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1640
JOPPE — JORA


pêcher les révoltés de venir de nouveau occuper la place, et un groupe de cavaliers pour achever la destruction des localités des alentours (67). Bell, jud., III, ix, 2-4.

Depuis la dispersion des Juifs.

Un ou deux

siècles après, nous trouvons Joppé rebâtie. Le christianisme y a refleuri, elle est devenue le siège d’un évêché et les noms de plusieurs archevêques subsistent parmi ceux de plusieurs signataires des conciles du v « au VIIe siècle. Voir Lequien, Oriens christianus, Paris, 1740, t. iii, col. 625-630. Les pèlerins, attirés par les souvenirs bibliques de Joppé, s’écartent souvent, pour la visiter, de la route directe deCésarée à Jérusalem. Sainte Paule romaine et sa fille sainte Eustochium, accompagnées de saint Jérôme, veulent voir le port où Jonas s’est embarqué (384). Epist. cvnr, ad Eustoch., t. xxii, col. 883. Le prêtre Virgilius, vers 500, et Théodosius, vers 530, sont attirés par le souvenir de saint Pierre et de la résurrection deTabitha. Loc. cit. Saint Antonin de Plaisance, vers 570, recherche la sépulture de cette sainte femme. Itinerarium, t. lxxii, col. 915. — Avec les Arabes (637), Joppé, dorénavant appelée plus communément làla’ou Jaffa, redevint le port principal de la Terre-Sainte. Saint Willibald (723-726) y visita, en venant s’y embarquer, « l’église de saint Pierre l’apôtre, où il ressuscita la veuve appelée Dorcas. » Bien que la ville fût alors assez petite, elle était cependant devenue le grand marché de la Palestine et le port de Ramleh, capitale de la région. Yaqouby (891), Géographie, Leyde, 1861, p. 117 ; El-Mouqadassi (985), Description de la Syrie, Leyde, 1877, p. 174, — Pendant les croisades et depuis Jaffa subit les péripéties les plus diverses. Voir Tudebod, Hist. hierosolym. itmere, t. clv, col. 813 ; Raymond d’Agile, Hist. hierosolym., xxxv, ibid., col. 653-654 ; Albert d’Aix, t. VII, c. xii et xiv, dans Recueil des historiens des Croisades, Htstor. occidentaux, t. iv, p. 515516 ; Daniel, higoumène russe (1106), dans Itinéraires russes en Orient, Genève, 1889, 1. 1, p. 52-53 ; de Rozière, Cartulaire du Saint-Sépulcre, Paris, 1849, n. 14, 16, etc., p. 16, 19 ; Sebast. Paoli, Codice diplomatico del sacro ordine gerosohrnitano, n. 173, t. i, p. 215 ; cf. Itinéraires français de la T. S. écrits awe xi’, xw et xiip siècles, Genève, 1880, p. 92, 181, 191, 192 ; Assises de Jérusalem, édit. Beugnot, Paris, 1841, t. i, p. 262 ; Guillaume de Tyr, Histor. rerum transm-, t. XIV, c. xii, t. cci, col. 594 ; Foucher de Chartres, Historia hierosolymitana, t. II, c. xx, t. clv, col. 878 ; c. xxx, col. 884885 ; Abu’1-Feda, Annales, âansRistoriens des Croisades, Historiens orientaux, t. i, p. 56 ; Ibn el-Atir, Histoires, ibid., p. 691 ; Continuala belli sacri historia, t. CCI, i, XXIV, c. xi-xii, col. 945-946 ; Abu’1-Féda, ibid., p. 74 ; Continuata belli sacri historia, t. XXIV, c. lxxxviii, col. 1006, p. 83^ ; Joinville, édit. N. de Wailly, Paris, 1865, c. c-cx, p. 230-252 ; Continuata belli sacri historia, t. XXVI, c. iii, col. 1042 ; Abu’1-Feda, loc. cit., p. 152 ; Continuata belli sacri / « sfona, I. XXVI, c. xiii, col. 1050 ; Abu’1-Feda, Géographie, édit. Reinaud et de Slane, Paris, 1840, p. 239 ; Isaac Hélo, en 1334, dans Carmoly, Itinéraires de la Terre-Sainte, Bruxelles, 1847, p. 248 ; le seigneur de Caumont, Voyaige d’Oultremer (1418), Paris, 1858, p. 46-47 ; Félix Fabri, Evagatorium Terrse Sanclse, Stuttgart, 1843, t. i, p. 191 ; Aquilante Rochetta, Peregrinatione di Terra Santa, in-8°, Palerme, 1630, p. 372-374 ; Mich. Nau, Voyage nouveau de la Terre-Sainte, Paris, 1679, p. 21-24 ; Turpetin (1715) ; Voyage de Jérusalem, édit’. Couret, Orléans, 1889, p. 31-32 ; Rich. Pockoke 1733-1738), Voyages, Paris, 1772, p. 5-6. Bonaparte l’assiégea et la prit le 3 mars 1799 ; Thiers, Hist. de la Révolution française, t. x, p. 291, 300 ; Am. Gabourd, Hist. de la Révolution et de l Empire, Paris, 1847, t. v, p. 480. Ibrahim pacha s’en empara et l’occupa, en décembre 1831. De Geramb, Pèlerinage à Jérusalem et au mont Sinaï, 8e édit., Paris, 1848, t. i,

p. 72-73. Un tremblemement de terre renversa, en 1838, une partie de la ville et ses fortifications.

