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JÉSUS-CHRIST — JÉTÉBATHA


3° Suétone, Claud., [25, est beaucoup moins renseigné. U dit seulement que l’empereur Claude « chassa de Rome les Juifs qui se livraient à des désordres continuels à l’instigation de Chrestus ». Les Juifs sont ici des chrétiens poursuivis par des Juifs, ou des Juifs poursuivant des chrétiens à raison de leur foi. On croit communément que Suétone a écrit Chrestus pour Christus. Voir Aquila, t. 1, col. 809 ; Claude, t. ii, col. 798 ; Allard, Histoire des persécutions pendant les deux premiers siècles, Paris, 1892, p. 20.

4° À la mention de ces historiens peut encore s’ajouter le simple mot de Pline le Jeune, Ep., x, 97, écrivant à Trajan que les chrétiens prétendent se réunir certains jours pour « chanter ensemble un hymne au Christ comme à un dieu ».

XI. Bibliographie. — Il y a d’abord à consulter sur Jésus-Christ les commentateurs des quatre Évangiles, signalésàla fin des articles Jean(Saint), col.1190, Luc(Saint1, Marc (Saint), Matthieu (Saint) ; puis les traités théologiques De incarnatione, spécialement S. Thomas, Sum. theol., iii, q. i-lix, et Petau, De incarnatione Verbi, 1. ii-xiii. Principaux auteurs qui ont écrit spécialement sur la vie du Sauveur : 1° Catholiques : Ludolphe le Chartreux, Vita Christi, Strasbourg, 1474, souvent rééditée ; de Ligny, Histoire de la vie de J.-C, Paris, 1830 ; Sepp, Dos Leben Christi, Ratisbonne, 1843, traduite en français par C. de Sainte-Foi, La vie de N.-S. J.-C, Paris, 1861 ; Foisset, Histoire de J.-C, Paris, 1863 ; Lecanu, Histoire de N.-S. J.-C, Paris, 1863 ; L. Veuillot, Vie de N.-S. J.-C, Paris, 1864 ; Wallon, Vie de N.-S. J.-C, Paris, 1865 ; Pauvert, La vie de N.-S. J.-C, Paris, 1867 ; H. Coleridge, The Life of our Life, Londres, 1869, traduit en français par Petit et Mazoyer, La vie de notre Vie, Paris, 1888-1895 ; Dupanloup, Jftstoire de N.-S. J.-C, Paris, 1870 ; Schegg, Sechs Bûcher des Lebens Jesu, Fribourg-en-Brisgau, 1874 ; Dehaut, L'Évangile expliqué, défendu, médité, Paris, 1875 ; Grimm, Das Leben Jesu nach den vier Evangelien, Ratisbonne, 1876 ; Bougaud, Jésus-Christ, t. H dans Le christianisme et les temps présents, Paris, 1877 ; Ch.Fouard, Xa vie deN.-S. J.-C., Paris, 1880 ; E.Le Camus, Lavie deN.-S. J.-C, Paris, 1883 ; Bidon, Jésus-Christ, Paris, 1891 ; H. Lesêtre, N.-S. J.-C dans son saint Évangile, Paris, 1892 ; Fretté ; N.-S.JésusChrist, Paris, 1892 ; Pègues, J.-C. dans l'Évangile, Paris, 1898 ; Fomari, Délia vita di Gesù Cristo, Rome, 1901. — 2° Protestants : Hase, Das Leben Jesu, Leipzig, 1835 ; Neander, Das Leben Jesu Christi, Hambourg, 1845 ; Lange, Life of Christ, Edimbourg, 1854 ; de Pressensé, Jésus-Christ, son temps, sa vie, son œuvre, Paris, 1866 ; Keim, Geschichte Jesu von Nazara, Zurich, 1867 ; Plumptre, Christ and Christendoni, Londres, 1867 ; Farrar, Li/e of Christ, Londres, 1864 ; Wittichen, Das Leben Jesu, Iéna, 1876 ; Geikie, The Life and Words of Christ, Londres, 1877 ; Thomson, Word, Work and Will, Londres, 1879 ; B. Weiss, Das Leben Jesu, Berlin, 1882 ; Edersheim, The Life and Times of Jésus the Messiah, Londres, 1883 ; Beyschlag, Leben Jesu, Halle, 1885 ; Schmidt,

Geschichte Jesu, Bâle, 1899.

H. Lesêtre.

JETA (hébreu : mai » et nia », Yûttâh et Yuttah ; Septante : 'Iôâv, Jos., xv, 55 ; T « vû, Jos., xxi, 16 ; Alexandrinus : 'IeTra), ville sacerdotale de la partie montagneuse de la tribu de Juda. Jos., xv, 55 ; xxi, 16. Dans ce dernier passage, elle est énumérée parmi les villes sacerdotales, mais elle est omise dans la liste parallèle de I Par., vi, 57-59. Son nom primitif s’est conservé. Elle s’appelle aujourd’hui Yutta, gros village identifié par Seetzen en 1807. Il est situé à vingt-cinq kilomètres environ de Beit-Djibrin, l’ancienne Éleuthéropolis {dix-huit milles d’après Eusèbe et S. Jérôme, Onomastica særa, Gœtlingue, 1870, p. 133, 266), et dans le voisinage d’Hébron, deKurmul (Carmel de Juda), de Ma’in Maon) et de Tell ez-Zif (Ziph), sur une éminence. Les

