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1946
OZIAS — OZIAU


phéla, le long de la mec, en pays philistin, sur les plateaux, dans les montagnes et au Carmel de Juda, voisin de l’Idumée. Dans ces diverses régions, des laboureurs et des vignerons travaillaient pour son compte. II Par., xxvi, 10. Ozias renouvelait ainsi les traditions de David, qui avait eu dans tout le pays ses vignerons et ses cultivateurs. I Par., xxvii, 25-31. Les autres rois, ses prédécesseurs, avaient sans nul doute continué à faire exploiter leurs propriétés. Mais, par incurie ou par impuissance, il n’avaient pas toujours su les protéger suffisamment. De l’élevage et de la culture, le roi de Juda tirait donc d’abondants revenus, dont il paraît avoir fait un judicieux usage.

4° Par malheur, sur la fin de son règne, Ozias usurpa les fonctions sacrées et oubliant ce qui était arrivé au roi Saiil, I Reg., xiii, 9-14, il pénétra dans le sanctuaire du Temple et y brûla des parfums sur l’autel. Le grand-prélre Azarias, accompagné de quatre-vingts prêtres, accourut pour faire au roi ses remontrances et l’adjurer de sortir du sanctuaire, en lui faisant sentir que sa transgression ne tournerait pas à son honneur. Le prince, qui avait l’encensoir à la main, fut saisi de colère. Mais aussitôt, dans le sanctuaire même, il fut .atteint de la lèpre. L’horrible mal apparut sur son front. Les prêtres, habitués par état à reconnaître les signes de cette maladie, s’en aperçurent immédiatement et repoussèrent le roi dehors. Lui-même se sentit frappé de Dieu et se hâta de quitter le Temple. La lèpre se montre tout d’abord sous forme de taches. Voir Lèpre, t. IV, col. 176. Il est à croire que, dans le cas présent, elle se manifesta instantanément à l’état tuberculeux, de manière à bien marquer l’intervention divine, attirer sur-le-champ l’attention des prêtres et à convaincre le roi lui-même sans autre examen. Le châtiment était effroyable. Ozias, qui jusqu’à ce jour avait vécu en roi, et qui, par suite de ses goûts militaires et agricoles, devait se donner beaucoup de mouvement à travers son royaume, se vit subitement obligé, conformément à la Loi, Lev., xiii, 44-46 ; Num., v, 2-4 ; xii, 14, 15, à se séparer de la société des humains, à ne plus entrer dans le Temple et à se réfugier dans une maison isolée. II Par., xxvi, 16-21. Josèphe, Ant. jud., IX, x, 4, qui dramatise beaucoup le récit des Paralipomènes, dit qu’Ozias vécut dans une maison située hors de la ville, mourut consumé de remords et de chagrin et fut inhumé seul dans ses jardins. Il est présumable que la demeure qui servit de refuge à Ozias se trouvait dans une propriété royale, peut-être dans les jardins royaux voisins de Siloé. IV Reg., xxv, 4. On ne peut admettre cependant que le roi ait été inhumé dans ses jardins, comme le dit Josèphe. D’après le texte sacré, II Par., xxvi, 23, Ozias fut inhumé près des rois ses ancêtres. Seulement, comme il était lépreux, on déposa son corps’non dans le sépulcre même, mais dans le champ qui entourait le monument. Le prince s’était montré fidèle à Dieu durant la plus grande partie de son règne ; on peut donc légitimement penser que le châtiment dont sa faute fut suivie le fit rentrer en lui-même et compta, aux yeux de Dieu, comme une expiation salutaire. Josèphe prétend encore qu’au moment où le roi fut frappé dans le Temple, il y eut un grand tremblement de terre et que, près de Jérusalem, en un lieu appelé Érogé (En-Rogel), une partie de montagne s’écroula et obstrua le chemin et les jardins royaux. On ne sait si l’historien se fonde ici sur une tradition certaine ou s’il amplifie, comme il fait quelquefois. Amos, i, 1, parle d’un tremblement de terre qui eut lieu au temps d’Ozias, roi de Juda, et de Jéroboam, roi d’Israël. Zacharie, xiv, 5, fait aussi mention du même phénomène et ajoute qu’il mit tout le monde en fuite à Jérusalem. Mais il est impossible de déterminer la date de ce cataclysme, Ozias et Jéroboam ayant régné en même temps soit de 809 à 783, soit de 783 à 757. Quand le roi Ozias

