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LIBATION — LIBYENS


seul consumera son sacrifice. III Reg., xviii, 34, 35, 38. III. Libations idolatriqces. — Les libations de vin ou d’eau, quelquefois avec mélange de sang, étaient fréquentes dans les religions païennes, en l’honneur des divers dieux. Cf. Odys., xii, 363 ; xviii, 151 ; Iliad., xi, 775 ; Hésiode, Oper., 336 ; Sophocle, Elect., 270 ; Euripide, Elect., 512 ; Orest., 1322 ; Hérodote, i, 132 ; Salluste, Catil., 22 ; Silius Italicus, ii, 360, etc. Chez les Assyriens, le roi, au retour de la chasse, ne manquait pas d’oftrir un sacrifice d’actions de grâces à Assur ou à Istar. Il prenait la coupe pleine de viii, l’effleurait de ses lèvres et en versait le contenu sur la tête des victimes immolées. Ct. Place, Ninive et l’Assyrie, t. iii, pi. 57 ; Layard, The monuments of Nineveh, 1. 1, pi. 12. Voir t. i, col. 1160, fig. 321. Les monuments égyptiens représentent fréquemment des rois (lîg. 64) et des prêtres (voir Léopard, fig-. 50, col. 174) faisant des libations à leurs dieux. Les libations aux idoles sont prévues au Deutéronome, xxxii, 38, et reprochées aux Israélites par les prophètes. Isaïe, lvii, 6, parle de libations offertes aux pierres des torrents. Voir Bétyle, t. i, col. 1757. Jérémie, vii, 18 ; xix, 13, mentionne les libations faites par ses contemporains aux faux dieux. Il rapporte leurs propos au sujet de la volonté qu’ils ont d’oifrir des libations à la reine du ciel, à la lune, Jer., xliv, 17-19, 25, et leur annonce que les Chaldéeus ruineront ces maisons sur le toit desquelles on faisait des libations aux dieux..1er., xxxii, 29. Ezéchiel, xx, 28, parle aussi des libations idolâtriques. En quoi ces libations peuvent-elles servir aux idoles ? Eccli., xxx, 19. En deux endroits, Ps. xvi (xv), 4 ; Zach., ix, 7, il est fait allusion aux libations que les idolâtres avaient coutume de faire avec le sang. — Sur l’emploi du sang dans le culte

liturgique du Temple, voir Sang.

H. Lesêtre.
    1. LIBER##

LIBER (grec : Aidvuaoç), nom k tin de Bacchus dans II Mach., vi, 7 ; xiv, 33. Voir Bacchus, t. r, col. 1374.

LIBERTÉ. Ce mot a dans l’Écriture plusieurs sens distincts. — 1° Il désigne l’état d’une personne libre, par, opposition à servitude et à captivité. Cette liberté s’appelle en hébreu hufsâk (Septante : éJ.sudepia ; Vulgate : libertas), Lev., xix, 20 ; la mise en liberté se nomme derôr (Septante : açsoiç ; Vulgate : libertas, indulgentia), 1er., xxxiv, 8 (hébreu), 15, 17 ; Is., lxi, 1 ; l’année jubilaire, où l’on rendait la liberté aux esclaves, Sénat hadderôr, « l’année de la mise en liberté » (Septante : 6T0J tt)ç àcpéuewç ; Vulgate : annus remissionis). Ezech., xlvi, 17 ; cf. Lev., xxv, 10. L’homme libre, par opposition à l’esclave ou au captif, est dit, en hébreu, hofU, Job, iii, 19 ; Deut., xv, 12, 13, etc. ; en grec, èXeûCepoc ; en latin, liber. Joa., viii, 33 ; I Cor., vii, 22, etc. Ct. Esclavage, Esclave, t. ii, col. 1918, 1921. — 2° Dans le Nouveau Testament les mots êXeutept’a, êXeûQepoç, ont pris un sens particulier ; ils signifient dans plusieurs endroits la liberté de ne pas pratiquer la loi mosaïque, l’affranchissement du joug des pratiques rituelles des Juifs. Gal., ii, 4 ; v, i, 13 ; iv, 26 ; I Pet., ii, 16. Cf. I Cor., x, 29. Dans cette acception, la loi chrétienne est une loi de liberté vifto ; i% iXsuSept’aç, Jac, I, 25 ; ii, 12 ; et là où est l’esprit de Dieu, là est la liberté. II Cor., iii, 17 ; cf. Rom., viii, 21. Voir aussi Joa., viii, 36. — 3° La liberté morale, c’est-à-dire la faculté qu’a l’homme de choisir entre le bien et le mal, ce qu’on appelle aussi le libre arbitre, n’a pas de nom spécial dans le langage biblique. L’Écriture suppose partout son existence, puisqu’elle attribue toujours à l’homme la responsabilité de ses actes bons ou mauvais, Gen., IV, 7 ; Ps. xvii, 21 ; l, 5-6, Ezech., xviii, 4-32 ; Joël, ii, 12, etc., mais elle ne possède point de terme particulier pour l’exprimer et" elle se sert de périphrases, d’ailleurs parfaitement claires et précises. « ; Vois, dit Moïse à son peuple, Deut., xxx, 15-20, je mets aujourd’hui devant

