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JOSÈPHE — JOSIAS


de son temps. À ce point de vue, il est utile à consulter. Dans les livres suivants, Josèphe cite assez souvent ses sources, mais il les utilise parfois beaucoup trop librement, ainsi qu’on peut s’en convaincre lorsque le contrôle est possible. Cf. Grimm, Dos erste Buch der Maccabâer, Leipzig, 4853, p. xxviii. Il fait pourtant quelquefois œuvre de critique. Ant. jud., XIV, i, 3 ; XVI, vii, 1 ; XIX, i, 10, 14. Du reste, la valeur des différentes parties des Antiquités dépend à la fois des sources que Josèphe a consultées et de la manière dont il les a utilisées. En somme, sans être un écrivain nî un historien de premier ordre, Josèphe fait bonne figure parmi les auteurs de son époque. Il n’a ni plus de défauts ni moins de qualités que la plupart des historiens grecs ou latins qui ont écrit au premier et au iie siècle. — Les œuvres de Josèphe ont été traduites d’assez bonne heure en latin. Saint Jérôme ne voulut pas se charger de cette traduction. Epist. lxxi, ad Lutin., 5, t. xxii, col. 671. Cassiodore l’exécuta. Le institut, div. lit., xvil, t. lxx col. 1133. La première traduction imprimée est de J. Striussler, Augsbourg, 1470. Plusieurs autres ont élé données depuis. Le texte a été reproduit, avec la traduction ou avec appareil critique, par Hudson, Oxford, 1720 ; Havercamp, Leyde, 1726 ; Oberthûr, Leipzig, 17821785 ; B. Nfese, Berlin, 1887-1895, etc. R. Arnauld d’Andilly a publié une traduction française, Paris, 16671668. Une nouvelle traduction française a élé commencée, sous la direction de Th. Reinach, par J. Weill, Paris, 1900. Cf. Ceillier, Hisl. gén. des auteurs sacrés et ecclés., Paris, 1729, t. i, p. 552-580 ; Jost, Geschichle der Isræliten, Berlin, 1821, t. ii, Anhang, p. 55-73 ; Chasles, De l’autorité historique de Flavius Josèphe, Paris, 1841 ; Niese, Der judische Historiker Josephus, dans la Historische Zeitschrift, Berlin, 1896, p. 193-237 ; et surtout Schùrer, Geschichte des judischen Volkes im Zeitalt. J. C, Leipzig, 1901, t. i, p. 74-106.

H. Lesêtre.
    1. JOSIAS##

JOSIAS (hébreu ; Yo’Siyâhû, « Jéhovah guérit ; » Septante : ’Iwalaç), nom d’un roi de Juda et d’un Israélite revenu de la captivité.

