Page:Dictionnaire de la Bible - F. Vigouroux - Tome IV.djvu/1031

Cette page n’a pas encore été corrigée
2001
2002
PALESTINE


de Tibériade, à travers la plaine A’El-Bâfihah, qu’ils inondent en hiver, quatre canaux, les ouadis es-Saffah, ed Dâliyéh, es-Senâm, et Djoramâyeh, déversent les eaux que leur envoient une foule d’embranchements dans la direction du sud-ouest et du sud. Sur la côte orientale, on rencontre Youadi esch-Schugéiyif, puis Youadi es-Semak, qui coule au fond d’une large et importante vallée, et, plus bas, Youadi Fîq, appelé Enghïb à son embouchure. Mais la rivière la plus importante du Djôldn est le Nahr er-Ruqqâd, qui le contourne dans toute son étendue du côté de l’est. Parti des dernières pentes de l’Hermon, à une altitude de plus de 1000 mètres, il reçoit bientôt lés eaux de Y’Ain el-Beidâ. Son lit, d’abord peu profond, n’est plus assez large au moment de la fonte des neiges et des grandes pluies ; il se creuse profondément au-dessous de Djisr er-Ruqqâd, où il est formé comme par deux murailles perpendiculaires. La vallée s’élargit ensuite, et la rivière coule assez rapidement jusqu’à ce qu’elle s’unisse au Schéri’at el-M enddiréh ; en été cependant, ses eaux s’évaporent avant d’arriver là. Le Nahr er-Ruqqâd, dont le cours inférieur est bordé de lauriers-roses et d’autres arbustes, reçoit à l’est Youadi Seisûn. — Le Schéri’at el-Menâdiréh, ou ; < abreuvoir des Menâdireh », est ainsi appelé du nom d’une tribu qui campe sur ses rives ; c’est l’ancien Hiéromax ou Yarmûk, la plus grande rivière de la Transjordarie et le plus puissant affluent du Jourdain. Il joue à l’est le même rôle que le Cison à l’ouest, c’est-à-dire qu’il est le produit du drainage des eaux de la grande plaine du Haurân. Son rayon est beaucoup plus étendu, car ses ramifications les plus extrêmes partent du Djebel Haurân et viennent se rattacher à lui dans la direction de l’ouest ; d’autres descendent du nord ; d’autres viennent du sud ou du sud-est. Avant de recevoir ses principaux tributaires, il porte le nom A’El-Ehréir. Ceux-ci sont le Nahr el-’Alldn, qui descend du nord, du plateau du Djedûr, Yçuadi Zeizûni, qui vient de l’est, et Youadi esch-Schelaléh, du côté du sud. Après sa jonction avec lo Nahr er-Ruqqâd, il court rapidement vers le sud-ouest, débouche dans le Ghôr, et se jette dans le Jourdain, dont il égale presque la grandeur à cet endroit. L’eau du Schéri’at el-Menâdiréh est seulement un peu plus claire que celle du Jourdain et plus fraîche. — Les torrents de Y’Adjlûn sont courts, n’étant que les fossés par où s’égoutte l’extrémité occidentale du plateau syrien. Signalons, en avançant vers le sud, Youadi el-’Arab, Youadi el-’Amûd, Youadi Siklab, Youadi Abu Sa’id, Youadi Fahl, et Youadi Yâbis. Ce dernier, que plusieurs regardent comme le torrent de Carith, lll Reg., xvii, 3, coule, bordé de platanes et de lauriers-roses, dans une vallée profonde et peu large, fermée à droite et à gauche, sur une grande partie de son étendue, par des rochers perpendiculaires, dont les flancs recèlent de nombreuses grottes. Les canaux qui en dérivent arrosent en maints endroits des vergers d’arbres fruitiers. Voir Carith (Torrent de), t. ii, col. 285. Plus bas, l’on rencontre Youadi Madhabia, Youadi Adjlûn et Youadi Radjib. Vient ensuite le Nahr ez-Zerqa, ou « la rivière bleue », l’ancien Jaboc, Gen., xxxii, 22 ; Jos., XII, 2, etc., le plus puissant affluent du Jourdain après le Schéri’at el-Menâdiréh. Cette rivière commence un peu à l’ouest de’Amman, se dirige au nord-est jusqu’au QaVat ez-Zerqa, où elle reçoit les eaux abondantes de Y’Aîn ez-Zerqa, fléchit ensuite au nord-ouest jusqu’à sa jonction avec Youadi Djérasch, décrit ses sinuosités d’est en ouest jusqu’à sa sortie des montagnes, incline enfin au sud-ouest pour aller, à travers le Ghôr, se jeter dans le Jourdain. Outre Youadi Djérasch, elle reçoit encore sur son parcours plusieurs courants permanents, et, en hiver, de nombreux torrents ; pendant cette saison, elle devient même souvent infranchissable. Voir Jaboc,

