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PALESTINE


complètement apprivoisé. Voir Chat, t. ii, col. 625. L’animal qui se rapproche le plus du chien est le chacal, hêb. : sû’âl, dont le pelage gris-jaune, foncé en dessus et blanchâtre en dessous, lui a fait donner le nom de Canis aureits. Il a de tout temps abondé dans la Palestine. Il tient le milieu entre le loup et le renard. Voir Chacal, t. H, col. 474. Ce dernier est représenté par deux espèces : le Vulpes niloiica ou renard égyptien, commun dans le sud et le centre de la Palestine, extrêmement abondant en Judée et à l’est du Jourdain, et dont les habitudes, tout à fait distinctes de celles du chacal, de diffèrent, pas de celles de notre renard ; le Vulpes flavescens, qui habite les districts boisés de la Galilée et le nord de la contrée. Le loup commun, Canis lupus, se rencontre encore assez souvent dans les plaines maritimes, dans les ravins de Galilée et surtout du territoire montagneux de Benjamin, quelquefois aussi dans les forêts de Easan et de Galaad. On trouve également dans le sud le loup d’Egypte, Canis lupaster, plus petit de taille, au museau plus aigu, aux membres plus grêles, au poil d’un jaune doré, d’un système musculaire peu développé, qui ne lui permet guère de s’attaquer aux gros animaux. Voir Loup, col. 372.

Le lion, héb. : ’ârî, ’aryêh, lâbî’, avait autrefois de nombreux repaires en Palestine, surtout dans les épais fourrés de la vallée du Jourdain, mais il en a disparu depuis longtemps. Voir Lion, col. 267. Le léopard, héb. : nâtnêi ; le Felis pardus, existe encore dans les environs de Ja mer Morte, dans les anciens pays de Galaad et de Basan ; bien qu’il soit rare en Galilée, on peut cependant constater ses traces sur le Thabor et le Carmel. Au même genre appartiennent : le guépard, Felis jubaia, ou tigre des chasseurs, qui est rare, mais se voit quelquefois sur les collines boisées de Galilée et dans le voisinage du Thabor, et est plus commun à l’est du Jourdain ; le lynx caracal, Felis caraca, très rare en Palestine. Voir Léopard, col. 172. La panthère, Pardalis, a beaucoup de ressemblance avec le léopard, mais s’en distingue par une taille en général moins grande, des taches plus larges et moins rapprochées et quelques détails anatomiques. On rencontre aussi plusieurs espèces de chats sauvages : le Felis chaus, qui deux fois plus grand que le chat domestique, ressemble plutôt au lynx, et se tient spécialement dans les fourrés des bords du Jourdain ; le Felis maniculata, rare à l’ouest du fleuve, mais commun à l’est. Vhyène, héb. : sabua’, est, en Palestine, la carnassier qui existe en plus grand nombre après le chacal. Ces animaux, qui vont jusqu’à déterrer les cadavres humains pour s’en repaître, établissent principalement leurs demeures dans les anciennes cavernes sépulcrales, dont le pays est rempli. Voir Hyène, t. jii, col. 790. L’ours, héb. : dôb, VUrsus syriacus, est devenu très rare en Palestine, mais se rencontre encore fréquemment sur l’Hermon et dans les parties boisées du Liban ; il existe également à l’est du Jourdain. Le.pays renferme d’autres petits carnassiers, comme la belette, Mustela vulgaris, le putois, Mustela putorius, l’ichneumon, herpestes ichneumon. Voir Belette, t. i, col. 1560 ; Ichneumon, t. iii, col. 803.

b) Pachydermes. — Le sanglier, héb. : hâiîr, le Sus scrofa, est répandu dans tout le pays, principalement dans les endroits marécageux et couverts de fourrés. L’âne sauvage, Asinus onager, héb. : ’ârôd, et Asinus hemippus, héb. : perd’, s’aventure parfois dans le Hauran, au dire des Arabes. À cet ordre appartient un animal dont l’identification présente quelque difficulté, c’est le sâfân hébreu, qu’on assimile généralement aujourd’hui au daman, VHyrax syriacus. Il ressemble extérieurement au lapin et à la marmotte, et se rencontre fréquemment en Palestine, surtout dans les gorges du Cédron, dans les plaines d’Acre et de Phéni cie, au nord de la Galilée et dans le Liban. Voir Chœro GRYLLE, t. II, COl. 712.

