Page:Dictionnaire de la Bible - F. Vigouroux - Tome IV.djvu/1014

Cette page n’a pas encore été corrigée
1971
1972
PALAIS


contrebutés par, des, .pilastres saillants. Les portes d’entrée, rares et basses, donnaient accès à l’intérieur où l’habitation du souverain s’élevait au milieu des constructions secondaires, destinées aux différents services royaux. Tout était combiné pour la défense plutôt que pour l’agrément de la vie. Cf. Maspero, Histoire ancienne, t. i, p. 710-718. Au IXe siècle, Assurnasirpal se construisit un palais à Kalakh, sur le Tigre, au sud de Ninive. Suivant l’usage assyrien, il érigea à l’un des angles une ziggurât ou tour à étages en l’honneur de son dieu protecteur, Ninip, dieu de la guerre. Cette tour avait de 60 à 70 mètres de haut.

619. — Propylées de Xerxès.

D’après M. Dieulafoy, L’art antique de la Perse, t. ii, pi. xii. « Le palais se déployait vers le sud, le dos au fleuve, la façade à la ville, long de 120 mètres, large de 100 : au centre, une cour énorme, flanquée de sept ou huit belles salles destinées aux fonctions solennelles, puis, entre elles et la cour, un nombre considérable de pièces variables par les dimensions, assignées à l’habitation ou aux services de la maison royale, le tout en grosses briques sèches cachées sous un parement de pierres. Trois portails flanqués de taureaux ailés à tête humaine prêtaient accès à la plus vaste, celle où le souverain donnait audience à ses sujets, ou aux légats de l’étranger. Le cadre des portes et les parois de certaines d’entre elles étaient égayés de briques émaillées ; des bandes de bas-reliefs peints se développaient dans la plupart, qui retracent les épisodes de la vie du roi. » Maspero, Histoire ancienne, t. iii, p. 46, 47 ; Layard, Nineveh and £abylon, p. 149-170 ; Nineveh and Us Remains, t. i, p. 381-390 ; t. ii, p. 4-14. À Dour-Sarroukln, ou Khorsabad, Sargon II bâtit une ville dont l’enceinte mesurait 1760 mètres sur 1685. Les murailles de l’enceinte ont 14^50 de haut, sont flanquées de tours crénelées qui font saillie de 4 mètres et sont

percées de huit portes, chacune entre deux tours. Au nord-est de la ville s’élevait le palais royal (fig. 518), avec double escalier pour les piétons et rampes d’accès pour les cavaliers et les chars. C’est aux portes de ce palais que se trouvaient les taureaux ailés reproduits t. ii, fig. 246, col. 667-670. Le roi avait employé à la décoration tous les matériaux précieux qui constituaient le butin de ses campagnes. L’intérieur se divisait en deux parties distinctes, celle où se déroulaient les réceptions et les cérémonies publiques, et la demeure royale proprement dite, comprenant une vingtaine de chambres et des salons pour l’usage du souverain, le harem des reines et des princesses et la demeure des enfants parvenus à l’adolescence. Tout autour s’étendait un parc dans lequel le roi pouvait chasser des animaux sauvages et même des lions. Cf. Place, Ninive et l’Assyrie, t. i, p. 47-105, 116-127. Une viggurât ou tour à sept étages, en l’honneur des sept dieux planétaires, montait à 43 mètres de hauteur. Cf. Place, Ninive et l’Assyrie, t. i, p. 137-148 ; Maspero, Histoire ancienne, t. iii, p. 261-270 ; Id., Lectures historiques, Paris, 1890, p. 204-225 ; Perrot, Histoire de l’art, t. ii, p. 422-448. Le successeur de Sargon, Sennachérib, voulut aussi avoir son palais a lui, et il l’éleva à Ninive même. Il y mit en œuvre une telle profusion de matériaux et un tel luxe de décoration qu’il l’appela lui-même le « palais sans second ». Voir l’essai de reconstitution de ce palais fig. 441, col. 1631. Sur le palais de Babylone, voir t. i, col. 1355, et fig. 407, 408, col. 1355, 1357.

2° Les prophètes mentionnent les palais de Ninive et de Babylone. Isaïe, xiii, 22, prédit qu’un jour les chacals hurleront dans les palais déserts de Babylone. Il annonce à Ézéchias que.le temps viendra où ses descendants serviront d’eunuques dans le palais (hêkâl, assyrien : êhallu) du roi de Babylone. Is., xxxix, 7. Daniel et ses compagnons furent élevés dans un de ces palais. Dan., i, 4. Le prophète interpréta dans le palais de Nabuchodonosor le songe de ce prince. Dan., iv, 1, 26. Nahum, ri, 6, prophétise l’effondrement du palais de Ninive. Cf. Soph., ii, 13-15.

V. Palais mèdës et perses. — 1° Cyrus possédait un palais à Pasargades, édifice rectangulaire et assez mesquin, avec des porches à quatre colonnes sur deux de ses faces, une pièce à chaque angle, et au centre une salle hypostyle, divisée en quatre nefs par des colonnes supportant le toit. Des bas-reliefs et des inscriptions en décoraient les parois. Cf. Perrot-Chipiez, Histoire de l’art dans l’antiquité, t. v, p. 665-670. Ce palais est probablement celui qui est mentionné I Esd., vi, 4.

2° Darius édifia le sien â Persépolis. On y accédait par une rampe double, dont le mur latéral était historié de curieux bas-reliefs. On rencontrait immédiatement les chambres de réception, dont plusieurs étaientantérieures à Darius, spécialement celle que précédaient les gigantesques propylées de Xerxès h*, avec leurs taureaux ailés (fig. 519). Venaient ensuite Yapadana, salle d’honneur pour les cérémonies habituelles, et la salle aux cent Colonnes, pour les occasions les plus solennelles.

3° Artaxerxès I er préféra s’établir à Suse, où ses devanciers avaient fréquemment séjourné, même après la construction du palais de Persépolis. Celui de Suse était en même temps une forteresse, comme on le voit par le plan, t. ii, fig. 607, col. 1974. Artaxerxès y bâtit un apadana de 100 mètres sur 50 de côté (fig. 520). La caractéristique de cette architecture était la haute et grêle colonne, dont le chapiteau se termine par deux avant-corps de taureaux entre lesquels repose l’extrémité de la poutre qui soutient la toiture (fig. 521). Cf. Marcel Dieulafoy, L’acropole de Suse, Paris, 1891 ; Perrot et Chipiez, Histoire de l’art, t. v, p. 695-750 ; Babelon, Manuel d’archéologie orientale, p. 157-171 ; Vigouroux, La Bible et les découvertes modernes, 6e édit., t. iv, p. 626-634.