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JOIARIB — JOIE


sacerdotale de ce nom, ce qui est plus probable, ou bien un prêtre contemporain de Néhémie qui portait ce nom.

2. JOIARIB (Septante : ’Iwapiu.), un des Israélites qui revinrent avec Esdras de la captivité de Babylone. I Esd., Viu, 16. Il est qualifié de « sage » et il avait été chargé, avec quelques autres, avant le départ pour la Palestine, de chercher des lévites afin de les ramener à Jérusalem.

3. JOIARIB (Septante : ’Iiotapiê), de la tribu de Juda, fils de Zacharie et père d’Adaia. II Esd., xi, 15. Il descendait probablement de Séla, comme semble l’indiquer la qualification de « Silonite ». Il est nommé, en sa qualité d"ancêtre, dans la généalogie de Maasia, qui était chef de la famille de Joiarib du temps de Néhémie.

4. JOIARIB (Septante : ’IcoapîS), prêtre qui vivait du temps de Néhémie, d’après certains interprètes, II Esd., xi, 10 ; xii, 6, et qui fut père de Malhanai. II Ésd., XII, 19. D’après d’autres commentateurs, le nom de Joiarib sert seulement, dans ces passages, à désigner la première classe sacerdotale. Voir Joiarib 1.

    1. JOIE (hébreu##


JOIE (hébreu, ordinairement : êimhâh ; Septante : yaoâ ; Vulgate : gaudium, Isetitïa), plaisir, satisfaction de i’àme, par opposition à la trhtesse.

I. Dans l’Ancien Testament. — 1° Quoique le dictionnaire hébreu soit assez pauvre, il possède un nombre de mots relativement considérable pour exprimer le sentiment de la joie. Outre éimhâh, qui est le terme le plus ordinaire, il a encore les substantifs èâsôn, Ps. xlv, 8 ; Is., xii, 5 ; lxi, 3 ; Jer., xxxi, 13 ; Joël, 1, 12, joint souvent à iimljiâh, par exemple, àdàôn vesimhdh, pour exprimer « une grande joie », Is., xxil, 13 ; xxxv, 10 ; li, 3, 11, etc. ; — maèôs, Is., xxiv, 8 ; cf. Il ; Ps. xlviii, 3 ; — gîlàh, ls., lxv, 18 ; — hedvdh, I Par., xvi, 27 ; II Esd., vm, 10 ; — ma’âdannîm, Prov., xxix, 17 ; cf. I Sam., xv, 32 ; et les verbes sîis ou Us, Deut., xxx, 9, etc. ; — sdmah, Exod., iv, 14, etc. ; — hdddh, Job, iii, 6 ; Exod., xvin, 9 ; Ps. xxi, 7 ; —’ânag (à Vhithpahel), Ps. xxxvii, 11, etc. ; —’dlas, Job, xx, 18 ; Prov., vii, 18, — et’âlas, ISam., ii, l ; Ps. v, 12 ; ix, 3 ; Prov., xi, 10, etc. ; — gll (poétique), Job, iii, 22, etc. ; —’ûr (à l’Inthpahel), Job, xxxi, 29, sans parler de plusieurs autres verbes ou mots qui, comme rdnan, rînndh, Jer., xxxi, 7, etc. ; Ps. xxx, 6, etc., expriment les manifestations extérieures de la joie et de l’allégresse. — Parmi les expressions qui désignent la joie, il en est quelques-unes de particulièrement remarquables. La « joie » est appelée le « bien du cœur » dans Deut., xxviii, 47 ; Is., lxv, 14 (voir Gesenius, Thésaurus, p. 546) ; et ceux qui sont « joyeux » sont dits « bons de cœur », tôbê lêb, I (III) Reg., viii, 66, ou « de cœur bon », be-lêb tôb, Eccle., ix, 7. Cf. I Sam., xxv, 36 ; II Sam., xiii, 28 ; Esth., i, 10 ; Jud., xix, 6, 9 ; Ruth, iii, 7 ; I (III) Reg., xxi, 7 ; Eccle., vii, 3, passages où le radical tôb, qui exprime ordinairement ce qui est « bon », désigne particulièrement « la joie » ou ce celui qui est joyeux ». Gesenius, Thésaurus, p. 544, 591. Voir aussi Eccli., xxx, 16. Cf. Prov., xv, 13 ; xvii, 22 ; xxiii, 15.]