État actuel.

Jaffa qui, il y a trente ans, comptait

à peine dix mille habitants, a aujourd’hui une population d’environ 30000 âmes, dont 15000 musulmans, 8900 chrétiens (6000 grecs, 1000 latins, 900 protestants, 600 melkites, 300 maronites, 100 arméniens) et 5000 Juifs. La rade de Jaffa est devenue l’une des principales du Levant et un des centres les plus importants du commerce entre l’Orient et l’Occident. Tandis que l’Europe lui envoie les produits de son industrie, Jaffa expédie à la Grèce, la Russie, la France, l’Allemagne, l’Angleterre et jusqu’en Amérique, les fruits agricoles de la campagne des alentours, le blé, l’orge, le doura, . le sésame, l’huile d’olive, le vin des vignobles de Richon (’Aîn-Qâra’), le savon, et surtout les oranges de ses jardins. La valeur des produits exportés en ces dernières années a été, en moyenne, d’après l’estimation officielle de la douane, de treize millions de francs » La vapeur, en abrégeant les voyages, a multiplié les pèlerins et les visiteurs, et le nombre de ceux qui abordent à Jaffa est annuellement d’environ cinquante mille, tant juifs et musulmans que chrétiens. La plupart, depuis l’établissement de la voie ferrée entre Jaffa et Jérusalem, traversent rapidement la ville pour se rendre à la station du départ. Aux chrétiens qui ont le loisir de visiter la ville, on fait voir, non loin des restes du mur méridional et du phare, une petite mosquée que l’on dit être à la place de la maison de Simon le corroyeur. Les documents du moyen âge indiquent, en effet l’église de Saint-Pierre vers le sud de la ville et vers l’angle sud-ouest. Cf. Sebast. Paoli, Codice diplomatico del sacro rmhtare ord. gerosolym., n. 173 (ann. 1193), Lucques, 1733, t. i, p. 213. Dernièrement, le mur d’une construction contigue à la petite mosquée, du côté du midi, s’étant écroulé, laissa paraître deux absides et quelques pans de murs d’une grande église, de caractère médiéval ; cette découverte ne permet guère de douter que la tradition actuelle ne soit la continuation de la tradition du xiie siècle. La situation de la maison de la veuve Tabitha, si jamais elle a été connue, parait oubliée aujourd’hui. On montre toutefois, comme il y a trois ou quatre siècles, dans les jardins, à un kilomètre et demi de la ville, vers l’est, et à un demi-kilomètre de la fontaine d’Abou-Nabbout, la grotte sépulcrale où cette sainte femme aurait été ensevelie. Elle consiste en une chambre taillée dans le tuf, dans laquelle on descend par un escalier de six ou sept marches. Elle est pavée en mosaïque et les fours sépulcraux ont été pratiqués dans trois de ses côtés. Les Russes, propriétaires de cet hypogée, l’ont transformé en une chapelle surmontée d’une petite coupole. Les documents sont trop rares et trop pauvres en données topographiques précises, pour garantir l’identité de ces tombeaux avec ceux montrés jadis aux pèlerins et assurer de leur authenticité. Une église dédiée à la sainte s’élève non loin du sépulcre. Quelques - uns ont prétendu, mais sans preuves, que la demeure de cette vénérable femme se trouvait dans la même propriété. — Voir Quaresmius, Elucidât ™ Terrse Sanctse, t. IV, Peregrinatio I’, c. i, Anvers, 1739, t. ii, p. 1-6 ; Mislin, Les Saints Lieux, Paris, 1858, t. ii, p. 127-140 ; V. Guérin, La Judée, c. i, t. i, p. 1-22 ; Fr. Liévin de Hamm, Guide indicateur de la Terre-Sainte, 4e édit., Jérusalem, 1897, t. i, p. 89-103.

L. Heidet.

    1. JOPPITES##

JOPPITES (grec : loizmzai ; Vulgate : Joppitœ), habitants de la ville de Joppé. Ils imitèrent les Juifs qui habitaient avec eux à une promenade en mer et en noyèrent traîtreusement deux cents. Judas Machabée les châtia sévèrement. II Mach., xii, 3-7. Voir Joppé, col. 1636.

JORA (hébreu : Yârdh ; Septante : ’Iwpâ), chef d’une famille dont les descendants, au nombre de cent douze, .