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LION


II. Les lions en Palestine. — 1° Le lion de Palestine n’appartenait pas à la même race que celui du nord de l’Afrique. Il avait la taille plus courte et plus trapue et la crinière moins développée. Il était de la variété des lions de Syrie. Aristote, Hùt. animal., vi, 31 ; ix, 44 ; Pline, H, N., viii, 17, 18. Les lions abondaient en Palestine, comme dans le reste de la Syrie. Le roi d’Egypte Amenhotep III, qui venait chasser dans ces contrées, se vante d’y avoir tué cent douze lions dans les dix premières années de son règne, et fit graver à prolusion sur de gros scarabées d’émail vert le dénombrement de ses victimes. Cf. Birch, Scarabxi ofvmenophis

supposer les fréquentes allusions de la Sainte Écriture. Il ne paraît pourtant pas qu’ils aient jamais été en mesure de leur taire sérieusement la chasse. Toutefois plusieurs d’entre eux eurent l’occasion de se mesurer avec lui. Près des vignes de Thamnatha, Samson vit venir à sa rencontre un jeune lion rugissant et le mit en pièces comme un simple chevreau. Quelque temps après, il retrouva le corps du lion tout décharné, avec un essaim d’abeilles qui avaient fait leur miel à l’intérieur. Ce lut le sujet d’une énigme qu’il proposa aux Philistins. Jud., xrv, 5-15. Les Assyriens représentent souvent leur géant Gilgamès étouffant un lionceau sous son bras. Cette

Ramsès ii, accompagné de son L’on. D’après Champollion, Monuments de l’Egypte et de la Nubie, t. ii, pi. xv.

111, dans les Records of the Past., 1™ sér., t. xii, p. 40. La Bible mentionne les lions plus d’une centaine de fois, et plusieurs localités de Palestine paraissent avoir emprunté à ces animaux le nom qu’elles portent : Laïs, Jud., xviii, 29, voir Dan, t. ii, col. 1240 ; Laïsa, Is., x, 30, et Lebaoth ou Bethlebaoth, « demeure des lionnes, » Jos., xix, 6. Voir Bethlebaoth, t. i, col. 1688. Mais c’est surtout dans les épais fourrés de la vallée du Jourdain que les lions avaient leurs repaires. Jer., xlix, 19 ; l, 44 ; Lam., iii, 10 ; Zach., xi, 3. Ils disparurent peu à peu de Palestine, en même temps que les grandes forêts qui abritaient le gros gibier. Il en existait pourtant encore au v » siècle, S. Jérôme, In Zach., III, ii, 5, t. xxv, col. 1500, et même au xiie. Jean Phocas, De lotis sanctis, xxin, t. cxxxiii, col. 952 ; Reland, Palœstina illustrata, Utrecht, 1714, t. i, p. 274 ; cf. p. 97. Il est douteux, malgré les dires des Bédouins, qu’il en reste aujourd’hui en Arabie. — 2° Les anciens Israélites se trouvèrent souvent en lace du lion, comme le laissent

image se retrouvait entre les taureaux ailés du palais de Sargon à Khorsabad. Voir t. H, fig. 246, col. 667. — David raconte à Saül que, quand il était berger, si un lion ou un ours lui ravissait une brebis, il courait après le fauve et arrachait la brebis de sa gueule ; parfois le lion se dressait contre lui, mais il le saisissait à la gorge et le tuait. I Reg., xvii, 34, 35 ; Eccli., xlvii, 3. Une tablette chaldéenne représente un berger qui, la hache à la main, dispute à un lion le taureau qu’il vient de terrasser (fig. 90). — Un des chefs militaires de David, Banaïas, avait tué un lion dans une citerne. II Reg., xxiii, 20 ; I Par., xi, 22. Voir Banaïas, t. 1, col. 1424. — Un autre berger, le prophètç Amos, iii, 12, parle du gardien du troupeau qui arrache à la gueule du lion deux jambes ou un bout d’oreille. Ces audaces réussissent ass_ez souvent avec le lion déjà rassasié, surtout avec le lion de Syrie. Celui d’Afrique était plus féroce et se fût montré moins accommodant. C’est en songeant à ce dernier que, pour détourner les Israélites