maisons sont en pierre ; un certain nombre d’habitants vivent néanmoins sous la tente. Aucune source ; on n’a point d’autre eau que celle des citernes antiques. Les alentours sont extrêmement pierreux. On y remarque de tous côtés d’anciens pressoirs taillés dans le roc et, au sud, des tombeaux également taillés dans le roc vif. Quelques oliviers et des figuiers poussent au midi du village ; à l’ouest il y a un petit bosquet d’oliviers. Malgré l’aridité du sol, les gens de Jeta sont riches en troupeaux : brebis, chèvres, chevaux, bœufs, ânes et chameaux. Survey of western Palestine, Memoirs, t. iii, 1883, p. 310, 380 ; Ed. Robinson, Biblical Researches, 1841, t. ii, p. 195, 628 ; 2e édit., t. i, p. 495 ; t. ii, p. 206.

La Vulgate l’appelle Jeta dans Jos., xxi, 16, et Jota dans Jos., xv, 55. Jeta est simplement mentionnée dans l’Ancien Testament, Jos., xv, 55, comme appartenant au territoire de Juda, et Jos., xxi, 16, comme ville sacerdotale. Mais elle a acquis une certaine notoriété depuis qu’Ad. Reland, Palsestina, 2 in-8°, Utrecht, 1714, t. ii, p. 870, a émis l’hypothèse, acceptée par un certain nombre de savants, que la Yuttâh de Josué est la patrie de saint Jean-Baptiste. « Je soupçonne, dit-il, que cette ville est mentionnée par saint Luc, i, 39, qui l’appelle toSàic 'IoûSoc, le io étant transcrit par un A. C’est la patrie de Jean-Baptiste. Son père étant prêtre, où pourrons-nous chercher plus convenablement sa maison et son habitation que dans une ville sacerdotale, telle qu'était Juta, 'IoijToe ? Jos., xxi, 16. Sa position convient également : èv Jpsivîj, dans la région montagneuse, car, Jos., xv, elle est jointe à Hébron et aux autres villes des montagnes de Juda. Je n’ajouterai rien sur Bethzacharia, qu’une tradition ancienne affirme être la patrie de saint Jean et qui ne paraît pas avoir été placée dans un lieu bien différent de celui qu’Eusèbe indique comme le site de Juta. Je pense que cette conjecture recevra l’approbation de tous ceux qui examineront avec soin les paroles de saint Luc ; ils verront que si nous expliquons 7tôXtv 'Io05a, comme on le fait ordinairement, par ville de Judée, il ne sera pas question d’une ville particulière, ce qu’on a le droit d’attendre, et il n’y aura guère alors rien de plus obscur dans tout l'Évangile de saint Luc, ainsi que l’a reconnu Papebrock, traitant de la patrie de saint Jean dans les Acta sanctorum, junii t. iv, p. 703. » Ces arguments ont été jugés plausibles par un certain nombre d’exégètes. C. Fouard, La vie de N.-S. Jésus-Christ, 1882, t. i, p. 21-22. Ils sont loin cependant d avoir convaincu tout le monde. Voir Careij, t. ii, col. 260-266 ; Jean-Baptiste, col. 1156 ; E. Le Camus. La Bible et les études topographiques, dans la Bévue biblique, 1892, p. 107-109 ; Germer Durand, ibid., 1894, p. 444 (en faveur de Bethzacharia) ; Séjourné, ibid., 1895, p. 260-261 ; Fillion, évangile selon saint Luc, 1882, p.48 ; V. Guérin, Judée, t. i, p. 83-103, t. iii, p. 205-206 ; Survey of western Palestine, Memoirs, t. iii, 1883, p. 19, 60-61. F. Vigouroux.

    1. JÉTÉBA (hébreu Yotbâh##


JÉTÉBA (hébreu Yotbâh, « bonté, agrément ; » Septante : 'Ietéëa ; Alexandrinus : 'IsxaxâX), patrie de Messalémeth, femme de Manassé et mère d’Amon, rois de Juda. IV Reg., xxi, 19. Sa situation est complètement inconnue. On peut seulement supposer qu’elle était dans le royaume de Juda. Plusieurs l’identifient, mais sans preuves et avec peu de vraisemblance, à Jétébatha.

    1. JÉTÉBATHA##

JÉTÉBATHA (hébreu : Yotbâtàh ; Septante : 'E T egaŒx ; Alexandrinus : 'IersSaSav, 'IereBiOa), campement des Israélites dans le désert, mentionné Num., xxxiii, 33-34, et Deut., x, 7, entre Gadgad, col. 32, et Hébrona, col. 542. Sa position est inconnuee t l’on en sait seulement ce que nous apprend l’auteur sacré, que e'étaitune « terre abondante en eau >. Deut., x, 7. On peut admettre, néanmoins, d’après le contexte, que Jétébatha n'était pas bien