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PATIENCE — PATIRIENSIS (CODEX)


4, au chrétien, Rom., xii, 12 ; Eph., iv, 2 ; Col., iii, 12 ;

I Thés., v, 14 ; II Thés., i, 4 ; iii, 5 ; Tit., ii, 2 ; Jacob., v, 7, 8 ; I Pet., ii, 20 ; II Pet., i, 6, et au ministre de l’Église, I Tim., vi, 11 ; II Tim., ii, 24 ; iv, 2. — 2. L’exemple de la patience a été donné par Job, Job, xvll, 15 ; Jacob., v, 11 ; les prophètes, Jacob., v, 10 ; Tobie, Tob., n, 12 ; les justes en général, Sap., ii, 19 ; Apoc, xiii, 10 ; xiv. 12 ; saint Paul, II Cor., vi, 4 ; xii, 12 ; Col., i, 11 ; II Tim., iii, 10 ; saint Jean, Apoc, i, 9 ; les évêques d’Éphèse, Apoc, ii, 2, 3, de Thyatire, Apoc., ii, 19, et de Philadelphie. Apoc, iii, 10. À un point de vue purement naturel, les Romains ont fait prospérer leur empire par la patience, fj.axpo80ji(a, l’esprit de suite et la persévérance dans leurs entreprises. I Mach., viii, 3.

— 3. Pratiquer la patience, c’est faire preuve d’intelligence, Prov., xiv, 29 ; xix, 11 ; apaiser les disputes, Prov., xv, 18 ; xxv, 15, et accomplir une œuvre meilleure que celle de la force. Prov., xvi, 32 ; Eccle., vii, 9. — 4. La patience chrétienne est l’effet de l’Esprit de Dieu, Gal., v, 22, et se produit a l’occasion de l’épreuve. Jacob. , i, 3. Elle porte d’heureux fruits, Luc, viii, 15 ; Rom., v, 3, 4 ; xv, 4, est la compagne de l’espérance, Rom., viii, 25, et de la charité, I Cor., xiii, 4, et permet à l’homme d’être le maître de sa vie, Luc, xxi, 10, pour la mettre au service de Dieu et la faire aboutir à l’éternité

bienheureuse.

H. Lesêtre.
    1. PATIRIENSIS##

PATIRIENSIS (CODEX).- 1. Description. - Le Patiriensis est un codex oncial palimpseste du v » siècle.

II comprend 21 feuillets de parchemin à trois colonnes de 40 ou 41 lignes. Il est désigné par la lettre hébraïque a ; par le symbole a 1 dans le système de notation de M. von Soden. Il fait partie d’un recueil d’homélies de saint Grégoire de Nazianze écrites au xe siècle. Les 316 feuillets de ce codex ne comptent pas moins de 147 feuillets palimpsestes empruntés à 6 manuscrits différents : 1. Notre Patiriensis, 21 feuillets : 198, 199, 221, 222, 229, 230, 293-303, 305-308. - 2. Un lectionnaire des Évangiles du vi «-vn « s., 39 feuillets : 254-292. — 3. Un autre lectionnaire des Évangiles du vme-ixe s., 7 feuillets : 164, 169, 174, 175, 209, 214, 227. - 4. Un homiliaire du IXe s., 56 feuillets. — 5. Un recueil d’homélies du vie s., 7 feuillets. — 6. Un Strabon du VIe s., 18 feuillets. C’est le même manuscrit que le fameux Slrabon palimpseste de Grottaferrata. — Le contenu de 3 ne peut se déterminer qu’approximativement parce que le commencement et la fin des pages sont parfois illisibles. Act., xxvi, 4-xxvii, 10 (ꝟ. 221) ; xxviii, 2-31 (f<> 302) ; Jac, rv-, 14-1 Pet., i, 12 (ꝟ. 222) ; II Pet., ii, 2-ni, 15 (ꝟ. 301) ;

I Joa., iv, 6, fin de l’Épître avec II et III Joa. (ꝟ. 308 et 307) ; Rom., xiii, 4-xv, 9 (ꝟ. 305) ; . I Cor., iv, 4 ( ?) - vi, 16 (ꝟ. 297) ; xii, 23-xiv, 21 (ꝟ. 306) ; xiv, 21-xv, 2 (ꝟ. 198) ;

II Cor., iv, 7-vi, 8 (ꝟ. 303) ; vii, 15-x, 6 (ꝟ. 199) ; Eph., v, 5, fin de l’Épître et jusqu’à Phil., Il, 9 (f « 300 et 230) ; Col., i, 20, fin de l’Épître et jusqu’à I Thess., i, 6 (ꝟ. 229 et 293) ;

I Tim., v, 5, fin de l’Épître et jusqu’à II Tim., ii, 25 (ꝟ. 298 et 295) ; Tit., iii, 13, fin de l’Épître avec Philem. (f°294) ; Heb., xi, 32-xiii, 4 (f°299). Aucune des notices publiées jusqu’ici (Batiffol, Gregory, von Soden) ne signale le contenu du feuillet 296 lequel est extrêmement difficile à lire sous son épaisse couche de colle et de papier de soie, sans parler des dégâts produits par l’acide gallique.

