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PARFUM — PARISIENSIS (CODEX)


-signal était donné au peuple qui remplissait les parvis pour qu’il unit sa prière à celle des ministres sacrés. Cf. Iken, Antiguitates hebraicee, Brème, 1741, p. 286, ^87 ; Schùrer, Geschichte des jûdi&chen Volkes tm Zeit. J. C, Leipzig, t. H, 1898. p. 296, 297. D’après le récit de saint Luc, i, 9, 10, 21, on voit que le prêtre chargé d’offrir le parfum â « l’heure de l’encens » était désigné par le sort parmi ceux dont la série était de service ce jour-là. Il entrait dans le sanctuaire pour remplir cet office, et, pendant ce temps, toute la multitude du peuple se tenait en prière. La cérémonie durait quelques instants ; aussi s’étonna-t-o’n que Zacharie .restât plus longtemps qu’on ne faisait d’ordinaire.

2° Toilette. — 1. À partir de Salomon, les parfums furent très employés dans la toilette des riches, surtout sous forme d’huile parfumée. Prov., xxi, 17 ; IV Reg., jlx, 13. Amos, VI, 6, constate que les riches se parfumaient d’huiles exquises. Judith, xvi, 10, oignait son -visage d’huile parfumée. À la cour de Suse, Esther suivait le traitement prescrit aux femmes du harem royal, six mois avec de l’huile de myrrhe, six mois avec des aromates et d’autres parfums. Esth., ii, 12. — 2. Ceux qui menaient joyeuse vie se couvraient de parfums. Sap., ii, 7. Les prostituées d’alors, comme celles -de tous les temps, abusaient des parfums violents. Is., ivn, 9 ; Ezech., xxiii, 41. La séductrice ne manquait pas de parfumer sa couche de myrrhe, d’aloès et de -cinnamome. Prov., vii, 17. On leur rappelait que bonne réputation vaut mieux que bon parfum. Eccle., vu, 1. — 3. À l’époque évangélique, les onctions d’huile parfumée étaient très usuelles. Voir Onction, col. 1805. Dans la maison du pharisien, la pécheresse apporta un vase de parfum et en oignit les pieds du divin Maître. Celui-ci remarqua que son hôte avait manqué à l’un des devoirs de l’hospitalité en ne répandant pas l’huile parfumée sur sa tête. Luc, vii, 37, 38, 46. À Béthanie, 4e Sauveur reçut sur la tête une nouvelle onction de nard très précieux, valant plus de trois cents deniers et il loua Marie-Madeleine d’avoir rempli vis-à-vis de lui ce pieux devoir. Matth., xxvi, 7, 10 ; Marc, xiv, 3, 5, 6 ; -Joa., xii, 2, 5, 7.

3° Sépulture. — Le corps de Jacob fut enseveli avec -des parfums, à la manière égyptienne. Gen, , l, 2, 3. Il -en fut de même pour le corps de Joseph. Gen., L, 26. Voir Embaumement, t. ii, col. 1724. — 2. Les parfums et les aromates servirent également à la sépulture du roi Asa, H Par., XVI, 14, et, sans nul doute, à la sépulture des autres rois. Voir t. ii, col. 1728. — 3. L’Évangile -parle des premiers soins donnés au corps de Notre-Seigneur après sa mort. On y employa les aromates, "la myrrhe, l’aloès et d’autres parfums. Marc, xvi, 1 ; Luc, xxiil, 56 ; xxiv, 1 ; Joa., xix, 40. Voir t. H, col. 1729. Saint Jean, xix, 39, parle d’un mélange de 100 livres de myrrhe et d’aloès. Josèphe, Ant. jud., XVII, viii, 3, raconte qu’aux funérailles d’Hérode cinq cents esclaves portaient des aromates, ce qui suppose une quantité bien plus considérable que pour Noire-Seigneur. IL Lesêtre.

    1. PARFUMEUR##

PARFUMEUR (héhreu : roqéafr, raqqâh ; Septante : luipe+ôç ; Vulgate : unguentarius), celui qui prépare les -parfums. — Des lévites étaient spécialement désignés pour la préparation et la garde du parfum liturrgique. Le texte sacré parle de 1’  « art du parfumeur », Exod., xxx, 35, parce qu’il fallait de l’habileté pour -préparer les substances aromatiques et faire le mélange convenable. À l’époque royale, il y avait des lévites « hargés de veiller sur l’encens et les aromates, et des 41s de prêtres ayant la fonction de composer des parfums aromatiques. I Par., IX, 29, 30. Après la captivité, on trouve un Ananie, appartenant à la corporation des parfumeurs. II Esd., iii, 8. Dans les derniers temps, -d’après Schekalim, v, 1, la famille Abtinas, dont une

