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PALESTINE


dans l’intérieur de la plaine. Elle s’élève à un niveau de 60 à 67 mètres au-dessus de la mer ; mais elle est en grande partie couverte par des collines de sable qui forment un trait remarquable du pays depuis les bords de l’Egypte jusqu’à la base du mont Carniel. Les graviers que nous venons de signaler à Tell Abu Haréiréh en donnent une idée. Leurs lits s’étendent des deux côtés de l’ouadi esch-Scheri’ah en couches horizontales. On y trouve la succession suivante : terre glaise, grès calcaire tendre en couches minces, lit de coquillages, principalement en empreintes, grès calcaire tendre avec petits cailloux et petites huîtres, lit de la rivière — grès calcaire dur. Les coquillages mentionnés appartiennent aux genres : Turritella, Dentalium, Artemis (1), Pecten, Cardium, etc. Sur les collines de sable rougeàtre qui dominent Jaffa et servent de sol aux jardins, on a recueilli de nombreuses

ainsi qu’on voit sur le flanc occidental du Samrat el-Fedân des couches horizontales de marne blanche, de sable et d’argile, renfermant un grand nombre de coquilles, dont plusieurs sont identiques avec celles qui vivent actuellement dans les eaux douces de la-Palesfine. Ainsi se forma le gite de sel et de gypse connu sous le nom de Djebel Usdum. On trouve également, sur le bord occidental de la mer Morte, à la hauteur de 80 ou 100 mètres, une terrasse de cailloutis avec gros blocs, dont on peut suivre les traces depuis le sud jusque vers le Djebel Qarantal. On a recueilli, sur les bords du lac de Tibériade, des coquilles lacustres appartenant à la faune actuelle de la Judée. Enfin s’est formée une basse terrasse, consistant en dépôts marneux et arénacés, bien caractérisée dans la presqu’île de la Lisân et dans la basse vallée du Jourdain. Voir Morte (Mer), Formation géologique, col. 1303-1306. C’est, en

Jilc£aM. SZS

Dj.Qarantat 100

! Aqueduc -150

Alluvtons

Dépôts delà M Morte

Sènonien

Cênomsnien

Grès de Nubie

Carboniferien

535. — Coupe des anciens dépôts de la mer Morte à travers la vallée la vallée du Jourdain, près de Jéricho. D’après M. Blanckenhorn, dans la Zeitschrift des Deutsch. Palest. Vereins, 1896, pi. 4, profil 4.

coquilles identiques à celles qu’on rencontre sur le rivage actuel de la Méditerranée, notamment : Pectunculus violacés cens, Lamk., Purpura hetnastotna, Lamk. ; Murex brandaris, Linn. ; Columbella rustica, Lamk., etc. Cette formation s’étend jusqu’à Ramléh ; entre Jaffa et Qaisariyéh, elle se prolonge souvent jusqu’à la limite du calcaire nummulitique ; elle se retrouve dans la plaine d’Esdrelon, dans celles de Saint-Jean-d’Acre et de Tyr.

2° Anciens dépôts de la mer Morte. — On sait que, à une certaine époque, les eaux de la mer Morte remplissaient la longue vallée dont elle occupe aujourd’hui le fond, s’étendant ainsi depuis le lac de Tibériade jusque vers le milieu de l’Arabah. Les traces qu’elles ont laissées sur les côtés de cette vallée montrent que leur niveau le plus élevé alla jusqu’à 425 métrés au-dessus du niveau actuel, c’est-à-dire 30 mètres au-dessus de la Méditerranée. Malgré cela, elles ne communiquèrent jamais avec l’Océan. L’absence, dans FArabah, de toute formation marine, postérieure aux terrains qui l’entourent, prouve que, depuis leur soulèvement, leur émersion et la naissance de la dépression au fond de laquelle se trouvent le Jourdain et la mer Morte, il n’y a pas eu communication entre ce bassin et la mer Rouge. Le lac primitif a donc laissé des dépôts qui permettent de suivre les principales phases de son histoire. C’est

effet, au milieu* de ces dépôts que le fleuve a creusé son lit, et l’on peut y distinguer plusieurs étages successifs, voir fig. 535. Ainsi, aux environs de Jéricho, le plus haut étage va de 191 à 182 mètres, le second de 158 à 76 mètres, le troisième de 60 à 39 m., et la plaine alluviale, exposée à l’inondation, dé 27 à 6 mètres. Tous ces étages, qui sont formés de lits de graviers, de boue et de marne, inclinent vers les bords du Jourdain, de sorte que la surface supérieure de chacun d’eux varie de hauteur à différents points, comme il arrive dans le cas de lits lacustres successifs.

E) Terrains volcaniques. — Les roches volcaniques sont très répandues à l’est de la grande fissure qui s’étend du golfe d’Akabah au Liban ; celles qu’on trouve à l’ouest ne constituent que des accidents de moindre importance. De ce dernier côté, c’est surtout en Galilée qu’on les rencontre. Le point le plus méridional où l’on ait observé des basaltes est près de Zer’în, dans la plaine d’Esdrelon, dont le sol gras est parsemé de débris basaltiques, particulièrement abondants à El-Fûléh. Des découvertes récentes ont même prouvé l’existence d’une énorme coulée de lave dans la partie septentrionale et dans le centre de cette plaine. Cf. Schumacher, The Lava Sireams of the Plain of Esdrselon, dans le Palestine Exploration Fund, Quarterly Statement, 1900, p. 357 ; voir aussi 1899, p. 312.