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JEZRAËL


données à Issachar dans le partage de la Terre Promise. Jos., xii, 18. — Du temps des Juges, les Madianites et les Amalécites qui venaient par Bethsan pour piller Israël campèrent auprès de Jezræl et c’est là qu’ils furent battus par Gédéon. Jud., vi, 33. — Saul avait réuni ses troupes au même endroit, près de la fontaine de Jezraël, I Reg., xxix, 1, dans la dernière guerre qu’il soutint contre les Philistins et où il perdit la vie. I Reg., xxxi, 1-6. Cette fontaine était le’Ain el-Maitéh ou, d’après quelques-uns, le’Ain Djalùd : non seulement ce voisinage lui fournissait en abondance l’eau dont il avait besoin, mais il garantissait en même temps son armée contre toute attaque du côté du sud en l’abritant derrière le

surveiller la vallée orientale et toute la plaine, faisait aussi partie du palais royal. IV Reg., ix, 17 ; Josèphe, Ant. jud., IX, vi, 4. Dans le voisinage, plutôt sans doute que dans la ville même, la reine Jézabel, phénicienne d’origine, avait élevé un temple à la déesse chananéenne Astarthé et établi de nombreux prêtres de Baal. Cf. III Reg., xviii, 19 ; IV Reg., x, 11. Plusieurs des événements qui nous sont connus de la vie d’Achab et de Jézabel, s’accomplirent à Jezræl. Le roi s’y rendit du mont Carmel, après le triomphe d’Élie sur les prêtres de Baal. III Reg., xviii, 45. C’est là qu’était la vigne de Naboth, qu’Achab convoita pour en faire un des jardins de son palais. Naboth ayant refusé de la lui

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270. — La tour de Zera’in. D’après une photographie.

mont Gelboé. Les Philistins occupaient la ville même de Jezræl. IReg., xxix, 11. Quand ils se furent retirés, après leur campagne, elle resta fidèle- à la famille de Saul et reconnut pour roi Isboseth. II Reg., ii, 9. — Il n’est plus question d’elle jusqu’au temps d’Achab. C’est sous ce roi et sous son successeur Joram, qu’elle acquit le plus de célébrité et d’éclat. La situation de Jezræl rendait faciles les relations de cette ville avec la Phénicie d’où la reine Jézabel était originaire. Elle devint donc la résidence préférée du roi Achab et de sa femme et ils l’embellirent à l’envi. Ce prince y construisit un palais, qui était situé dans la partie orientale de la ville, cf. III Reg., xxi, 1 ; IV Reg., ix, 25, 30, 33, et adossé aux remparts. « La maison d’ivoire, » III Reg., xxii, 39, y en taisait probablement partie. Elle était ainsi appelée à cause des incrustations d’ivoire qu’on y admirait et ce luxe attira sur elle les malédictions du prophète Amos, m, 15 ; vi, 4. Le palais où habitait la reine était attenant à celui du roi, près de la porte de la ville ; des fenêtres, on voyait la route qui conduisait de Bethsan à Jezraël. IV Reg., ix, 30-31. Une haute tour, d’où l’on pouvait

vendre, il périt, lapidé, par la perfidie de la cruelle Jézabelj et c’est là qu’Élie prophétisa au roi et à la reine le châtiment de leur crime. III Reg., xxi. Quelques exégètes supposent que Naboth fut jugé et exécuté à Samarie, mais le texte sacré semble bien dire que le crime fut commis à Jezræl même. III Reg., xxi, 1 ; Josèphe, Ant. jud., VIII, xv, 6. Voir Naboth. — Le fils d’Achab, Joram, qui fut son second successeur, continua à résider à Jezræl. C’est là qu’il reçut la visite d’Ochozias, roi de Juda. IV Reg., viii, 29 ; ix, 6. Pendant que les deux princes se trouvaient réunis, une sentinelle aperçut soudain, du haut de la tour de Jezræl, dont nous avons parlé plus haut, la venue d’une troupe et l’annonça à Joram. Le fils d’Achab, soupçonnant une révolte, envoya aussitôt à sa rencontre un premier messager, et, celui-ci ne revenant pas, un second qui ne revint point davantage. La sentinelle annonça au roi cette nouvelle défection et ajouta : « On dirait la marche de Jéhu, fils de Namsi, car il avance avec furie. » Inquiet, pris de peur, Joram ordonne d’atteler promptement son char et il part aussitôt au-devant de Jéhu, avec