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JOSEPH — JOSËPHE


et de là en Angleterre. Ibid., p. 509 ; Fabricius, Codex apocryphus Novi Testamenti, t. i, p. 270 ; W. Smith et H. Wace, Diclionary of Christian Biography, 1882, t. iii, p. 439. F. Vigouboux.

16. JOSEPH, appelé Barsabas (t. i, col. 1470) et surnommé le Juste. Voir Juste. Act., i, 23. Ce fut un des deux disciples qui furent présentés après l’Ascension, par les premiers membres de l’Église, comme étant dignes de prendre la place d’apôtre laissée vacante par la trahison de Judas Iscariote. Dans l’embarras où l’on était de choisir entre lui et Matthias, on s’en rapporta i au sort qui désigna le second. Joseph, nous pouvons en être assurés, dit saint Jean Chrysostome, Hom., iii, 4 ; iv, 1, In Act., t. lx, col. 38, 45, ne s’en offensa point, puisque l’Écriture, qui ne dissimule point ces sortes de fautes, n’en a rien dit. Act., i, 15-26. Il résulte du récit des Actes que Joseph Barsabas s’était attaché à Notre-Seigneur au commencement de son ministère. Act., i, 21-22. C’est donc avec raison, selon toutes les vraisemblances, qu’il est mis au nombre des soixante-dix disciples. Eusèbe, après Clément d’Alexandrie, H. E., i, 12, t. xxi, col. 117. Papias, qui vivait immédiatement après les Apôtres, raconte que Joseph Barsabas, ayant bu du poison, n’en ressentit aucun mal. Eusèbe, H. E., iii, 39, col. 297. Les martyrologes d’Usuard et d’Adon, qui placent sa fête au 20 juillet, disent qu’il se livra au ministère de la prédication, qu’il souffrit beaucoup de persécutions de la part des Juifs et qu’il mourut en Judée. Tillemont, Mémoires, Paris, 1701, t. i, p. 119 ; Acta sanctorum, julii t. v, 1727, p. 22-24.

17. JOSEPH, nom de saint Barnabe. Act. iv, 36. Voir Barnabe, t. i, col. 1461.

18. JOSEPH BEN-CHIYAH (a » n "O « p> n), célèbre rabbin, appelé aussi Joseph l’aveugle (m>3* Tria, nihôr iaggi’, qui signifie « le très éclairé » et est en même temps un euphémisme pour « aveugle » ), né à Babjlone vers 270, mort vers 333. Le Talmud le nomme simplement Rabbi Joseph. Il fut l’élève de Juda ben-Yecheskel, le fondateur de la célèbre école de Pumbadita, et le condisciple et ami de Rabba ben-Nachmani, l’auteur du Midrasch Rabba, auquel il succéda vers 330 comme directeur de l’école de Pumbadita. Joseph ben-Chiyah traduisit de l’hébreu en chaldéenles Psaumes, les Proverbes et Job. On lui a attribué même une version complète de l’Ancien Testament en chaldéen. Il s’occupa aussi beaucoup de théosophie kabalistique. La paraphrase des Psaumes, des Proverbes et de Job qui porte son nom se trouve dans les Bibles rabbiniques et dans les Polyglottes d’Anvers, 1572, de Paris, 1645, et de Londres, 1657. Voir Ersch et Gruber, Allgemeine Encyklopadie, sect. ii, t. xxxi, p. 75 ; Grœtz, Histoire des Juifs, trad. Bloch, in-8°, Paris, 1888, t. ht, , p. 212. D’après L. Wogue, Histoire de l’exégèse biblique, in-8°, Paris, 1881, p. 151, il est fort douteux que les paraphrases de Joseph ben-Chiyah nous soient parvenues, parce que le style et le caractère de celles qui portent son nom sont si différents qu’il est difficile de les attribuer à un seul auteur. On peut supposer cependant qu’il a inspiré ses élèves qui seraient les vrais auteurs de ces ouvrages conçus selon son enseignement.

19. JOSEPH BEN-GORION, appelé aussi JOSIPPON (]inu p ps’DV), auteur de la chronique appelée isd iïnn, Sêfér hay-yâéâr, « Livre du Juste, » et aussi Sêfér Yôsippôn, « Livre de Josippon, » ou Yôsîppôri hà’îbri, t Josippon l’Hébreu. » L’auteur se donne comme vivant au premier siècle de notre ère, du temps de Titus, et semble vouloir se faire passer pour Flavius Josèphe. Sa chronique commence à Adam et finit à la ruine de Jérusalem par les Romains. Les uns en placent la composi tion au IXe siècle, les autres au x*. La première édition en fut publiée à Mantoue en 1476-1479 ; elle a été souvent réimprimée depuis et on l’a traduite en latin et en allemand. Voir Furst, Bibliotheca judaica, t. ii, p. 111-114 ; G. Karpeles. Gescliichte der judischen Literatur, in-8°, Berlin, 1886, p. 534, 1017.

