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JÉTHRAI — JÉTHRO


    1. JÉTHRAI##

JÉTHRAI (hébreu : Yéatraî ; Septante : ’Ie6pf), lévite, fils de Zara, de la descendance de Gersorn. Il était probablement le chef des Gersonites lorsque David organisa le service du sanctuaire. I Par., vi, 21. Il est peut-être le même que l’Athanaï du ꝟ. 41, qui est indiqué dans cet endroit comme le fils de Zara.

    1. JETHRAM##


JETHRAM, orthographe, dans laVulgate, Gen., xxrvi, 26, du nom d’nn Horréen qui est écrit plus correctement Jéthran dans I Par., i, 41. Voir Jéthran 1.

    1. JÉTHRAN##

JÉTHRAN (hébreu : Itrân), nom d’un Horréen et d’un Israélite.

1. JÉTHRAN (Septante : ’I6p<Jv et’Isepâu.), Horréen, fils de Dison, qui habitait le mont Séir avant qu’Ésau se fût rendu maître du pays. Gen., xxxvi, 26 ; 1 Par., i, 41. La Vulgate écrit son nom Jéthramdans Gen., xsxvi, 26.

2. JÉTHRAN (Septante : ’IeOpdt et’IeOép), de la tribu d’Aser, fils de Supha, I Par., vil, 37, père de Jéphoné, de Phaspha et d’Ara, si le Jéther du ji. 38 est le même que le Jéthran du jꝟ. 37, comme c’est généralement admis Voir Jéther 5, col. 1519.

    1. JÉTHRÉENS##

JÉTHRÉENS (hébreu : hay-Itri ; Septante : ’Apai ; Vulgate : Jethrei), famille de Juda comptée parmi les familles de Cariathiarim. I Par., ii, 53. La Vulgate rend ailleurs par Jethrxus et Jethrites le mot hébreu qu’elle rend ici par Jethrei. Voir Jéthrite.

    1. JÉTHRITE##

JÉTHRITE (hébreu : hay-îtrl ; Septante : 4’EOipato ;, ô’Eôevaîoç, h’Ieôpt ; Vulgate : Jethrites, Jethrseus, Jethrei), descendant de Jéther ou originaire de la ville de Jéther. Les mots hébreux formés par la désinence’, « , désignent tantôt la descendance généalogique, tantôt le lieu d’origine. L’Écriture parle des Jethrites, de la tribu de Juda (Jethrei) comme formant une tamille de Cariathiarim, I Par., ii, 53, et de deux Jethrites qui vivaient du temps de David. Il est difficile dans ces passages de choisir entre cette double signification hébraïque ; rien dans le contexte ne permet de préciser. Deux des soldats de David, Ira et Gareb, sont appelés « Jethrites » (Jethrseus, Jethrites), II Reg., xxiii, 38 ; I Par., xi, 40, soit qu’ils fussent fils d’un Jéther, soit qu’ils fussent nés dans une ville du même nom. Voir Gareb 1, col. 105. Nous savons seulement par I Par., ii, 53, que les Jethrites ou Jéthréens (Vulgate : Jethrei) étaient de la tribu de Juda et par I Reg., xxx, 27, que David, pendant la persécution de Saul, avait habité dans les parages de la ville de Jéther, ꝟ. 31, et avait envoyé à ses habitants une partie du butin pris sur les Amalécites. Voir aussi Ira 1, col. 921, Jairite.coI. 1111, et Jéthréens.