2° La joie étant « le bien du cœur », l’Écriture recommande fréquemment de se’réjouir. Les Psaumes et les livres des prophètes, en particulier, sont pleins de passages qui font l’éloge de la joie et exhortent les enfants d’Israël à se livrer à l’allégresse. Dieu lui-même éprouve des sentiments de joie et il veut que les siens se réjouissent comme lui, avec lui et pour lui. Elle est un bien si précieux que c’est dans le Seigneur qu’en est la source. Le Psalmiste, xlhi (xlii), 2, l’appelle « le Dieu de [sa] joie et de [son] allégresse ». L’Ecclésiaste, II, 26, range la joie parmi les dons de Dieu, comme le fera plus tard saint Paul. Gal., v, 22. Cf. Ps. xvi (xv) 9, 11 texte hébreu) ; xxxvii (xxxvi), 4 ; Job, xxii, 20 ; Hab.,

m, 18. Il existe en hébreu des noms propres, comme les suivants : Yahdî’êl (Vulgate : Jediel) ; I Par., v, 24 ; Yehdeyâhû (Vulgate : Jehedeia) ; I Par., xxiv, 20 ; xxvii, 30, qui signifient « Dieu » ou « Jéhovah réjouit ». Dieu est donc la joie des justes, ainsi que le dit saint Augustin, Conf., x, 22, t. xxxii, col. 793, en résumant toute la doctrine révélée sur ce point : Est gaudium qiLod non datur impiis, sed eis qui te gratis colunt, quorum gaudium tu ipse es. Et ipsa est beata vita gaudere ad te, de te, propter te, ipsa [est et non altéra. Qui autem aliam putant esse, aliud sectantur gaudium, sed non ipsum verum.

3° Dieu se réjouit donc lui-même et il veut que les siens se réjouissent. Il se réjouit de son œuvre, c’est-à-dire de la création, Ps. ctv (cm), 31 ; Prov., viii, 31, parce qu’elle est bonne. Gen., i, 31. Plein d’affection pour son peuple, Ps. exux, 4, il se réjouit aussi quand il le comble de ses bienfaits et lorsqu’il le délivre de l’oppression. Is., lxii, 5 ; lxv, 19 ; Jer., xxxii, 41 ; Soph., iii, 17. Et il lui demande de l’honorer avec les mêmes sentiments :

Servez Jéhovah avec joie ;

Venez avec allégresse en sa présence. Ps. c (xcix), 2.

Voir Ps. xcvn (xevi), 12 ; cxviii (cxvii), 24 ; lxviii (lxvii), 4 ; xxxiii (xxxii), 1 ; v, 12 ; lxiv (lxiii), 11 ; civ (cm), 34 ; cxxxii (cxxxi), 9 ; xxxii (xxxi), 11 ; Prov., x. 28, etc. Il exige qu’on le serve avec joie. Deut., xxviii, 47 ; Job, xxii, 19. — La première raison pour laquelle on doit se réjouir en Dieu, c’est sa grandeur même. Le Psalmiste invite ainsi tous les hommes, Ps. xcv (xciv), 1-3 :

Venez, chantons Jéhovah avec allégresse ! Poussons des cris de joie au rocher de notre salut. Allons au-devant de lui avec des louanges ! Faisons retentir des cantiques en son honneur ! Car Jéhovah est un Dieu grand. Un grand roi au-dessus de tous les dieux.

Voir aussi Ps. cv (civ), 1-3 ; ix, 3 ; lxiii (lxii), 6-7 ; lxvi, (lxv), 1-2 ; cxviii (xcvn), 4-9 ; xi.vii (xlvi), 2-9 ; xcn (xci), 5-6 ; xcvn (xevi), 8-9, 1, 11 ; cxlix, 5 ; Mich., vii, 9 ; Is., xii, 6, etc.

4° Une autre cause de joie pour Israël, ce sont les bienfaits dont Dieu le comble. Il doit se réjouir des bienfaits généraux que le Seigneur lui accorde comme au reste des hommes :

Poussez des cris de joie en l’honneur de Jéhovah,

Vous tous, habitants de la terre !

Servez Jéhovah avec joie,

Venez avec allégresse en sa présence !

Sachez que Jéhovah est le [seuil Dieu !

C’est lui qui nous a faits,

Et non pas nous ;

Nous sommes son peuple et le troupeau de son pâturage.

Entrez dans ses portes avec des louanges,

Dans ses parvis avec des cantiques ;

Glorifiez-le, bénissez son nom,

Car Jéhovah est bon, et sa miséricorde durable ;

Il est Adèle de génération en généraUon. Ps. c (XGIX), 1-5.

Voir aussi Ps. xiii (xii), 6 ; xxxi (xxx), 7-9 ; xxxv (xxxiv), 9-10, 27-28 ; xl (xxxix), 17-18 ; lxvii (lxvi), 4-8 ; lxxxi (lxxx), 2-17 ; cxiii (cxii), 9 ; cxlix, 1-4 ; Is., xxv, 9 ; xliv, 23 ; xlix, 13 ; lxi, 10, etc. Dans l’élan de leur pieux enthousiasme, les prophètes sacrés invitent la nature et les cieux à se réjouir avec eux en actions de grâces des bienfaits de leur créateur :

Que les cieux se réjouissent et que la terre tressaille, Que la mer retentisse avec ce qu’elle renferme’Que les champs soient dans les transports avec ce qu’ils

[contiennent.

Que tous les arbres des forêts poussent des cris de joie, Devant Jéhovah, car il vient ; Il vient juger la terre.

Il jugera le monde avec justice Et les peuples selon sa fidélité. Ps. xevi (XCV), 11-10.