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PARFUM

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VoirManéthon, dans Historié, grsee. fragm., édit. Didot, n. 84, p. 616 ; V. Loret, Le Kyphi, parfum sacré des Egyptiens, dans le Journal asiat., juillet-août 1887, p. 26-132. Il convenait que les Hébreux offrissent au vrai Dieu au moins les mêmes hommages extérieurs que les Egyptiens à leurs fausses divinités. Or ceux-ci étaient prodigues de parfums vis-à-vis de leurs idoles. Les monuments représentent très fréquemment l’offrande de parfums faite aux dieux par les rois, t. ii, fig. 566, col. 1778, et par les particuliers (fig. 570). Pour son compte, d’après le grand papyrus Harris, dans les Records of the past, t. vi, p. 45, 46, Ramsès III présenta au temple de ses dieux 62 amphores d’encens blanc, 308093 mesures d’encens/ 93 amphores et 1100 hins de baume doux, 778 amphores d’encens à brûler, 31 amphores

pureté et l’incorruptibilité. Gf. Bâhr, Symbolik des tnosaïschen Cultus, Heidelberg, 1837, t. i, p. 458-470. Dans l’Apocalypse, v, 8, les parfums qui remplissent les coupes d’or figurent les prières des saints. — 3. Dans la suite, les Israélites ne s’en tinrent pas aux prescriptions si simples de Moïse. Ils ajoutèrent sept autres composants aux quatre premiers : la myrrhe, la casse, , le nard, le crocus, le costus, le roseau aromatique et le cinnamome. De fait, Isaïe, xmr, 23, et Jérémie, vi, 20, mentionnent le roseau aromatique avec l’encens parmi les parfums offerts au Seigneur. L’auteur de l’Ecclésiastique, xxiv, 15, semble associer aux quatre éléments du parfum mosaïque la cannelle, le baume et la myrrhe. Cf. Gem. Kerithoth, 78, 1 ; Gem. Jer. Yoma, 41, 4. D’autres y introduisirent encore une substance

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570.

Panneau en fcois doré représentant deux adorateurs d’Osiris et de la déesse Vérité à qui ils offrent des parfums.

Musée du Louvre.

de baume rouge, etc. On faisait en effet une grande consommation de parfums dans les sacrifices et dans les fêtes (fig. 571). Dans la liturgie hébraïque, les parfums étaient employés avec moins de prodigalité, sans doute, mais avec plus de méthode et de régularité. — 2. Il n’y a pas lieu de s’arrêter à l’idée grossière que ces parfums aient été destinés à corriger la mauvaise odeur de tant de victimes sacrifiées et consumées dans

571. — Prêtre offrant de l’encens au son de la musique à ta fête de l’inondation du Nil. Musée de Leyde. — D’après Wîlkinson, Manners, 2e édit., t. iii, fig. 600, p. 399. Z""^’"

le sanctuaire. Les sacrifices avaient lieu en plein air et toutes les précautions étaient prises pour maintenir en parfait état de propreté le lieu où ils s’offraient. Les parfums sacrés représentaient symboliquement la présence de Dieu et son esprit, qui renferment toutes choses comme l’air qu’on respire, et son nom, identique à sa personne. Cant., r, ’3. Les éléments composant le parfum sacré étaient au nombre de quatre, comme les côtés de l’autel et du sanctuaire et les lettres du nom de Jéhovah. Le sel qu’on y ajoutait marquait la

appelée ambre du Jourdain, une herbe qui avait la propriété de faire monter la fumée perpendiculairement, et du sel de Sodome, qui, paraît-il, desséchait mieux les parfums. Tous ces éléments devaient, d’après la loi, Exod., xxx, 36, être réduits en poudre. On se servait pour cela d’un mortier d’airain, On préparait le parfum dans le parvis, et l’on en confectionnait pour toute l’année 368 livres. On recommençait l’opération quand la moitié du parfum était brûlée. Les docteurs n’avaient d’ailleurs pas manqué de détermiuer dans quelle proportion exacte chaque parfum devait figurer dans l’ensemble. Sur 368 livres, il y avait cependant 280 livres des éléments indiqués par Moïse ; ils y entraient chacun pour un quart. Cf. Gem. Schebuoth, 10, 2 ; Gem. Kerithoth, ꝟ. 28, 1 ; Reland, Antiquitates sacrée, Utrecht, 1741, p. 22, 23. — 4. Chaque jour, matin et soir, le parfum était brûlé sur l’autel destiné à cet usage. Voir Autel, t. i, col. 1271. L’offrande du parfum avait lieu, le matin, après que l’agneau du sacrifice perpétuel » avait été immolé et avant qu’il fût placé sur l’autel des holocaustes, le soir, après qu’il avait été mis sur l’autel et avant la libation. Cf. Yoma, iii, 5 ; Philon, De viclimis, 3, édit. Mangey, t. ii, p. 239. Le prêtre auquel était dévolue la charge de présenter le parfum prenait une coupe, kaf, d’or, munie d’un couvercle, et dans laquelle se trouvait une coupe plus petite eontenant le parfum. Un autre prêtre recueillait des charbons ardents sur l’autel des sacrifices avec des pincettes d’argent et Jes plaçait dans un chaudron en or. Tous deux s’avançaient alors jusqu’au fond du Temple. Celui qui portait les charbons les versait sur l’autel des parfums, se prosternait pour adorer et ensuite se retirait. L’autre alors tirait la petite coupe de la grande, tendait cette dernière à un troisième prêtre, et répandait le parfum sur les charbons. Puis, il se prosternait pour adorer et se retirait. Cf. Tamid, v, 4, 5 ; vi, 3 ; vii, 2 ; Yoma, iv, 4. Pendant que cette cérémonie s’accomplissait, les prêtres se tenaient dans l’attitude de la prière, et un