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PALESTINE


13 ; Ezech., xxvii, 6, etc., elle mentionne celle d’Éphraïm probablement à l’est du Jourdain, Il Reg., xviii, 6, 8. 17, puis celle de Haret, sur le territoire de Juda, I Reg. xxii, 5, celle du désert de Ziph, I Reg., xxiii, 15-19, une autre qui se trouvait entre Béthel et Jéricho IV Reg., ii, 24, et la forêt du midi. Ezech., xx, 46, 47. D’ailleurs le mot ya’ar en hébreu n’a pas toute l’étendue de notre terme « forêt » ; il correspond plus souvent à notre « bois ». Voir Forêt, t. ii, col. 2307. Il est donc juste ici encore de ne rien exagérer ; tout en reconnaissant, d’un côté, que la main de l’homme a

d’eau que Jérusalem, qui est pourtant à une altitude supérieure, et l’on explique ce fait par la situation des deux villes, la première étant dans un pays boisé, la seconde au contraire dans un pays absolument dénudé. Cf. L. Anderlind, Der Einfluss der Gebirgswaldwpgen im nôrdlichen Palàstina auf die Vermehrung der wâsserigen Niederschlàge daselbst, dans la Zeitschrift dos deutschen Palâstina-Vereins, t. viii, 1885, p. 101116. La raison peut être valable ; il est possible que la pluie printanière fût plus abondante autrefois, beaucoup de nuages légers qui venaient de l’ouest

538. — Jardins de Jaffa. D’après une photographie.

détruit sans replanter, et que la dent des animaux a arrêté l’essor des pousses naturelles, on peut croire, de l’autre, que la Palestine, au moins depuis les Hébreux, n’a jamais été un pays très boisé. Si la dénudation a eu de pernicieux effets, elle ne saurait être l’unique cause de la désolation actuelle.

La pluie, d’ailleurs, était-elle plus abondante autrefois qu’aujourd’hui ? Il serait difficile de l’affirmer. /D’après la Bible et le Talmud, les saisons paraissent bien les mêmes ; le manque d’eau se faisait sentir alors comme maintenant. Il suffit de voir l’immense quantité de citernes, de réservoirs que les anciens habitants ont creusés, pour comprendre avec quel soin jaloux ils emmagasinaient, comme ceux d’aujourd’hui, l’eau que leur envoyait le ciel. On peut se rappeler aussi comment les tribus pastorales se disputaient les puits. Le régime des vents n’a pas changé. Il est vrai, comme nous l’avons vu plus haut, que Nazareth reçoit plus

étant arrêtés par les bois et arrosant le pays haut. Mais ici encore il y a une question de dégrés et nonpas un changement essentiel dans le climat.

Sans donc méconnaître complètement l’influence deces causes, il faut en chercher d’autres, et elles se trouvent dans l’état d’abandon auquel le pays est livré depuis longtemps, état qui lui-même a ses causes. Que sont devenus les aqueducs qui jadis, en différents endroits, portaient l’eau et la fertilité ? Leurs débris, marquent encore le chemin qu’ils suivaient, comme certains squelettes d’animaux marquent la route du. désert. Les canaux destinés à régulariser les cours d’eau ont été détruits et sont souvent remplacés par^ des marais malsains. Les murs qui, sur le flanc des collines, retenaient les terrasses, sont en partie démolis. C’est ainsi que les environs de Jéricho qui, du temps d’Hérode, étaient une sorte de Seïov -/ûptov, ou « domaine des dieux », pour employer l’expression de>