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PALESTINE


col. 2181 ; l’épervier, Accipiter nisus, voir Épervier, t. ii, col. 1829.

c) Êchassiers. — Le héron est commun en Palestine ; le héron ordinaire, Ardea cinerea, se rencontre partout, spécialement aux environs du lac Houléh, du Jourdain, du lac de Tibériade, du Cison et sur la côte. Il Ardea purpurea habite les mêmes contrées, mais en moins grand nombre. À signaler encore Y Ardea alba, VA. garzetta, l’A. bubulcus, l’A. ralloïdes, l’A. minuta. "Voir Héron, t. iii, col. 654. Le butor, Botaurus stellaris, vit dans les marais du lac Houléh et probablement dans d’autres endroits semblables. Voir Butor, t. i, col. 1979. La cigogne blanche, Ciconia alba, est commune à certaine époque de l’année ; la cigogne noire, Ciconia nigra, plus sauvage, habite les lieux déserts, comme les bas-fonds de la mer Morte. Voir Cigogne, t. ii, col. 756. La grue, Crus communis, passe l’hiver dans les plaines du sud. L’outarde, Otis tarda, vit encore dans la plaine de Saron. Plusieurs espèces de bécassines : Gallinago major, G. cselestis, G. gallinula.

d) Palmipèdes. — Le cormoran, Phalacrocorax carbo, est abondant sur la côte maritime, fréquente le Cison, le Jourdain et le lac de Génésarefh. Le cormoran de, la petite espèce, Phalacrocorax pygmseus, se trouve aussi sur le Cison et le Léontès. Voir Cormoran, t. ii, col. 1006. Le pélican, Pelecanus onocrotalus, se voit fréquemment sur le lac de Tibériade ; le Pelecanus crispus se tient généralement sur le lac Houléh. L’hiver amène en Palestine l’oie sauvage, Anser cinereus, A. segetum, A. brenta ; le cygne, Cygmts olor, de passage ; le canard sauvage, Anas boschas. L’Anas angustirostris réside toute l’année dans les marais du lac Hûléh. On peut citer encore : le flamant, Phœnicopterus roseus ; le grèbe huppé, Podiceps cristatus, etc.

Pour le genre colombe, voir Colombe, t. ii, col. 846.

e) Gallinacés. — Les gallinacés comprennent : la perdrix rouge, Caccabis chukar, le gibier par excellence de la Palestine, d’après Tristram ; une autre ravissante petite perdrix, Ammoperdix Heyii, grosse à peu près deux fois comme une caille, d’un gris jaunâtre, couleur du sol, et qui remplace la précédente dans le bassin de la mer Morte et les ravins de la vallée du Jourdain ; la caille, Coturnisc communis, qui en mars revient par myriades.

C) Reptiles. — Les reptiles sont nombreux en Palestine, le terrain et le climat de la contrée étant particulièrement favorables à cette classe d’animaux. Les rochers calcaires et les collines crayeuses leur offrent abri et sécurité ; la chaleur tropieale et l’atmosphère sèche de la vallée du Jourdain favorisent leur reproduction ; les dunes de sable et le désert de Judée voient courir une multitude de lézards. i° Ophidiens. — Parmi les Colubridés, nous citerons : l’Ablabes coronella, couleuvre commune dans les différentes parties de la région ; l’Ablabes modestus, trouvé à travers la Galilée et dans le Liban ; le Coluber quadrilineatus, dans le nord de la Palestine ; Zamenis ventrimaculatus, aux environs de la mer Morte ; Zamenis viridiflavus, abonde dans les broussailles un peu partout, dans le Ghôr et sur les collines ; Zamenis dahlii, se trouve, non sur les collines, mais dans les herbes et les buissons, dans les lieux humides ; Tropidonotus tessellatus, qui atteint une taille considérable, vit parmi les chardons et les herbages, généralement dans les lieux marécageux. Parmi les Vipéridiés : Vipera euphratica, une des plus venimeuses, trouvée en Galilée et près de Jéricho, Daboia xanthina, serpent venimeux, trouvé dans la plaine d’Acre et près de Tibériade, particulier à l’Inde ; Ce rastes hasselquistii, bien connu en Egypte et dans le désert de Libye, se rencontre aussi dans le désert de la Judée méridionale, voir Céraste, t. ii, col. 432 ; Echis

