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PALESTINE

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élevés ne diffèrent pas sensiblement. La ligne orientale s’élève plus brusquement ; elle forme comme une muraille à pic le long de la mer Morte. La ligne occidentale a des pentes plus douces. Il est facile de voir que les deux chaînes ont été violemment séparées par la brisure qui a constitué l’Arabah. Chacune d’elles, fendillée par les torrents, laisse écouler les eaux par une multitude de rivières ou ruisseaux qui se rattachent au Jourdain et à la nier Morte, avec une direction presque régulière. À l’ouest, un autre versant descend vers la Méditerranée, et tombe dans la plaine côtière, qui s’élargit à mesure qu’elle se prolonge vers le sud. A. l’extrémité nord-est, le pays biblique est fermé par un massif de montagnes volcaniques, dont l’axe se dirige à peu près du sud au nord ; c’est le Djebel Haurân. Là prennent naissance de nombreux ouadis, qui s’en vont, à travers la plaine En-Nuqra, grossir le Schéri’at el-Menâdiréh, affluent du Jourdain. Tel est l’aspect général de la Palestine ; c’est, dans son ensemble, une région montagneuse, coupée par quelques plaines plus ou moins étendues, arrosée par des torrents le plus souvent temporaires, par un fleuve dont le cours offre plus de singularité qu’il n’apporte de fécondité à la terre. Nous aurons à montrer plus tard l’importance de sa situation au point de vue historique. Celte vue à vol d’oiseau ne suffit pas pour en avoir une connaissance exacte ; sans entrer dans les détails que comporte chacune des parties, nous devons donner une description sommaire des deux contrées qui avoisinent le Jourdain.

ni. description. — 1. Palestine cisjordane. — A) Orographie. — Le système montagneux de la Palestine cisjordane peut être considéré comme un prolongement du Liban, coupé seulement au premier tiers de sa longueur par la grande plaine d’Esdrelon. Descendant en ligne droite, parallèlement au Jourdain, il plonge ses racines jusqu’à l’extrémité méridionale de la contrée. Avec le Carmel, il pousse une pointe, dans la direction du nord-ouest, jusque sur le bord de la Méditerranée. Il comprend, sans compter le négéb, trois massifs, qui ont sans doute physiquement leurs caractères particuliers, mais sont surtout distincts historiquement.

Le massif galiléen s’étend depuis le Nahr el-Qasimiyéh jusqu’à la plaine d’Esdrelon. On y distingue deux groupes, de niveau et d’aspect différents, qui ont servi de base à la division du territoire en Haute et Basse Galilée. Le premier est formé par les montagnes qui dominent au nord la. vallée de Medjdel Kerum, située à 250 mètres au-dessus de la mer. C’est un enchevêtrement de hauteurs, au milieu duquel s’élève une arête principale de trois sommets, le Djebel Addthïr (1025 mètres), le Djebel Djarmuk (1198 mètres) et le Djebel Zàbud (1114 mètres). D’autres sont épars, comme le Djebel Hunin (900 mètres), le Djebel Djamléh (800 mètres), le Ras Umm Qabr (715 mètres), le Tell Bêlât (616 mètres), les monts de Safed (838 mètres), etc. Les contreforts occidentaux se profilent parfois jusque sur le bord de la Méditerranée. C’est ainsi qu’au Râs el-Abiad et au Rds en-Naqûrah, la plaine côtière est fermée par une ligne de roches qui vont de 3C0 à 400 mètres d’élévation. Des sentiers raides, parfois taillés en escaliers, courent le long de ces chaînons, dont les francs abrupts sont boisés, portant des ter. rasses successives soutenues par de gros murs. Le second groupe, celui de la Basse-Galilée, est beaucoup moins élevé ; ses plus grandes hauteurs atteignent à peine 600 mètres. Les principaux sommets sont : le Djebel el-Kummanéh (570 mètres), le Djebel Tur’àn (541 mètres) et le Djebel et-Tûr ou Thabor (562 mètres). Cette dernière montagne, aux flancs réguliers, est un cône tronqué, qui commande la plaine d’Esdrelon. Vers l’est, au milieu des terrasses qui descendent vers le lac de Tibériade, se distinguent les Qurûn Hattin ou

; c Cornes de Hattin », colline rocheuse, de forme arrondie, 

dont l’altitude est de 346 mètres, et que deux éminences terminent au nord-ouest et au sud-est. Voir t. i, fig. 367, col. 1529. Au sud-est, le Djebel Dahy (515 mètres) relie le massif galiléen, dont il est un fort avancé, au système central.