toi la vie et la mort, le bien et le mal…, la bénédiction et la malédiction… Choisis la vie, afin que tu vives. » Cf. Lev., xviii, 5 ; Jos., xxtv, 15 ; Eccli., xv, 14-18 ; Matth., vii, 24, etc. — Voir J. C. Erler, Commentatio exegetica de libertatis christianse notione in Novi Testamenti libris obvia, in-4°, Sorau, 1830.

    1. LIBERTIN##

LIBERTIN (SYNAGOGUE DES) à Jérusalem. Act., vi, 9. Voir Affranchis, t. i, col. 255.

    1. LIBONOTUS##

LIBONOTUS, nom latin du vent du sud-ouest. Quelques-uns l’ont confondu à tort avec le x&ç>oi corus, vent du nord-ouest, mentionné dans les Actes, xxvli, 12. Voir Corus, t. ii, col.J030.

LIBRE ARBITRE. Voir Liberté, 3°.

    1. LIBYENS##

LIBYENS (Septante : At’êueç ; Vulgate : Libyes). Sous ce nom les Septante et la Vulgate désignent deux peuples qui portent en hébreu deux noms différents Le premier s’appelle dans le texte original Lûbini (Le

65. — Carte de la Libye et du Pût.

bim, Dan., xi, 43), le second Phul ou Pût (fig. 65). La distinction entre les deux est clairement indiquée dans Nahum, iii, 9, Ce prophète cite parmi les peuples au service de Thèbes, Pût et les Lùbim (Vulgate : Africa et Libyes). Les Septante ont mal lu le verset et ont rendu Pût par <piJYT)ç, qu’ils ont joint au membre de phrase précédent : « Il n’y aura pas de terme à sa fuite (de l’Egypte). »

1. LIBYENS (hébreu : Lûbini), peuple d’Afrique. Les Libyens sont nommés parmi les peuples qui composent l’armée de Sésac, roi d’Egypte, dans sa campagne contre Roboam, IL Par., xii, 3 ; ils figurent également dans l’armée égyptienne que vainquit Asa, roi de Juda. Voir Asa, t. i, col. 1051 ; Roboam, Sésac. La Libye était pour les Égyptiens le désert qui s’étendait à l’ouest de leur pays, depuis la Méditerranée au nord, jusqu’à l’Ethiopie au sud et dont les limites étaient mal définies à l’ouest. Les habitants de cette région sont représentés sur les monuments égyptiens comme des hommes grands, bien bâtis, plus blancs que les Syriens et les Européens, avec des yeux bleus, une chevelure et une barbe blonde. C’est tout à fait le type des Kabyles actuels qu’on a souvent regardés comme des descendants des Germains.