II renferme les premiers chapitres de I Cor., et doit être continué par le feuillet 297. Par contre, toutes les listes assignent au feuillet 198 le contenu suivant : I Cor., xv, 3-xvi, 1. Mais ce feuillet, l’un des plus lisibles, débute par toci oti ev (I Cor., xiv, 21) et finit par tiv[ Xoyw euyjyye (I Cor., xv, 2). Il fait donc suite au feuillet 306, qui finit par un mot coupé en deux : ev to> vojaw ytypanz (I Cor., xiv, 21). — Ajoutons’quelques particularités qui aideront à reconnaître les parties du même manuscrit qu’on pourrait découvrir en d’autres bibliothèques. Le cadre de l’écriture est d’environ m 215,

la largeur de la colonne de m 053, l’espace entre deux colonnes de m 018. Le nombre de lettres par colonne est de 12 à 15. Quoiqu’il soit assez difficile de retrouver la disposition primitive des cahiers, parce que les feuillets doubles ont été souvent coupés en deux et collés ensuite à d’autres demi-feuillets hétérogènes, nous avons la certitude que les cahiers étaient des quinquenniones et comptaient chacun vingt pages. En effet, les feuillets 305 et 306 qui sont le même feuillet double occupaisnt les extrémités d’un cahier, et le texte intermédiaire manquant suffit à remplir quatre feuillets doubles. Ofi arrive à une conclusion identique en observant que les feuillets 221 et 222, 308 et 307 sont respectivement le même feuillet double et en calculant la longueur du texte qui les sépare. Cette composition des cahiers est, avec la disposition de l’écriture sur trois colonnes, un nouveau trait qui rapproche le Patiriensis du Vaticanus.

2. Historique. — Le Patiriensis portait le n° 37 dans l’ancienne bibliothèque de Sainte Marie du Patir, abbaye basilienne de Rossano. Il fut d’abord inscrit à la Vaticane sous la cote Basiliano 100. C’est aujourd’hui le n°2061 du fonds grec Vatican. Montfaucon qui le mentionne dans son Diarium, p. 214, et dans sa Bibliotheca, t. i, p. 195, avait reconnu dans l’écriture palimpseste des versets du Nouveau Testament. Mai, qui le signale à plusieurs reprises dans ses notes manuscrites, avait déchiffré des passages de saint Paul et constaté la ressemblance de l’onciale avec celle du célèbre Vaticanus. Mais c’est Ms r Batiffol qui a le premier déterminé le nombre des feuillets palimpsestes et la teneur exacte des textes bibliques. Il en parle ainsi dans L’abbaye de Rossano, contribution à l’histoire de la Vaticane, Paris, 1891, p. 72 : « Mai lava les feuillets palimpsestes à la noix de galle pour faire revivre l’écriture ancienne, mais malheureusement il ne prit pas copie du texte qu’il avait fait revivre… et, second malheur, craignant que les feuillets une fois traités à la noix de galle ne tombassent en miettes, il fit coller une feuille de papier pelure sur un des côtés de chacun des feuillets. Retrouver le texte à travers cette feuille que la colle a rendue opaque à peu près partout, est neuf fois sur dix impossible. Il faudra que l’éditeur qui tentera l’entreprise, après avoir photographié et rentoilées feuillets libres, détache adroitement le papier pelure : mais cette manipulation m’était interdite. » Cette description n’est plus tout à fait exacte. Le manuscrit a été restauré d’après les procédés merveilleux en usage actuellement à la Bibliothèque Vaticane. Il est débarrassé en partie de sa colle, de son papier pelure ; mais il est impossible de le guérir entièrement des funestes effets de la noix de galle. L’acide a rongé le parchemin et produit des trous en bien des endroits. Néanmoins on peut le déchiffrer avec de la patience. Il serait à désirer qu’il trouvât le plus tôt possible un éditeur.

3. Paléographie, état primitif, valeur critique. — « L’écriture est une onciale très pure, la hauteur moyenne deslettres est de3mill., 5 environ… Le Y, quand il n’est pas diphtongue, est trémassé ; le P final est accompagné d’une apostrophe (rAP’) ; l’I muet est omis ; je ne relève ni accents, ni esprits ; la ponctuation consiste en un point haut simple. À la ponctuation forte, le scribe laisse en blanc le reste de la ligne, va à la ligne d’après et pose une initiale, sauf cependant un petit nombre de cas… Ces initiales ont une hauteur moyenne de 4mill., 5 ; elles sont donc plus grandes de peu que les lettres courantes ; mais aucun ornement ne les distingue, et elles empiètent sur la marge seulement des deux tiers de leur largeur… Dans les marges, il n’y a pas trace de sections euthaliennes, ce qui est une bonne marque d’ancienneté, mais seulement par endroits, l’indication de péricopes faites en vue de la lecture liturgique. .. » Batiffol, oj>. cit., p. 73. Quoique la disposition