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LIBAN


attribué au Tiz-Marûn, situé plus au nord dans le même massif et auquel on assigne une hauteur de 3212 mètres. Le Fum el-Mizab en a 3049. C’est dans ces parages que se trouvent les quelques cèdres encore subsistants. Voir t. ii, fig. 120, col. 377. Plus loin se dressent les deux massifs du Djebel Akura et du Djebel Munéitirah, entre lesquels est un col de 1 982 mètres, puis le Djebel Sannîn, 2 490 mètres, et le Djebel Kenéiséh, 2 033 mètres. C’est au sud dé ce dernier que passe le plus important des cols qui échancrent la chaîne, celui de Mughiltéh, que franchit, à l’altitude de 1 585 mètres, la route de Bey perpétuels ou intermittents. Ces torrents sont, en descendant du nord au sud, le Nahr-Akkar, au-dessous du Nahr el-Kebir, le Nahr el-Arka, le Nahr el-Barid, le Nahr Abu Ali ou Kadischa, qui reçoit les eaux des plus hautes cimes et se jette dans la mer près de Tripoli, le Nahr el-Djô 1 : , le Nahr Fedar, le Nahr Ibrahim (Adonis), dont l’une des branches sort delà grande grotte d’Afkâ, le Nahr el-Kelb (Lycus) (lig. 61), au nord de Beyrouth, le Nahr Béirût, e Nahr ed Damur (Tamyras) ; enfin Vouadi el-Aulé (Bostrenus) et Youadi ez-Zahardny, l’un au-dessus, l’autre au-dessous de Sidon, ne

61. — Vallée du Nahr el-Kelb.

D’après de Luynes, Voyage d’exploration à la mer Morte, Atlas, pi. 1.

Touth à Damas. Les autres massifs, qui vont en diminuant de hauteur vers le sud, sont le Djebel Barûk. 2151 mètres ; le Djebel Niha, 1890 mètres ; le Djebel Rihan, 1 715 mètres.

Les deux versants de la chaîne diffèrent par l’abondance des eaux. Celui de l’est n’a presque pas de sources, la neige à peine tombée s’évaporant très vite. La seule rivière perpétuelle est le Berdani, qui se jette dans le Léontès. Quelques lacs se rencontrent sur cette pente : celui de Yaniunéh est un profond entonnoir, où les eaux s’engouffrent pour reparaître probablement sur l’autre versant en sources abondantes. Le côté occidental, au contraire, est bien arrosé. Grâce à l’humidité et aux vapeurs, qui montent de la mer, la neige tombe davantage, est plus persistante, et constitue de vastes réservoirs qui alimentent de nombreux cours d’eau ou

sont que des rivières temporaires. En descendant des hautes cimes, les torrents ont découpé la montagne en énormes cirques d’érosion. Quand ils n’ont pu déblayer la roche, ils l’ont percée de manière à former de gigantesques açCàdés. Ainsi, au nombre des curiosités les plus intéressantes du Liban, on compte le pont nature) jeté sur le Nahr el-Lében, une des sources du Nahr el-Kelb. Situé au-dessus d’une gorge profonde, il mesure cinquante mètres d’ouverture et vingt de hauteur. L’arche est si régulière qu’on se demande si elle n’a pas été rectifiée de main d’homme. De gros blocs éboulés dans le lit de la rivière font jaillir en écume des eaux glaciales qui, à la fonte des neiges, prennent une blancheur éclatante, d’où est venu le nom de Nahr el-Lében ou c< fleuve du lait ». Quelquefois les eaux disparaissent dans les fissures du sol, et des ruisseaux sou-