t. iii, col. 1056. — La partie supérieure du Belqa est coupée par des torrents qui contournent ses hauteurs : Youadi Sidr, Youadi el-Abyad, Youadi er-Retem, Youadi Abu Tara. Plus important est Youadi Nimrin, qui prend naissance près du Sait, au coeur des montagnes du Galaad méridional, à une source aboridante. Il porte le nom d’ouadi Scha’ib avant d’entrer sur le territoire de Tell-Nimrin. Cette rivière, sur un parcours de six à sept kilomètres, arrose de nombreux vergers plantés sur ses rives ; en approchant du Ghôr, son courant, plus rapide, n’arrose plus qu’une double haie de lauriers-roses. Voir NemRim (Eaux de), col, 1581. Plus bas est Youadi Kefrein, qui a pour affluents Youadi es-Sir et Youadi Hesbdn. Sur la côte orientale de la mer Morte, la seule rivière un peu considérable avant l’Arnon est le Zerqâ Ma’in, ainsi appelé de Ma’în, l’ancienne Baalméon, au-dessous de laquelle il prend sa source. Ses ramifications s’étendent très loin vers le nord-est. Enfin Youadi Modjib ou l’Arnon ferme au sud le territoire que nous étudions. Son bassin occupe la plus grande partie de la région moabite. Son principal affluent est Youadi Bleidân, qui, descendant du nord-est, l’égale presque en longueur et en importance. Du côté de l’est, il reçoit YEnkéiléh, formé lui-même du Ledjûm et du Balû’a, et, du côté du sud, le seil es-Sa’idéh. La vallée du Modjib, qui ressemble à une faille énorme, creusée par quelque tremblement de terre, a, au-dessous (YAra’ir, une largeur de quatre à cinq kilomètres d’une crête à l’autre, et sa profondeur, du côté sud, est d’environ 650 mètres. Au fond, sur un lit de cailloux, coule le ruisseau, dont le cours est marqué par une bordure d’arbres et d’arbrisseaux. Après avoir traversé comme un corridor sinueux, creusé dans la montagne, l’eau vient s’épancher dans la mer Morte au milieu d’une jungle d’arbustes divers. Voir Arnqn, t. i, col. 1020.

2° Lacs. — La région transjordane ne possède qu’un seul lac important, le Birket er-Rân ou er-Rdm, généralement regardé comme étant le lac Phiala de Joséphe, Bell, jud., III, x, 7. Il est situé au sud-est de Banias. De forme elliptique (fig. 529), il est assez profondément encaissé entre des berges inclinées, qui peuvent avoir une soixantaine de mètres d’altitude au-dessus du niveau de feau ; le rivage sud-ouest est presque à pic ; l’autre côté est au contraire argileux et peu élevé. Entourée de roches basaltiques et de laves, la cuvette dont il remplit le fond a dû être formée par un ancien cratère. La circonférence de ce bassin est de deux kilomètres. Malgré la présence de plusieurs sources dans le voisinage, il ne doit probablement son origine qu’à l’accumulation des eaux pluviales. Une ceinture verte de joncs et de carex s’étend à quelques mètres du bord, tandis que la partie centrale de la nappe, libre de végétation, paraît remplie d’une eau profonde. Cette eau, quelquefois d’un beau bleu foncé, est le plus souvent, surtout en hiver et au printemps, absolument trouble et boueuse. Elle ne renferme pas de poissons, mais est peuplée par des myriades de grenouilles et de sangsues. On croyait autrefois qu’il y avait une communication souterraine entre ce lac et la source de Banias. Cf. Joséphe, Bell, jud., III, x, 7. Il y a longtemps que cette hypothèse est rejetée ; la tradition du reste, n’existe pas parmi les habitants actuels de la contrée. Nous ne parlons pas des petits lacs ou marais comme ceux qu’on rencontre, par exemple, auprès de Dilly, Tell el-Asch’ari., Elr Adjami, El-Mzeirib.

3° Sources. — À l’est du Jourdain, les sources sont, comme à l’ouest, inégalement réparties. Le Djôldn, comme la Galilée, doit à son voisinage des grandes montagnes syriennes les nombreuses sources qu’il possède. Dans son pourtour oriental, en suivant le cours du Nahr er-Ruqqâd, nous en trouvons plusieurs qui contribuent à alimenter la rivière. Outre la fontaine