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LIN


David, II Reg., vi, 14 ; I Par., xv, 27 ; des simples prêtres, I Reg., XXII, 18 (car celui du grand-prêtre, Exod., XXvm, 7, est dit fait de SêS). Les vêtements des prêtres étaient de bad, Exod., xxviii, 42 ; Lev., mi, 3 (Yulgate, 10) : ainsi

81. — Linum orientale.

D’après l’original recueilli dans la vallée du Gédroû

par le Fr. Jouannet Marie en août 1890.

avait-il été prescrit à Aaron et à ses fils. Lev., xvi, 4, 23, 32. L’homme de la vision d’Ezéchiel qui porte une écritoire à la ceinture est, comme les prêtres, vêtu de bad. Ezech., ix, 2, 3, 11 ; x, 2, 6, 7. L’homme à la ceinture d’or qui est au-dessus des eaux dans la vision de Daniel sur les bords du Tigre, Dan., x, 5 ; xii, 6, 7, porte également des vêtements de bad.

3° Le SêS. — Le ses est mentionné pour la première fois dans l’histoire de Joseph. Gen., xil, 42. Pour paraître devant le Pharaon, il doit se revêtir de Ses. Cf. Hérodote, h, 37. Les tentures du Tabernacle et le voile de l’entrée étaient en SêS retors, c’est-à-dire formé de plusieurs fils tordus ensemble. Exod., xxvi, 1, 36 ; xxvii, 9, 16, 18 ; xxxv, 25, 35 ; xxxvi, 8 ; xxxix, 9, 16, 23. En SêS étaient les habits d’Aaron et de ses fils, Exod., xxviii, 5, 6, 33, 39 ; l’éphod et la ceinture d’Aaron, Exod., xxxix, 2, 5 ; et les autres vêtements sacrés. Exod., xxxix, 27, 28. Le Ses fait partie des offrandes du peuple. Exod., xxv, 4. Ézéchiel, xvi, 16, 13, représente Jérusalem revêtue de Ses, avec un voile ou turban de Ses sur la tête. La femme laborieuse a des vêtements de sêS et de pourpre. Prov., xxxi, 22, Les voiles des vaisseaux de Tyr étaient faites de SêS d’Egypte, brodé de couleurs variées. Ezech., xxvii, 7. Le ses paraît bien être substantiellement de la même matière que le bad. Les mêmes vêtements des prêtres sont dits tantôt faits de ses, Exod., xxviii, 40, tantôt de bad. Levit., xvi, 4. L’un et l’autre mot sont également traduits par le chaldéen bûs, qui sert aussi à rendre pistim, le lin. Il paraît donc que le ses est du lin comme le bad. « Partout dans le livre de la Loi, dit Maimonide, Halach. kelê ham-mikdasch, c. viii, 13 (cité dans J. Braun, Vestitus sacerdotum Hebrteorum,

Leyde, 1680, p ; 25), Ses ou bad signifie lin quHim) et c’est le byssus (bûs).. » Mais les auteurs ne s’entendent pas pour déterminer quelle différence existe entre ces deux espèces de lin. D’après les uns, le bad serait le lin ordinaire et le ses le fin liii, de couleur très blanche. D’après d’autres à la suite de Maimonide et Abarbanel, la différence viendrait non de la matière, mais du tissage ; le bad (cf. bad, « seul » ) serait tissé d’un fil simple ; le SêS (cf. SêS, « six » ) de six fils tordus ensemble : ce serait pour cela qu’on ajoute souvent moSzâr, de lin retors. La difficulté est que dans l’Exode, xxxix, 28, on dit que les caleçons des prêtres sont de bdd Ses moSzâr. D’ailleurs sêS, « liii, » ne paraît pas se rattacher à la racine de Ses, « six, » mais faire allusion plutôt à la blancheur de l’étoffe (cf. ses, Esth., i, 6, « marbre blanc ; » de même en Egypte Ses désigne une pierre blanche). Pour d’autres le SêS est le lin d’Egypte, comme le nomme Ézéchiel, xxvii, 7 ; bad, le lin de Palestine et de Syrie, appelé après la captivité bûs, lin que le même prophète, xxvii, 16, fait venir de Syrie. Et comme l’un et l’autre étaient du liii, les interprètes chaldéens les rendirent également par 6ms, nom plus usité de leur temps pour désigner ce tissu. "Voir J. Braun, Vestitus sacerd.Rebrxor., 1. 1, c. ii, p. 23-35 et c. vii, p. 138-142 ; et 1. II. c. ii, p. 460 ; dans Ugolini, Thésaurus antiquitatum sacrarum, Venise, 1751, t. xii, col. 798, 830 ; t. xiii, col. 222 ; A. Dillmann, Exodus und Levilicus, in-8°, Leipzig, 1880 (sur Exod., xxv, 4), p. 274. Il est à remarquer qu’en égyptien le Ses est un tissu d’une spéciale finesse ; le suten Ses est

82. — Linum spicatum.

D’après l’original recueilli sur le mont da Mauvais-Conseil

par le Fr. Jouannet Marie en mars 1890.

du lin très blanc et très fin. On sait que le lin d’Egypte était particulièrement estimé. Hérodote, ii, 105 ; Silius Italicus, iii, 25, 375 ; Trebellius, Vila Gallica, 6. 4° Le bûs. — Ce nom ne se rencontre que dans les