arenicola, dans le sable au nord et à l’ouest de la mer Morte, espèce africaine. Pour le Naja haje, ou cobra des Égyptiens, qu’on trouve dans le sud de la Palestine, voir Aspic, t. i, col. 1124. — 2° Sauriens. — Les Lacertiens sont représentés par de nombreuses espèces de lézards : Lacerta viridis, fig. 56, t. iii, col. 224, très abondant partout : Lacerta judaica, du Liban à Jérusalem, mais seulement sur le plateau ; Lacerta Uevis ; Zootoca muralis, commun dans le nord de la Palestine ; Acanthodactylus savignii, trouvé en différentes localités sur la côte ; Ophiops elegans, très commun partout, excepté dans la vallée du Jourdain ; Monitor niloticus, qui habite le sud de la mer Morte et du désert judéen. Voir Lézard, col. 223. Plusieurs espèces de Scincoïdiens ; Eivprepes fellowsii, partout ; Euprepes savignii, sur la côte ; Eumeces pavimentatus, trouvé près de la mer Morte, sur la côte et à Jérusalem, etc. Parmi les Geckotiens : Ptyodætylus hasselquistii, le gecko, très abondant partout, voir Gecko, t. iii, col. 143 ; Hemidactylus verruculatus, partout ; Stenodactylus guttatus, dans le Ghôr, au nord de la mer Morte ; Gymnodactylus geckoïdes, trouvé au mont Carmel. Le caméléon, Chamelos vulgaris, est très commun dans toute la contrée, spécialement dans le Ghôr. Voir Caméléon, t. H, col. 90. — 3° Crocodiliens. —Le crocodile existe encore en Palestine, dans le Nahr ez-Zerqa, le flumen crocodilon de Pline, H. N., v, 17, qui se jette dans la Méditerranée au nord de Qaïsariyéh. M. Lortet, La Syrie d’aujourd’hui, p. 174, pense que le crocodile de Syrie est d’une autre espèce que celui d’Egypte. Voir Crocodile, t. ii, col. 1120. — 4° Chéloniens. — La Testudo ibera, est une tortue commune en Palestine. On trouve également de nombreuses tortues d’eau, Emys caspica, E. sigris, E. europsea.

D) Amphibiens. — Le crapaud vert, Bufo viridis, pullule en Palestine, dans tous les lieux humides. Voir Crapaud, t. ii, col. 1101. La grenouille ordinaire, Rana escidehta, foisonne également dans le pays. Voir Grenouille, t. iii, col. 347.

E) Poissons. — Les poissons sont extrêmement communs et variés dans les lacs et cours d’eau ; même les petites sources en renferment souvent plusieurs espèces. i" Acanthoptérygiens. — Le Blennius varus est abondant dans le lac de Tibériade, spécialement à l’embouchure des cours d’eau thermale qui s’y déversent. Le Blennius lupulus se trouve dans le même lac, dans le Cison et les petits ruisseaux de la baie de Saint-Jean d’Acre. Le mulet doré, Mugil auratus, est très commun dans toutes les rivières de la côte syrienne. Mais, parmi les poissons qui abondent dans la mer de Galilée, les plus caractéristiques et les plus nombreux sont les Chromis ; on n’en compte pas moins de huit espèces. La plupart incubent leurs œufs gros et verdâtres et élèvent leurs petits dans l’intérieur de la bouche. On trouve souvent, dans la gueule d’un poisson long de vingt centimètres à peine plus de deux cents petits d’une couleur argentée, qui tombent sur le sable comme des gouttelettes de mercure. Une de ces espèces, le Chromis paterfamilias, Lortet, a une gueule énorme, comparée aux dimensions de son corps, et au printemps les joues du mâle sont toujours gonflées par les œufs ou le fretin, qu’il transporte ainsi partout avec lui. Ces poissons sont très bons à manger. Cf. Lortet, La Syrie d’aujourd’hui, p. 507. Les espèces sont : Chromis niloticus, une des plus répandues dans tout le bassin du Jourdain ; Chromis tiberiadis ; Chr. andrese ; Chr. simonis ; Chr. flavii-josephi ; Chr. microstomus ; Chr. magdalenæ ; Hemichromis sacer. — 2° Physostomes. — Le Clarias macracanthus est un poisson remarquable, très abondant dans les fonds bourbeux ou dans les fourrés de papyrus du lac de Tibériade et du lac Houléh ; il a été décrit par Josèphe, Bell, jud., III, x, 8, sous le nom de Coracinus du Nil.