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PANETIÈRE — PAON

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quand ils vont prêcher l’Évangile, n’aient avec eux ni bâton ni besace, Matth., x, 10 ; Marc, vi, 8 ; Luc, ix, 3 ; x, 4, parce que l’ouvrier est digne de son salaire et qu’il doit recevoir les aliments nécessaires dans les maisons

qu’il évangélise.

H. Lesêtre.
    1. PANIER##

PANIER, ustensile d’osier ou de matière analogue, tressé de manière à contenir de menus objets, grains,

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552. — Paniers employés aujourd’hui en Orient.

gerbes, provisions, etc, et à rendre facile leur transport (fig. 552). Le nom du panier ne diffère pas de celui de la corbeille. Voir Corbeille, t. ii, col. 962. En Egypte, l’argile à briques était transportée dans des espèces de

553. — Anciens paniers égyptiens à couvercle.

paniers. Voir t. i, figure en couleurs, col. 1932. Des paniers figurent aussi dans les scènes de la moisson. Voir t. iv, fig. 304, 305, col. 1216, 1217. D’anciens paniers égyptiens sont pourvus de couvercles mobiles

554. — Paniers égyptiens à anse.

(fig. 553) ou d’anses (fig. 554). Leur forme est tantôt arrondie, tantôt rectangulaire. — La aapyâw-r] ou sporta dans laquelle saint Paul fut descendu dn haut des murs de Damas, Il Cor., xi, 33, était un panier tressé en bois ou en paille et ordinairement muni de deux anses (fig. 555). On l’employait à différents usages. Cf. Columelle, viii, 7, 1 ; Pline, H, N., xxi, 49. On comprend que saint Paul ait pu être aisément descendu debout au bas du mur, les pieds posés sur le fond de la « porto et les mains se’tenant à la corde attachée aux anses. Pour réduire les brigands réfugiés dans les

grottes d’Arbèle, auxquelles on ne pouvait accéder du dehors que par une paroi verticale, voir Arbèle, t. i, col. 886, Hérode avait jadis employé un moyen analogue. Du sommet du rocher, il avait fait descendre des soldats dans des paniers ou coffres à provisions, Xâpvaxeç, jusqu’aux ouvertures des grottes, et ceux-ci

555. — Sporta. D’après une statue du musée de Naples représentant un jeune pêcheur.

avaient pu, par ce moyen, massacrer les brigands et incendier les refuges dans lesquels se tenaient leurs familles. Cf. Josèphe, Bell, jud., i, xvi, 4.

H. Lesêtre.
    1. PANTHÈRE##

PANTHÈRE, carnassier de la famille des félidés, analogue au léopard. C’est, d’après certains commentateurs, cet animal carnassier qui est désigné par le mot hébreu nâmêr. Voir LÉOPA.RD, col. 172. Cet animal diffère du léopard par sa taille moins grande et son pelage plus foncé, quelquefois entièrement noir. Il grimpe aux arbres pour y poursuivre sa proie. Sa queue a vingt-huit vertèbres tandis que celle du léopard n’en a que vingt-deux. La panthère se trouve surtout dans les régions les plus chaudes de l’Asie et dans l’archipel indien. Les écrivains sacrés n’ont pas eu à en parler. Mais comme son nom a été longtemps regardé comme synonyme de léopard, bien des auteurs ont attribué ce nom à des animaux qui n’étaient autres que des léopards. Cf. F. de Saulcy, Voyage autour de la mer Morte, Paris,

1853, t. ii, p. 148, etc.

H. Lesêtre.

PAON (hébreu : (ukkîyîm ou ^ûft/cîj/îm ; Septante, dans quelques manuscrits seulement rTawveç ; Vulgate : pavi), oiseau de l’ordre des gallinacés, remarquable surtout par l’aigrette qu’il porte sur sa tête et par sa queue magnifique (fig. 556). Celle-ci se compose de dix-huit longues plumes, peintes des plus riches couleurs et constellées de sortes d’yeux éclatants. Ces plumes peuvent se dresser en forme d’éventail et produire alors un merveilleux effet. Le plumage, déjà très vif chez le paon domestique, l’est encore davantage quand l’animal vit à l’état sauvage. La femelle est dépourvue de cette parure. D’ailleurs le mâle lui-même perd ses belles plumes, au moins en partie, , à l’époque de la mue, vers la fin de juillet. Les pattes de l’oiseau sont difformes et son cri disgracieux. Les paons se nourrissent de graines de toutes sortes. — Il n’est question de paons que dans l’histoire du règne de Salomon. III Reg., x, 22 ; II Par., IX, 21. À l’exemple des autres monarques orientaux, ce prince était curieux d’objets et d’animaux étrangers. Ses marins lui rapportèrent d’Ophir des tukkîyim. Ce mot, qui n’appartient pas à la langue hébraïque, n’est que la reproduction du mot tôgai ou tôghai, qui est le nom du paon en malabare. Voir Ophir, col. 1830. Les auteurs indiens font grand éloge du paon, à cause de la variété et de la vivacité de ses couleurs. Au v « siècle avant notre ère, on importa l’oiseau d’Asie à Athènes, où il excita grande admiration. Une paire de paons se vendait plus de neuf cents francs. Quand Alexandre le Gtand vint dans l’Inde, il défendit de tuer les paons. On consacrait cet animal aux dieux, spécialement à Junon ; on le regardait comme sacré