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JOSEPH


p. 500-501 ; K. Levesque, Les mots égyptiens dans l’histoire de Joseph, dans la Revue biblique, juillet, 1899, p. 412-419.

La littérature romanesque.

Il existe dans la littérature

égyptienne un roman connu sous le nom de Conte des deux frères, qui présente la plus grande analogie avec l’épisode de la vie de Joseph, où le jeune hébreu est tenté par la femme de Putiphar et repousse ses avances. Deux frères, Anoupou et Bitiou, vivaient en paix au fond d’une ferme : un jour la femme de l’aîné, Anoupou, s’éprend du cadet, Bitiou, et s’offre à lui ; Bitiou refuse, et la femme d’Anoupou se plaint à son mari de ce qu’il lui ait fait violence ; ses bestiaux avertissent Bitiou du danger, et Phrâ-Harmakhis l’entoure d’une eau pleine de crocodiles au moment du danger, et le fait triompher à la fin de ses persécuteurs. Cf. Papyrus d’Orbiney, n. 10183 du British Muséum ; Birch, Select Papyri, t. ii, pl. ix-xix ; E. A. W. Budge, An egyptian reading book, Londres, 1888, p. 1-25 ; Groff, Étude sur le Papyrus d’Orbiney, Paris, 1888 ; E. de Rougé, Notice sur un monument égyptien en écriture hiératique, dans l’Atheneum français, 1852, et dans la Revue archéologique, i" sér., t. viii, p. 30 ; Goodwin, Cambridge Essays, p. 382 ; H. Brugsch, Aus dem Orient, Berlin, 1864, p. 7 ; Lepage-Renouf, Records of the past, t. ii, p. 137 ; Maspero, Les contes populaires de l’Egypte ancienne, 2e édit., Paris, 1889, p. xii-xiv, 1-32 ; Pétrie, Egyptian Taies, 2e sér., p. 36-86 ; Ebers, Aegypten und die Bûcher Moses, p. 314, 315 ; cf. aussi Brugsch, Steininschrift und Bibelwort, in-8°, Berlin, 1891, p. 77-103 ; Vigoureux, op. cit., p. 42-55 ; Heibert, Vont Parodies bis zum Schilfmeer, Géra, 1877, p. 61-96. Certains ont pensé que l’histoire de Joseph avait fourni le point de départ de cette histoire. On ne peut l’établir, mais elle nous montre du moins que l’histoire de la femme de Putiphar ne paraissait pas invraisemblable aux Égyptiens.

IV. Joseph figure de Notre-Seigneur.

Tous les Pères se sont accordés à voir dans Joseph une figure de Notre-Seigneur Jésus-Christ, persécuté lui aussi par ses frères, vendu à prix d’argent, humilié sur la croix et exalté dans sa Résurrection et son Ascension et sauvant son peuple de la mort du péché. Voir Caron, Essai sur les rapports entre le saint patriarche Joseph et Notre-Seigneur Jésus-Christ, in-4°, 1825. — Beaucoup de Pères aussi ont célébré ses vertus et particulièrement

sa charité. Cf. S. Ambroise, De Josepho patriarcha, t. xiv, col. 641-672 ; Pseudo-Augustin, Sermo cccxuii, De Susanna et Joseph, t. xxxrx, col. 1505-1511. — L’Église a vu dans le Joseph de l’ancienne loi la figure du Joseph de la nouvelle loi ; bréviaire romain, au 19 mars.

V. Bibliographie.

Outre les ouvrages cités au cours de cet article, voir : A. H. Niemeyer, Charakteristik der Bibel, 5 in-8°, 5e édit., Halle, 1795, t. ii, p. 326426 ; Th. Smith, The History of Joseph, 5e édit., Edimbourg, 1875 ; Fr. Lenormant, Histoire ancienne de l’Orient, 9e édit., t. vi, Paris, 1888, p. 153-158 ; Robiou, Les Pasteurs en Egypte et le ministère de Joseph, dans la Revue des questions historiques, juillet 1869, p. 212-220 ; A. H. Kellogh, Abraham, Joseph and Moses m Egypt, in-8°, NewYork, 1887, p. 52-81 ; H. G. Tomkins, The Life and Times of Joseph in the light of. Egyptian Lore, in-12, Londres, 1891. Pour l’histoire légendaire de Joseph, voir le Koran, chapitre de Joseph ; d’Herbelot, Bibliothèque orientale, p. 496, à l’article ïousoûf ben Jacob ; F. G. Robles, Legéndas de José, hijo de Jacob, sacadas de dos manuscritos morinos de la Bibliotheca nacional de Madrid, in-f°, Saragosse, 1888. On peut voir aussi Testamenta duodecim patriarcharum, dans Migne, Patr. gr., t. ii, col. 1037-1149 ; cf. Vigouroux, Manuel biblique, 11e édit., t. i, n. 62, p. 129-130 ; Apocryphes, t. i, >cok 771. V. Ermoni.