20. JOSEPH BEN-SCHEMTOB, commentateur juif espagnol, qui vivait vers le milieu du xv siècle. Parmi ses œuvres, on remarque un Commentaire sur les Lamentations, composé à Médina del Campo en 1441 ; un Commentaire sur la Genèse, l-vi, 8, et une Exposition, du Deutéronome, xv, 11, On a aussi de lui des écrils philosophiques et polémiques contre le christianisme. Voir Ersch et Gruber, Allgemeine Encyklopadie, sect. ii, t. xxxi, p. 87-93 ; G. Karpeles, Gescliichte der jud. Lit., p. 818-820 ; L. Wogue, Hist. de l’exégèse biblique, p. 281.

    1. JOSÈPHE Flavius##


JOSÈPHE Flavius, historien juif, du premier siècle de l’ère chrétienne.

I. Sa vie.

Josèphe naquit à Jérusalem, la première année du règne de Caligula, par conséquent l’an 37-38 après J.-C. Sa vie nous est connue par les détails qu’il en donne lui-même dans ses propres écrits. Son père, Matthias, occupait un rang distingué dans la classe sacerdotale. Cf. Vita, 1 ; Bell, jud., proœm., 1 ; Ant. jud., XVI, vii, 1. Josèphe acquit de bonne heure une telle science à l’école des rabbins qu’à quatorze ans, prétend-il, il discutait sur la loi avec les principaux personnages de la ville. À seize ans, il possédait à fond les doctrines des pharisiens, des sadducéens et des esséniens. Mais, avant de faire son choix entre les trois sectes, il alla passer trois ans au désert, sous la direction d’un solitaire nommé Banus. À dix-neuf ans, il revint à Jérusalem pour s’agréger à la secte des pharisiens. Vita, 2. Sept ans après, il se rendit à Rome afin d’y tirvailler à la libération des prêtres que le procurateur Félix avait fait déporter. Il réussit dans sa mission, grâce à l’intervention de l’impératrice Poppée, avec laquelle il avait été mis en rapport par un acteur juif du nom d’Alityrus. Peu après son retour en Judée, la guerre éclata entre les Juifs et les Romains (66). Josèphe partagea d’abord l’avis des pharisiens modérés, qui inclinaient à la soumission. Mais, les hostilités une fois commencées, il se mit en avant et fut chargé de présider à la résistance de la Galilée. À l’arrivée de Vespasien, la province se soumit. Josèphe s’enferma dans la place forte de Jotapata, s’y défendit d’abord, puis, resté le dernier parmi ses officiers qui s’étaient tués, les uns après les autres, dans l’ordre désigné par le sort, il se rendit aux Romains. Vita, 7 ; Bell, jud., III, viii, 7-8. Conduit à Vespasien, il prédit au général son élévation à l’empire. Bell, jud., III, viii, 9 ; Suétone, Vespas., 5 ; Dion Cassius, lxvi, 1. Cette prédiction valut au prisonnier - d’être traité avec égards. Vita, 75. Quand, deuxans plus tard, en 69, les événements la réalisèrent, le nouvel empereur rendit la liberté à Josèphe ; eu reconnaissance, celui-ci ajouta à son nom celui de Flavius, qui était le nom de famille de son libérateur. Il suivit d’abord ce dernier à Alexandrie, puis revint auprès de Titus, dans l’entourage duquel il resta jusqu’à la fin de la guerre de Judée. Pendant le siège de Jérusalem, il fut employé souvent comme parlementaire. Mais ses compatriotes le regardaient comme un traître et l’accueillaient à coups de pierres ; il fut même une fois gravement atteint. Bell, jud., V, iii, 3 ; vi, 2 ; vii, 4 ; IX, 2-4 ; xiii, 3 ; VI, ii, 1-3 ; ii, 5 ; vii, 2. Après la prise de la ville, il fut autorisé à emporter ce qu’il voulait, mais ne prit que quelques livres sacrés, et profita de son crédit pour arracher au supplice de la croix un bon nombre de ses amis. Il accompagna Titus à Rome, et s’y fixa définitivement. Vespasien lui accorda une habitation dans son palais, avec le droit de citoyen romain