devint incapable d’administrer, son fils Joatham prit le commandement de la maison royale et gouverna le pays. II Par., xxvi, 21. Or Joatham avait vingt-cinq ans quand son père mourut. II Par., xxvii, 1. Il ne pouvait guère avoir moins de quinze ans quand il le suppléa dans la fonction royale. Ozias, qui régna en tout cinquante-deux ans, ne dut pas être à l’écart plus d’une dizaine d’années ; peut-être même son épreuve fut-elle beaucoup moins longue. Rien, en tous cas, ne l’empêchait de Conseiller son fils pour la bonne administration des affaires. — Isaïe, i, 1 ; vi, 1, était contemporain d’Ozias ; mais il n’inaugura son ministère que l’année de la mort de ce roi. Osée, I, 1, prophétise également sous le même règne, mais seulement vers la fin, puisqu’il rendit encore des oracles sous les trois rois suivants. Amos, i, 1, se fit entendre aussi sous Ozias, deux ans avant le tremblement de terre. Voir Amos 1, t. i,

col. 511.

H. Lesêtre.

2. OZIAS (Hébreu : ’Uzzyâh ; Septante : ’OÇ : a), fils d’Uriel et père du lévite Saûl, de la branche de Caath. I Par., vi, 24 (hébreu, 9). Comme nous trouvons plus loin ꝟ. 36-37 (hébreu, 21-22) une tiutre généalogie dans laquelle, au lieu des quatre noms Thahath, Urie], Ozias, Saûl, nous lisons des noms différents, on a supposé que Ozias est le même qu’Azarias et que c’est une double orthographe du même nom, comme pour le’ro-Ozias = Azarias, mais comme les autres noms sont diffé, rents, on peut admettre qu’il y a deux généalogies différentes partant de Thahath, dont l’une descend de lui par Uriel, ꝟ. 24, et l’autre, par son autre fils Sophonie, ꝟ. 36, qui fut un des ancêtres du chef de chœur Héman.

3. OZIAS (hébreu : ’Uzzîyâhû ; Septante : ’OÇÎouj, père de Jonathan. Ce dernier, du temps de David, fut chargé de la garde des biens que possédait le roi hors de Jérusalem. I Par., xxvii, 25. Voir Jonathan 5, t. iii, col. 1615.

4. OZIAS (hébreu : ’Vzzîydh ; Septante : ’Oî(a), un des prêtres des « fils d’Harim », qui avait épousé une femme étrangère et qui dut, la répudier du temps d’Esdras. I Esd., x, 21.

5. OZIAS (Septante : ’Oî ; îa « ), fils de Micha, de la tribu de Siméon. Il gouvernait la ville de Béthulie du temps de Judith. Il fit bon accueil à Achior l’Ammonite (voir AchIor 2, t. i, col. 143), Judith, vi, 11-18 ; mais sur les instances de ses compatriotes assiégés par Nabuchodonosûr, il promit de rendre la ville au général assyrien, si elle n’était pas secourue dans l’espace de cinq jours. Judith la délivra avant ce terme. Judith, vn-xiu, et il fit annoncer la nouvelle dans tout Israël. Judith, xv, 5. Voir Judith 2, t. iii, col. 1822.

6. OZIAS (Septante : ’O’iriX), un des ancêtres de Judith, de la tribu de Ruben. Judith, viii, 1.

    1. OZIAU##

OZIAU (hébreu Ya’âzîyâhû, « fortifié par Jéhovah ; » Septante : ’OÇi’a), lévite, fils de Mérari. La Vulgate lui donne un fils qu’elle appelle Benno, mais le mot hébreu benô dont elle fait un nom propre paraît bien être un nom commun, benô, « son fils. » Le texte original est d’ailleurs défectueux dans sa forme actuelle, voir Benno, t. i, col. 1600, et on ne peut rétablir la leçon véritable. I Par., xxiv, 26-27, semble donner Oziaû comme un troisième fils de Mérari, mais Exod., vi, 19 ; Num., iii, 33 ; I Par., xxiii, 21, ne mentionnent que deux fils de Mérari. La répétition de « fils de Mérari », au il. 26 et au ꝟ. 27, de I Par., xxiv, ne peut s’expliquer que par une altération du texte. Il n’y a rien qui corresponde au mot benô dans les Septante.