins i strictement le nombre des convives. Les places d’honneur I étaient aux deux extrémités, la première à droite, la j seconde à gauche. On ne sait quel genre de lits servirent !

3

S

?

93. — Disposition des lits de table pour neuf convives.

à la dernière Cène. Suivant la première disposition, Notre-Seigneur aurait dû occuper, sur le lit I, la place 3 et saint Jean la place 2. Saint Pierre était sans doute à la place 1 du lit III, comme faisant office de maître de la maison. Le récit évangélique semble toutefois supposer

99. — Lit en sigma. Peinture de Pompéi. D’après Nicolini, Casee Monumenti di Pompei, fasc. 15, pi. m.

plutôt que Notre-Seigneur occupait la place 1 du lit I. On en est d’ailleurs réduit aux conjectures à cet égard et rien ne prouve que le divin Maître se soit astreint aux usages romains dans le placement de ses convives. Cf. Rich, Dicl. des antiquités grecques et romaines, trad. Chéruel, Paris, 1873, p. 6, 357, 583 ; P. Guiraud, La vie privée et la vie publique des Romains, Paris, 1896, p. 229-231 ; Ma r Le Camus, La vie de N.-S. J.-C, Paris, 1901, t. iii, p. 188.

V. Le lit funèbre. — C’est celui qui sert à déposer et à transporter le corps d’un défunt. II Par., xvi, 14 ; Is.,

100. — Lit funèbre d’après une pierre tombale funéraire.

D’après W. Smith, Dict. of Greek and Roman Antiquities,

3- édit., t. H, p. 19.

lvh, 2 (au figuré) ; Ezech., xxxii, 25. Voir iig. 100 et Cercueil, t. ii, col. 435, 436 ; Funérailles, t. ii, col. 2422.

H. Lesêtre.
    1. LITHOSTROTOS##

LITHOSTROTOS (grec : AiBôorpuToç), nom grec du lieu où Pilate jugeait à Jérusalem. On l’appelait en

araméen Gabbatha. Joa., xix, 13. Il est impossible de déterminer avec certitude ce qu’il était. Voir Prétoire. Le mot X166<rrpu>TO( ; , composé de Xfdoc, « pierre, » et de orptoTOÇ, adjectif verbal de <rrpa>vvupu, « étendre, » sternere, signifie un pavé en mosaïque. Cf. Septante, II Par., vii, 3 ; Esther, i, 6 ; Wilke, Clavis N. T., 2e édit. de Grimm, 1888, p. 263. Les Romains en faisaient partout. Les villas romaines que les touilles ont mises à découvert sur les flancs du mont Sion étaient pavées en mosaïque. C’est donc de la nature du pavé que ce lieu avait reçu son nom grec, tandis que son nom araméen Gabbatha, rtrai, « lieu élevé, » t. iii, col. 22 r provenait de sa forme, et le mot grec n’est pas la traduction du mot araméen. Aussi saint Jean, xix, 13, ne dit-il pas, comme dans d’autres passages, cl. Joa., i, 38, 41 ; ix, 7, que la seconde expression est l’interprétation de la première, mais il s’exprime ainsi : « Dans le lieu qui est appelé ().£Y<i|*evov) Lithostrotos en grec, et en hébreu (araméen) Gabbatha. » — C’est là que Pilate, s’étant assis sur son tribunal (|3^p.ix), dit aux Juifs, en leur présentant Jésus : « Voilà votre roi, » et que, cédant à leurs clameurs homicides, il le leur livra pour être crucifié. Joa., xix, 13-16. — Il résulte des détails donnés par le texte sacré que Lithostrotos n’était pas dans l’intérieur du Prétoire, puisque les Juifs, qui ne voulaient pas contracter d’impureté légale, ce qui les aurait empêchés de célébrer la Pâque qui était proche, s’abstinrent d’entrer dans ce lieu païen et profane, Joa., xviii, 19, et qu’il est dit expressément quatre fois, Joa., xviii, 20, 38 ; xix, 4, 13, que Pilate sortit du Prétoire pour parler avec les Juifs. Lithostrotos était donc en dehors du Prétoire ou dans une des cours qui le précédaient. — Divers commentateurs ont pensé que lithostrotos signifiait une sorte de pavé mobile et transportable, ou d’estrade, en mosaïque, sur lequel on dressait les sièges d’où les chefs militaires romains rendaient la. justice. L’existence de cet usage est constatée par Suétone, qui raconte, Csesar, 46, que Jules César emportait avec lui ce meuble dans ses expéditions. Cette explication est ingénieuse, mais elle est inconciliable avec letexte de saint Jean. Outre qu’on ne peut établir que la coutume des chefs militaires ait été adoptée par lesgouverneurs des villes, qui devaient naturellement avoip un tribunal fixe, l’Evangéliste dit expressément que-Lithostrotos-Gabbatha était « un lieu » ainsi appelé, sic t<Stcov, in loco. Joa., xix, 13. — Voir Winer, Biblisches Realwôrterbuch, 3e édit., t. ii, p. 29 ; Cornélius a Lapide, . Comment, in quatuor Evangelia, édit. A. Padovani, Turin, t. iv, 1899, p. 442 ; Frz. Delitzsch, dans la Zeitschrift fur lutherische Théologie, 1826, p. 105 ; Keim, Geschichte Jesu von Nazara, 3 in-8°, Zurich, 1867-1872, t. iii, p. 365 ; Fillion, Évangile selon saint Jean, 1887, p. 347 ; B. von Haneberg, Evangelium nach Johannes » édit. P. Schegg, in-8°, Munich, t. ii, 1880, p. 441.

    1. LITIÈRE##

LITIÈRE, sorte de petit lit ordinairement couvert, et porté par des hommes ou des animaux. Les litières étaient en usage en Egypte (fig. 101), en Assyrie (fig. 102) et elles le lurent aussi très tard chez les Romains (fig. 103). EtlSs sont plusieurs fois mentionnées dans, la Sainte Ecriture sous des noms différents. — 1° Mot, àvaçopei ; , « portoir suspendu, » vectis, « traverse. » Les divers ustensiles du sanctuaire devaient être enveloppés dans une couverture et transportés sur un mot. Num., iv, 10, 12. Comme le verbe mot signifie « vaciller, être balancé », il s’ensuit naturellement que le mot était une espèce de brancard dont la partie principale, suspendue aux traverses de bois, pouvait se balancer pendant la marche, et ainsi éviter certains mouvements trop brusques aux objets fragiles qu’on portait, chandeliers, lampes, vases à huile, etc. — -2° Sâb, Xap.TiTivcxiSv, , tectum. C’est un char tonnant litière ou une litièremontée sur un char. Pour la dédicace du Tabernacle »