Le système central est formé par les monts de Samarie. Séparé du précédent’par la plaine d’Esdrelon, il ne fait qu’un physiquement avec celui de Judée. Il porte au nord-est comme une sorte de corne, décrivant un arc de cercle irrégulier dont la convexité est tournée vers la vallée du Jourdain ; c’est le Djebel Fuqû’a, le Gelboé biblique. I Reg., xxviii, 4 ; xxxi, 1, 8, etc. Cette petite chaîne a environ 13 à 14 kilomètres de longueur, sur 5 à 8 kilomètres de largeur, avec 516 mètres de hauteur, en réalité trois à quatre cents mètres au-dessus de la plaine, mais six à sept cents au-dessus de la vallée du Ghôr. Escarpée au nord, elle a, vers l’est, des pentes extrêmement raides, tandis qu’à l’ouest elle s’abaisse doucement. Voir Gelboé, t. iii, col. 155. De la pointe sud-ouest du Djebel Fuqû’a, le massif se dirige vers le nord-ouest par des mamelons dont le plus élevé, Scheikh lskander, atteint 518 mètres. Il aboutit, toujours dans la même direction, au Djebel Mâr Elias, ou Carmel, qui est la chaîne la plus régulière de la Palestine, s’étendant sur une longueur de 20 à 25 kilomètres. Isolée au sud-est par Vouadi Malih, elle s’abaisse vers la mer en promontoire escarpé, qui forme le môle de la partie méridionale de la baie de Saint-Jean-d’Acre. Elle a 552 mètres de hauteur au sud A’Esfiyéh, 514 mètres à El-Muhraqah, et 150 mètres seulement là où est le couvent. Abrupte du côté de la plaine d’Esdrelon, elle descend plus doucement du côté de l’ouest, en collines boisées d’un charmant aspect, entremêlées de pâturages, de parties cultivées et coupées de vallées sinueuses. Elle est recouverte presque partout d’une terre végétale abondante et riche. Voir Carmel 3, t. ii, col. 291. De l’extrémité méridionale du Gelboé part une arête qui se dirige vers le sud-sud-ouest, avec le Rds Ibzîq (733 mètres), le Rds el-’Aqra (680 mètres), le Djebel Eslâmiyéh (938 mètres), et le Djebel et-Tûr (868 mètres), comme sommets principaux. Ces deux derniers, à peu près au centre de la chaîne montagneuse de la Palestine, se font vis-à-vis, dominant, l’un au nord, l’autre au sud, la belle vallée où s’étend Naplouse. Le Djebel Eslâmiyéh est VRêbàl biblique. Plus élevé de 70 mètres que l’autre, il est, en général, beaucoup plus dénudé, bien qu’il ait, jusqu’à une certaine hauteur, une bordure de jardins. Les rochers hérissent ses pentes abruptes, autrefois cultivées par étages. Le sommet forme un plateau assez étendu, d’où la vue embrasse un magnifique horizon. Le Djebel et-Tûr est le Garizim ; il domine de sa partie septentrionale la ville de Naplouse, borde à l’est la plaine d’el-Makhnah, et projette assez loin ses racines vers le sud. Il se termine en un petit plateau qui s’abaisse par une pente douce à l’ouest. Du point culminant, le regard peut atteindre les cimes neigeuses du Grand-Hermon, les flots bleus de la Méditerranée et les hauteurs qui resserrent le Jourdain. Les deux montagnes ne sont guère élevées de plus de 300 à 360 mètres au-dessus de la vallée qui les sépare. Voir Hébal 2, t. iii, col. 461 ; Garizim, t. iii, col. 106. Des chaînons latéraux se rattachent à cette arête principale. Du côté de l’est, ils s’abaissent, avec leurs ramifications, vers le Jourdain, dont ils rétrécissent beaucoup la vallée. Signalons, parmi les sommets, le Râs Djâdir (709 mètres), le Djebel Tammùn (579 mètres), le Djebel el-Kébir (795 mètres) ; puis viennent dans une ligne inférieure le Râs Vmm Zôqah (256 mètres), le Zahrel Bomsah (218 mètres), le Rds et Umm-Kharrûbéh (210 mètres), enfin le Djebel $artabéh (379 mètres), avec ses deux cimes ou cornes, qurnéin, de hauteur inégale. Du côté occidental, un chaînon part du Djebel