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2127 PARADIS TERRESTRE — PARÀLIPOMÈNES (LES DEUX LIVRES DES) 2128

phrate. le Phison et le Géhon n’étaient que des branches du golfe Persique. Les noms du Phison et du Géhon n’ont pas été retrouvés dans les inscriptions assyriennes, mais on peut avec plusieurs assyriologues voir des canaux dans ces deux fleuves. Sayce, Higher Vriticism, p. 95-100.

D’après M. Fr. Hommel, Vier neue arabische Landschaftsnamen im alten Testament, avec un Nachtrag ùber die vier Paradiesesflùsse in allbabylonischer und allàrabischêr Ueberlieferung, dans ses Aufsâtze und Abhandlungen, in-8°, Munich 1902, p. 326-343, les Babyloniens connaissaient aussi quatre fleuves paradisiaques, comme les Hébreux. Il les identifie d’ailleurs à sa manière. Mais on n’a rien découvert dans la littérature assyrienne qui rappelle le nom du Phison et du Géhon.

L’explication des quatre fleuves est le point vulné 563 ; — Aulre arbre sacré assyrien. Musée du Louvre. A côté de l’arbre est le roi Sagron tenant trois grenades.

rable du système. Malheureusement, comme l’observe J. Obry, Du berceau de l’espèce humaine, p. 12, au lieu de quatre fleuves qui sortent d’Éden, cette hypothèse en donne deux qui y entrent. Et elle ne découvre pas les deux autres.

Au milieu du Paradis terrestre se trouvait l’arbre de la vie et de la science du bien et du mal. Voir t. i, col. 895-897. Sur la chute de nos premiers parents, voir Eve, t. ii, col. 2119, et Péché originel, t. v, col. 12.

III. Traditions sur le paradis terrestre. — Les traditions sémitiques et aryennes ont conservé le souvenir du paradis terrestre. — 1° Nous l’avons déjà vu pour la Babylonie, col. 2120, où, si l’on ne retrouve pas tous les éléments du récit de la Genèse, on en trouve du moins un grand nombre, et même un cylindre représentant la tentation (fig. 564). — 2° Il en est de même pour les Arabes et les musulmans, qui, du reste, ont emprunté heaucoup à la Bible. Ils placent généralement l’Éden en Asie, soit dans les environs de Damas en Syrie, ou en Chaldée, ou en Perse ou dans l’Ile de Serandib, c’est-à-dire à Ceylan. Voir d’Herbelot, Biblio thèque orientale, in-f », Paris, 1697, article Germai, p. 378, cf. p. 773, 816, etc. — 3° D’après les traditions aryennes, l’homme a vu le jour sur une des grandes montagnes de l’Asie centrale, à côté des sources des grands fleuves. Les Iraniens plaçaient le berceau de l’espèce humaine au nord, sur l’Albordj, pôle et centre du monde, qui s’élève jusqu’au ciel et où prend naissance la source céleste Ardvi-Çoura, appelée le palais des ruisseaux, qui entretient l’arbre de vie Baoma et d’où s’épanchent quatre fleuves. Les livres zends nous montrent en Yima le représentant de l’âge d’or, d’une époque idéale où la vie était en tous pointa jouissance et plaisirs. R. Roth, Die Sage von Dschernschid, dans la Zeilschrift der deulschen morgenlândischen Gesellschaft, t. iv, 1850, p. 420 ; Westergaard, Beitrag zur altiranischen Mythologie, dans A. Weber, Indische Studien, t. iii, Berlin, 1855, p. 410 ; Spiegel, Eranische Aller thumshunde, t. i, 1871, p. 439, 528529 ; Fr. Windischmann, Zoroastrische Studien, in-8°, Berlin, 1863, p. 19, 165. — 4° Les Grecs et les Latins plaçaient l’âge d’or aux commencements de l’humanité. Hésiode, Opéra et dies, 109-120, édit. Didot, p. 33, nousle dépeint sous les plus riantes couleurs et l’appelle Xpuireov yévoç. Cf. Platon, Cratyl., xvi, édit. Didot, p. 293. Dicéarque, dans un passage conservé par Porphyre, De abstin., iv, 1, 2, lui donne le même nom et le décrit dans des termes analogues. Historicorum

564.

.fc^ gStr — Sceau cylindre assyro-chaldéen rappelant la.tentation de nos premiers parents par le serpent.

Grxcorum fragm., édit. Didot, t. ii, p. 233. Cf. la description de Yaurea setas d’Ovide, dans ses Métamorphoses, i, 89-112, édit. Teubner, 1873, t. ii, p. 3-4 ; Lucien, Salum., 7, édit. Didot, p. 719 ; Tacite, Ann., iii, 26, édit. Lemaire, t. i, p. 518 ; Macrobe, Somn. Scip., H r 10, édit. Teubner, 1893, p. 617.

Voir Had. Reland, Dissertatio de situ Paradisi terrestres, dans ses Disserlationuni miscellanearum Pars prima, in-12, Utrecht, 1706, p. 3-55 ; Bertheau, Beschreibung der Loge des Pafadieses, 1848 ; Frd. Delitzsch, U’o lag das Parodies ? in-8°, Leipzig, 1881 ; W. F. Warren, Paradise found, the Cradle of the human Race at the North Pôle, in-12, Londres, 1886 ; A. Jp.remias, Das Paradies des erst-geschaffenen Menschen in Eridu, dans Bôlle und Paradies bei den Babylonien (Der alte Orient), Hett 3, in-4°, Leipzig, 1900, p. 26-30 ; J. B. Winer, Biblisches Beahvôrterbuch, t. i, p. 284.

F. Vigouroux.

    1. PARÀLIPOMÈNES##

PARÀLIPOMÈNES (LES DEUX LIVRES DES).

— I. Place et unité. — Ces deux livres sont placés dans la Bible hébraïque actuelle à la suite des livres d’Esdras et de Néhémie, et dans les Bibles grecque et latine après les livres des Rois. Saint Mêliton, dans Eusèbe, H. E., iv, 26, t. xx, col. 396-397, et Origène, In Ps. i, t. xii, col. 1084, reproduisant le canon juif des Livres Saints, mettent cependant les Paralipomènes immédiatement après les Rois. Saint Épiphane, De ponderibus et mensuris, n. 4, 23, t. xliii, col. 244, 277, les nomme même avant ces livres. Saint Jérôme", Prologus galeatus, t. xxviii, col. 554, les place avant Esdras, Néhémie et Ksthér. Ailleurs toutefois, Episl., lui, ad Paulin., 7,