X. JOSIAS (hébreu : Yo’Uydhû ; Septante : ’IwaJaç), un des rois de Juda (639-608). — Il était fils d’Amon, mort à vingt-quatre ans, après deux ans de règne seulement, et petit-fils de Manassé, roi de Juda pendant cinquante-cinq ans. L’impiété de Manassé, imitée d’ailleurs par son fils, avait été telle, que l’historiensacré la signale comme une des causes déterminantes de la destruction du royaume de Juda. IV Reg., xxiii, 26 ; xxiv, 4. Manassé s’était converti avant sa mort, mais le peuple ne l’avait pas imité. II Par., xxxiii, 12-16. C’est donc après cinquante-sept ans d’infidélité officielle au Seigneur que Josias arrivait au trône, et il n’avait que huit ans ! IV Reg., xxii, 1 ; Par., xxxiv, 1. Il semblait voué presque fatalement aux influences pernicieuses qui pervertissaient le royaume depuis plus d’un demi-siècle. Cependant Josias fut un des princes les plus religieux qui aient occupé le trône de David. Il marcha dans la voie droite, sans jamais s’écarter d’un côté ni de l’autre. Cet éloge est d’autant plus caractéristique, de la part de l’auteur sacré, qu’il n’est appliqué en ces termes à aucun autre roi. De quelle tutelle Dieu se servit-il pour élever le jeune roi dans l’amour exclusif du bien ? Est-ce celle de sa mère Idida, celle de Jérémie qui commença à prophétiser la treizième année de Josias, Jer., i, 1 ; xxv, 3, celle de Sophoniequi rendit ses oracles sous le même règne, Soph., i, 1, celle du grand-prêtre Helcias, qui auraitété pour Josias ce que Joïada avait été pour Joas ? Aucun document ne permet de le dire. Peut-être toutes ces influences se sont-elles concertées pour préparer une réaction salutaire dans le royaume. Toutefois aucune affirmation n’est possible sur ce sujet. Dès la huitième année de son règne, alors qu’il n’avait que seize ans Josias fit œuvre d’initiative per sonnelle et « commença à rechercher le Dieu de David, son père ». II Par., xxxiv, 3. À vingt ans, il exerça son autorité royale en entrant personnellement en lutte contre l’idolâtrie qui faisait loi dans tout le royaume, depuis que Manassé l’avait installée partout. Il s’occupa tout d’abord de Jérusalem et de Juda, qui le touchaient de plus près. Les hauts-lieux, les idoles de toute nature, sculptées ou fondues, les autels des Baals, les statues du soleil, tout fut renversé et détruit ; la poussière des idoles fut répandue sur les sépulcres de ceux qui les avaient adorées et les ossements de leurs prêtres furent brûlés sur leurs autels. On saitque le simple contact des ossements humains constituait une souillure. Num., xix, 1122. La destruction des hauts-lieux est d’autant plus remarquable que des rois pieux comme Asa, II Par., xv, 17 Josaphat, III Reg., xxii, 44 ; Joas, IV Reg., xii, 3 ; Ozias, IV Reg., xv, 4, n’avaient pas réussi à supprimer ces repaires idolâtriques. Ezéchias seul, IV Reg., xviii, 4, les avait anéantis de son temps. Quand Juda et Jérusalem furent purifiés, Josias étendit son action aux provinces de l’ancien royaume d’Israël, Manassé, Ephraim, Siméon et mêmeNephthali. Au milieu des ruines de ces tribus, il détruisit les symboles de l’idolâtrie, particulièrement les statues du soleil. Il retourna ensuite à Jérusalem, renseignement qui prouve que le jeune roi présida de sa personne à toutes ces destructions. II Par., xxxiv, 3-7. L’auteur des Paralipomènes observe d’ailleurs qu’il « commença » ces purifications à sa vingtième année. Cette observation donne à penser que la tâche que Josias s’était imposée ne fut pas accomplie tout entière cette première année. Elle l’occupa pendant presque tout son règne. C’est pourquoi l’auteur des livres des Rois, qm parle de ce sujet avec beaucoup plus de détails, ne raconte ce qu’il a à en dire qu’à la fin de sa notice sur Josias. On remarque aussi que le roi étend son action purificatrice même sur l’ancien royaume d’Israël, qui alors formait une simple province de l’Assyrie. Le roi d’Assyrie en effet n’était guère en mesure, à cette époque, de surveiller ce qui se passsait dans cette province éloignée de son empire. Menacé par Cjaxare, roi des Médes, qui assiégeait Ninive, le roi d’Assyrie fit appel à des barbares du nord-ouest, les Scythes, qui obligèrent Cyaxare à lever le siège de Ninive pour aller défendre ses propres États, et ensuite ne se gênèrent pas pour dévaster tout le domaine assyrien, jusqu’aux confins de l’Egypte. Voir t. i, col. 1168. Cette invasion se produisit précisément vers la douzième année de Josias. Cf. Maspero, Histoire ancienne des peuples de l’Orient classique, Paris, 1899, t. iii, p. 477. À Babylone, Napobolassar, gouverneur de la ville au nom du roi assyrien, s’était déclaré indépendant et avait même pris le nom de roi ; à titre de révolté contre Ninive, il pouvait compter sur l’appui de Cyaxare. Enfin, le pharaon d’Egypte, Psammétique I er, avait profité de l’affaiblissement de l’Assyrie pour étendre la main du côté de la Phénicie, et s’était emparé d’Azot, qui pouvait être regardée comme la clef de la province syrienne. Voir Azot, t. i, col. 1308 ; Maspero, Histoire ancienne, t. iii, p. 484, 505, 506. Josias garda la neutralité au milieu de tous ces conflits ; mais on comprend que, de son temps, la Samarie ait été quelque peu à l’abandon et que l’autorité assyrienne n’ait pas été en mesure de s’opposer efficacement à son intervention, qui ne revêtait d’ailleurs qu’un caractère religieux. La dix-huitième année de son règne, Josias, à l’exemple d’un de ses prédécesseurs, Joas, s’occupa des réparations à exécuter dans le Temple. Il chargea le scribe Saphan, le chef de la ville Maasia, et l’archiviste Joha, de s’entendreavec le grand-prêtre Helcias, afin d’employer à ces travaux l’argent que les portiers du Temple avaient reçu et celui que les lévites avaient recueilli, tant dans le royaume que parmi les Israélites demeurés dans Manassé, Ephraïm et les autres tribus. On consacra ces* sommes à l’achat du bois et des pierres nécessaires et