    1. JÉTHRO##

JÉTHRO (hébreu : Yîtrô ou Fêter ; Septante : ’IoGo’p), le beau-père de Moise. — 1° Une difficulté se présente tout d’abord au sujet de l’identité du personnage qui parait avoir porté différents noms. Il est dit, Exod., ii, 18, que Moïse épousa Séphora, fille de Raguel, le madianite. Ailleurs, le beau-père, hôtên, de Moïse est appelé Jéthro, prêtre de Madian. Exod., iii, 1 ; iv, 18. Enfin, Hobab est aussi nommé le fils de Raguel le madianite et le beau-père, hôtên, de Moïse. Num., x, 29 ; Jud., iv, 11. Voir Hobab, col. 725. Comme Hobab est formellement présenté en qualité de fils de Raguel, il faut, pour concilier les textes, prendre hô(ên dans un autre sens que celui de beau-père. La chose est possible en hébreu, où les noms qui désignent la parenté comportent généralement une grande latitude de sens. Voir Fils, t. ii, col. 2252 ; Frère, col. 2403. D’ailleurs en araméen et en arabe, hatan, en assyrien hatanu, désignent à la fois la relation de beau-père à gendre et celle de mari à beau frère. Cf. Buhl, Gesenius* Handwôrterb., Leipzig, 1899, p. 288. Hobab a donc été vraisembablement non le beau-père, mais le beau-frère de Moïse. Quant à Raguel, c’est le même personnage que Jéthro, puisque l’un comme l’autre est madianite et beau-père de Moïse, et que cette double qualité est rappelée, sous les deux noms différents, à quelques versets de distance. Exod., ii, 18 ; III, 1 ; IV, 18. Comme Jéthro était prêtre de Madian, il ne serait pas impossible que le mot re’û'êl, ’Pafou^X, Raguel, qui veut dire « ami de Dieu », indiquât sa fonction, de même que l’expression rê’éh hanvmélék, « ami du roi, » est le titre d’une dignité à la cour. II Reg., xv, 37 ; xvi, 16 ; III Reg., iv, 5. Voir Ami 2, 7°, t. i, col. 479. Josèphe, Ant. jud., II, xiii, 1 ; III, m ; iv, 1, 2, se sert toujours du nom de Raguel pour désigner le beau-père de Moise. Il ajoute que Raguel s’appelait aussi’lztitfa.Xoc, Ant. jud., ii, xil, 1. Ce dernier nom résulte peut-être de la combinaison des deux mots hnt7-t~iTy, yétér-re’û'êl, devenus par contraction’îHWiri’, yéfr’û'él, et ensuite, par substitution d’un î à un i, biwiiv, yé(eg’û'el. Cf. de Hummelauer, In Exodura, Paris, 1897, p. 42. Toujours est-il que l’identité de Raguel et de Jéthro doit être maintenue.

2° Jéthro était prêtre de Madian. Exod., ii, 16 ; iii, 1-Quand il vint retrouver Moise dans le désert, il bénit Jéhovah des merveilles qu’il avait accomplies en faveur d’Israël, le proclama supérieur à tous les dieux et ensuite offrit des sacrifices à Élohim. Exod., xviii, 9-12. Il faut conclure de là que Jéthro était prêtre du vrai Dieu, comme Melchisédech. La dignité sacerdotale était attachée à sa qualité de père de famille, conformément à l’usage patriarcal. À la suite des récits qui lui sont faits, il reconnaît la supériorité de Jéhovah sur tous les dieux, ce qui n’implique nullement que son sacerdoce fût idolâtrique. S’il en eût été ainsi, l’écrivain sacré n’eût sans doute pas insisté si complaisamment sur ce sacerdoce. Il ne suit pas de là non plus que Jéthro fût un adorateur de Jéhovah. Il adore Dieu, tel qu’il le connaît par sa raison et par les traditions patriarcales ; il salue en Jéhovah ce Dieu unique, en tant que protecteur et Dieu spécial des Hébreux ; mais il n’est pas appelé lui-même à l’honorer au même titre et il se contente d’offrir ses sacrifices à Élohim. Moïse, Aaron et les anciens d’Israël approuvent son culte en y prenant part, ce qu’ils n’auraient pu faire si Jéthro eût été un prêtre idolâtrique. Exod., xviii, 12. Si, d’autre part, Jéthro avait honoré de faux dieux avant de connaître Moïse, il est à croire que l’écrivain sacré eût mentionné sa conversion au monothéisme, avant de parler de son sacrifice à Élohim.

3° En quittant la cour du pharaon, Moïse s’était réfugié dans le pays de Madian. Voir Madian. Il y rencontra les sept filles de Jéthro, qui venaient puiser de l’eau à la fontaine et qu’il défendit contre des bergers insolents. Le père, reconnaissant de ce service, offrit l’hospitalité à Moïse et ensuite lui donna en mariage Séphora, l’une de ses filles. Pendant que Moïse faisait paître les troupeaux de son beau-père, Dieu l’appela à Horeb et lui commanda d’aller délivrer ses frères en Egypte. Exod., n, 15-ui, 2. Moise prit donc congé de Jéthro, qui lui répondit : « Va en paix ! » Exod., iv, 18. — Moïse avait passé la mer Rouge avec tout son peuple et venait de vaincre les Amalécites, quand Jéthro, au récit de tout ce qui s’était passé, vint au-devant de son gendre. Il amenait avec lui Séphora, qui avait quitté son mari avant l’arrivée en Egypte, Exod., iv, 24-26, et les deux fils de Séphora, Gersam et Éliézer. L’entrevue fut cordiale, malgré le mécontentement que Séphora avait dû manifester contre Moïse en revenant chez son père. Exod., xviii, 1-7. Voir Séphora. Moïse raconta tout ce que Dieu avait fait pour son peuple. Jéthro prévoyait sans doute que les hommes de sa tribu ne tarderaient pas à se heurter aux Hébreux, que la lutte éclaterait entre les deux peuples, Num., xxv, 16-18 ; xxxi, 3-12, et que les Madianites