c) Ruminants. — Le cerf, héb. : ’ayyâl, le Cervus elaphus, abondait autrefois en Palestine, mais il y est devenu rare, à cause de l’aridité du sol. Voir Cerf, t. ii, col. 445. Le chevreuil, ou Cervus capreolus. s’y voit également très peu ; la Palestine forme, du reste, la limite sud-est de la région où il vit. Voir Chevreuil, t. ii, col. 697. C’est à peine si l’on aperçoit quelques daims, Cervus dama, dans les parties boisées du nord entre le Ihabor et le Liban. Voir Daim, t. ii, col. 1207, Le genre antilope est beaucoup mieux représenté, en particulier par la gazelle, Gazella dorcas, héb. : sebl, qui se montre quelquefois dans le sud, par centaines. A l’est du Jourdain, on trouve communément la Gazella arabica, plus belle que la gazelle ordinaire. Voir Gazelle, t. iii, col. 125. Le bubale, Antilope bubalis, probablement le yahmûr hébreu, existe encore sur, la frontière orientale de Galaad et de Moab. Voir Bubale, t. i, col. 1956. h’Antilope addax, héb. : dîêôn, approche des frontières sud et est de la Palestine. Enfin l’Antilope leucoryx, le te’ô hébreu, commun dans le nord de l’Arabie, se trouve dans le Belqâ et le Haurân. Le bouquetin, Capra beden, ou Ibex Sinaîtica, héb. : yd’êl, vit non seulement dans les ravins de Moab, mais dans le désert de Juda, aux environs de la mer Morte ; c’est un superbe animal, d’une merveilleuse agilité. Voir Bouquetin, t. i, col. 1893.

d) Rongeurs. — La famille des léporidés est représentée par les espèces suivantes : le Lepus syriacus, héb. : ’arnébéf, commun dans les parties boisées et cultivées "de la Palestine, le long de la côte et dans la plaine d’Esdrelon ; semblable à celui de nos pays, excepté la tête qui est plus large et les oreilles qui sont plus courtes ; le Lepus sinaiticus, plus petit que le précédent, avec une tête plus longue et plus étroite, et le poil de couleur plus claire ; se voit du côté de Jéricho et de la mer Morte ; le Lepus œgyptius, qui habite le désert de l’Egypte touchant la Palestine, la région méridionale de la Judée et la vallée du Jourdain ; le Lepus isabellinus, ou lièvre nubien, très rare ; le Lepus Judœæ, qui fréquente le sud de la Palestine et la vallée du Jourdain. Voir Lièvre, col. 250. Le lapin est excessivement rare, et le silence de la Bible au sujet de cet animal prouve qu’il en était de même autrefois. A cette famille se joint celle des hystricidés, avec le porc-épïc, Hystrix cristata, héb. : qippbd, commun dans les rochers et les vallons des montagnes, spécialement abondant dans les gorges qui aboutissent à la vallée du Jourdain.

Les muridés sont nombreux : Acomys cahirhinus, confiné aux environs de la mer Morte ; Âcomys diniidiatus ; Acomys russatus, trouvé seulement.jusqu’ici près de Masada, vers la pointe méridionale de la mer Morte ; Mus alexandrinus, dans les villes de la côte ; Mus sylvaticus, dans les plaines ; Mus prsetextus, dans la plaine de Génésareth, la vallée du Jourdain et le voisinage de la mer Morte ; Mus musculus, dans toutes les villes ; Cricetus phœus, le hamster, très commun aux approches des terrains cultivés. Signalons encore plusieurs espèces de gerbilles, Gerbillus tæniurus, G. melanurus, G. pygargus, puis le Psammomys obesus, espèce de gros rat à queue courte, à grosse tête, ressemblant à une petite marmotte, extrêmement abondant dans les endroits sablonneux autour de la mer Morte, dans les plaines et sur le plateau de la Judée méridionale. Nombreux aussi sont les campagnols, surtout l’espèce commune, Arvicola arvalis. Voir Campagnol, t. ii, col. 103. Le rat-taupe, Spalax typhlus, est très répandu à travers la contrée, où notre taupe, Talpa europxa, n’existe pas. Là gerboise, Dipus œgyptius, se trouve fréquemment dans les contrées désertiques ; Dipus hirtipes, dans les déserts à l’est du Jourdain