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2. JOSEPH, nom ethnique. Le nom de Joseph, fils de Jacob, est employé comme un nom de tribu ou de peuple pour désigner : 1° les deux tribus issues de lui par ses deux fils, Éphraïm et Manassé. Sa descendance est alors appelée simplement « Joseph », Deut., ixini, 13, 16 ; Ezech., xrvu, 13, ou bien benê Yôsêf, jfilii Joseph, « les fils de Joseph, » Num., i, 10 ; xxvi, 28 ; Jos., xvi, 1 ; xvii, 14, etc., ou enfin bêt Yôsêf, domus Joseph, « la maison de Joseph. » Jos., xviii, 5 ; Jud., i, 22, 35 ; II Reg., xix, 20, etc. — 2° « Joseph, la maison de Joseph » s’entendent de tout le royaume d’Israël, parce que la tribu d’Éphraim en était la principale. Ezech., xxxvii, 16, 19 ; Amos, v, 6 ; Abd., 18, Zach., x, 6. — 3° Dans le Psaume lxxx (hébreu, lxxxi), 6, « Joseph » désigne poétiquement tout le peuple d’Israël.

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3. JOSEPH, père d’Igal, de la tribu d’Issachar. Son fils fut un des douze espions envoyés par Moïse pour explorer la Terre Promise. Num., xiii, 8.

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4. JOSEPH, lévite, fils d’Asaph, qui vivait du temps de David. Il fut désigné par le sort pour être à la tête du premier chœur de chantres sur les vingt-quatre entre lesquels les trois familles d’Asaph, d’Héman et d’Idithun avaient été partagées pour le service du sanctuaire. I Par., xxv, 2, 9.

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5. JOSEPH, Israélite de la famille de Bani. Il avait épousé une femme étrangère et Esdras l’obligea de la quitter. I Esd., x, 42.

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6. JOSEPH, prêtre et chef de la famille sacerdotale de Sébénias après le retour de la captivité de Babylone. II Esd., xii, 14.

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7. JOSEPH, fils d’Ozias, ancêtre de Judith. Judith, vin, 1.

8. JOSEPH (grec : ’IiÔ7 « pos ; Vulgate : Josephus), fils de Zacharie, un des chefs de l’armée juive qui fut battue par Gorgias (col. 277), vers 164 avant J.-C., pendant que Judas Machabée était allé faire une campagne dans le pays de Galaad. I Mach., v, 18, 56-60.

9. JOSEPH (grec : ’Itào-eçoç ; Vulgate : Josephus), nom d’un des fils de Mathathias, dans II Mach., viii, 22 ; x 19. Il paraît être le même que Jean. Voir Jean Gaddis, col. 1153.

10. JOSEPH, époux de la sainte Vierge. Il était fils d’Héli et descendait de David. Luc, iii, 23 ; Matth., i, 20 ; Luc, I, 27 ; ii, 4. Il habitait Nazareth et était artisan de son état, Jésus estappelé fils d’un artisan, Matth., xiii, 55, ou artisan lui-même. Marc, vi, 3. Suivant la tradition la plus commune, il exerçait le métier de charpentier, comme le dit saint Justin, Dial. cum Tryph., 88, t. vi, col. 688. L’Écriture nousle représente comme un homme juste, c’est-à-dire fidèle à l’observance de la loi mosaïque. Matth., i, 19. Cf. Luc, i, 6 ; ii, 25.

I. Mariage de Joseph et de Marie.

Joseph devint l’époux de la sainte Vierge. Matth., i, 18 ; Luc, l, 27 ; il, 5. Quoiqu’ils gardassent la virginité, ils avaient contracté un vrai mariage. Voir S. Thomas, III », q. xxix, a. 2, concl. ; ’S. Augustin, De cons. Evangel., ii, c. i, t. xxxiv, col. 1071, 1072 ; Benoît XIV, Délie Feste dx Gesù Cristoe délia B. Vergine Maria, in-8°, Venise, 1792, p. 212-215 ; Vacant, Dictionnaire de théologie, article Antidicomarianites, t. i, col. 1378-1382. C’est à cause de ce mariage que Joseph est appelé « père s de Jésus et Jésus « fils » de Joseph. Luc, ii, 33, 41, 48 ; iii, 23. On se demande si le mariage fut contracté avant ou après l’Incarnation. Ce qui a donné lieu à cette question c’est l’expression desponsata de Matth., i, 18. Faut-il traduire