des chambres du Temple portait le nom, était spécialement chargée de préparer le parfum liturgique. Cf. Yorna, l, 5 ; Tamid, i. 1 ; Middoth, i, 1, Les membres de cette famille se transmettaient les. secrets techniques de cette prépafàtion et étaient réputés pour leur, habileté à trouver l’herbe qui faisait monter droit la fumée. Le traitement de l’onyx odorant réclamait aussi une attention particulière, pour le débarrasser des impuretés qu’avait pu lui faire contracter son origine animale. — D’autres parfumeurs travaillaient pour les usages profanes. Déjà Samuel avertit les Israélites que, s’ils veulent un roi, celui-ci prendra leurs filles pour parfumeuses, cuisinières et boulangères. I Reg., viii, 13. On n’a pas de renseignements sur la manière dont les anciens préparaient leurs parfums. D’ailleurs les parfumeurs cachaient avec soin les recettes qu’ils se transmettaient et dont ils tiraient profit. On rencontre dans Job, xli, 22, une allusion à cetle préparation. L’auteur dit, en parlant du crocodile :

Il fait bouillonner t’abîme comme une chaudière, Il fait de la mer un vase de parfums.

Sans doute, le. saurien a une odeur de musc assez prononcée ; mais le parallélisme indique que l’auteur a surtout en vue le bouillonnement des eaux. Par l’effet des mouvements agiles du crocodile, les eaux bouillonnent comme, dans une chaudière, le liquide qu’on veut saturer de l’odeur des parfums parune ébullition prolongée. « Une mouche morte infecte et corrompt l’huile du parfumeur. » Eccle., x, l. Aussi celui-ci veillait-il sur ses préparations pour les préserver de toute altération.

H. Lesêtre.
    1. PARIS François##

PARIS François, théologien français, mort à Paris, le 17 octobre 1718. Il était curé de Saint-Lambert près de Port-Royal-des-Champs quand il donna sa démission pour devenir vicaire de Saint-Étienne-du-Mont, à Paris. Parmi ses écrits on remarque : Les Psaumes en forme de prières, paraphrase, in-12, Paris, 1690 : cet ouvrage qui eut plus de dix éditions fut fait avec la collaboration de Vincent Loger, curé de Chevreuse ; L’Évangile expliqué selon les Pères, les auteurs ecclésiastiques et la concorde des quatre Avangé listes, 4 in-8°, Paris, 1693-1698. Voir Quérard, La France littéraire, t. vi, 1834, p. 596 ; Hurter, Nomenclator Uterarius, t. ii,

1893, col. 931.

B. Heurtebize.
    1. PARISIENSIS##

PARISIENSIS (CODEX). Parmi les nombreux manuscrits bibliques qui ont porté le nom de Parisiensis, il en est deux qui sont encore généralement désignés de la sorte.

I. Le premier est un fragment de Psautier grec oncial du ix 8 ou Xe siècle, conservé à la Bibliothèque nationale, grec 20. Il comprend quarante feuillets et renferme Ps. xci, 14-cxxxvi, 1, avec deux lacunes (Ps. ex, 7-cxii, 10 et cxvii, 16-cxxvi, 4). Lagarde le désigne par la lettre W, Holmes-Parsons par le numéro 43.

II. Le second, appelé aussi Regius, est un manuscrit oncial du vme siècle (Biblioth. nation, grec 63). II compte 257 feuillets de fort parchemin, est écrit sur deux colonnes de vingt-cinq lignes et renferme les quatre Évangiles sauf Matth., iv, 22-v, 14 ; xxviii, 17-20 ; Marc, x, 16-30 ; xv, 2-20 ; Joa., xxi, 15-25. Il est désigné en critique par la lettre L ; von Soden lui aitribue le symbole c 56. — Bien qu’il soit écrit négligemment, avec de nombreuses fautes d’orthographe, d’accentuation et de ponctuation, que la calligraphie manque d’élégance (le * surtout est proportionnellement énorme), que ses ornements soient d’assez mauvais goût, L est un des codex les plus célèbres des Évangiles parce qu’il a des rapports très frappants avec les grands onciaux. M. von Soden qui vient de l’étudier avec soin, Die Schriften des neuen Testaments in ihrer àltesten erreichbaren Textgestalt, t. i, 2e partie, Berlin, 1905, p. 958-966, le range avec