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JÉSUS-CHRIST


Luc, xxiv, 2 ; Joa., xx, 1, 2. — 4° Les deux autres femmes pénètrent dans le sépulcre et n’y voient pas le Corps. Pendant qu’elles se désolent, deux anges leur apparaissent, leur annoncent la résurrection et leur font remarquer que Jésus l’avait prédit. Luc, xxiv, 3-8. — 5° Jeanne et d’autres saintes femmes, Luc, xxiv, 10, avaient suivi de près les précédentes. Elles arrivent aussi au tombeau. Des deux anges qui s’étaient montrés à Salomé et à sa compagne, il n’y en a maintenant plus qu’un de visible. Les nouvelles arrivées entrent à leur tour dans le vestibule qui précède la chambre sépulcrale. Elles aperçoivent l’ange qui est assis à droite. Elles sont saisies d’effroi ; l’ange leur annonce la résurrection, leur montre le sépulcre vide et leur commande de dire aux disciples et à Pierre qu’ils le verront en Galilée. Matth., xxviii, 5-7 ; Marc, xvi, 5-7. — 6° Cependant, Pierre et Jean, avertis par Madeleine, accourent. Ils entrent dans le sépulcre, ne sont pas favorisés de la vue des anges, et constatent la disposition régulière des linges, excluant l’hjpolhèse d’un enlèvement furtif et précipité. Joa., xx, 3-10. — 7° Marie-Madeleine, qui est revenue à leur suite, reste près du tombeau à pleurer. Jésus se montre à elle ; mais elle le prend pour le jardinier et ne le reconnaît enfin qu’au son de sa voix. Joa., xx, 16 ; Marc, xvi, 9.

— 8° Pendant ce temps, les saintes femmes qui avaient précédemment quitté le tombeau, pleines d’épouvante et de joie, se trouvent sur le chemin du retour, quand Jésus leur apparaît et leur commande lui-même d’aller dire à ses frères qu’ils le verront en Galilée. Matth., xxviii, 8-10 ; Marc, xvi, 8. — 9° Les saintes femmes et Marie-Madeleine vont successivement raconter aux Apôtres ce qu’elles ont vii, mais elles ne sont pas crues. Marc, xvi, 10, 11 ; Luc, xxiv, 9-11. — 10° Jésus se montre longuement à deux disciples sur le chemin d’Emmaus, voir Emmaus, t. ii, col. 1735-1748, converse et mange avec eux. Ceux-ci reviennent précipitamment pour apporter la nouvelle aux Apôtres. Marc, xvi, 1213 ; Luc, xxiv, 13-35. Le récit des deux Évangélistes, Marc, , xvi, 13, et Luc, xxiv, 34-35, suppose ici chez les Apôtres des alternatives de foi et de doute. — 11° Pierre est favorisé d’une apparition particulière dont le détail n’est pas donné. Seul avec Jean, Joa., xx, 8, il croit fermement à la résurrection. Luc, xxiv, 34. — 12° Enfin, sur le soir, et après le retour des disciples d’Emmaus, Jésus vient dans le cénacle, où sont rassemblés les Apôtres, moins Thomas ; il se fait voir et toucher, leur donne le pouvoir de remettre les péchés et mange devant eux. Marc, xvi, 14 ; Luc, xxiv, 36-43 ; Joa., xx, 19-25. — 13° Ce même jour, dans la matinée, un fait d’un tout autre ordre s’était passé. Les gardes du tombeau avaient informé les princes des prêtres de ce qui était arrivé. On leur donna de l’argent pour dire que les disciples aaient enlevé le corps et on leur promit de les garantir contre toute difficulté de la part de Pilate. Matth., xxviii, 11-15. Saint Justin, Dialog. cum Tryphon., 108, t. VI, col. 727, atteste que les Juifs prirent soin de faire colporter leur mensonge dans tout l’univers. — Ce qui ressort très nettement des récits de ce premier jour, c’est que personne, parmi les Apôtres et les disciples de Notre-Seigneur, ne s’attendait à sa résurrection. Les saintes femmes n’y croient que sur l’affirmation des anges. Les Apôtres n’admettent pas ce qu’elles affirment avoir vu et entendu ; ils ne se rendent que quand Jésus apparaît vivant devant eux, et encore Thomas va-t-il récuser pendant huit jours le témoignage de tous les autres. A prendre les Évangiles dans leur rigueur, il n’y a donc nulle place pour une croyance s’insinuant par persuasion ou par suggestion, puisque les témoins changent subitement de conviction dans le cours d’une même journée, et ne le font qu’à l’apparition de celui dont ils niaient la résurrection l’instant d’auparavant. Voir aussi Évangiles (Concorde des), t. ii, col. 2111.

II. ENTRE LA RÉSURRECTION ET L’ASCENSION. — 1° Huit

jours après la résurrection, Jésus se montra de nouveau dans le cénacle et se fit toucher par Thomas, qui crut alors comme les autres Apôtres. Joa., XX, 26-29. — 2° Quelque temps après, quand les disciples se furent rendus en Galilée, comme il le leur avait fait dire, Notre-Seigneurse montra à sept d’entre eux sur le rivage du lac de Tibériade. Saint Jean le reconnut le premier. Le Sauveur leur fit manger du pain et du poisson, puis, ayant demandé, par trois fois à Pierre s’il l’aimait, il lui confia le soin de paître ses agneaux et ses brebis. Joa., xxi, 1-24.

— 3° Jésus apparut de nouveau aux onze sur une montagne de Galilée et leur donna ses instructions pour la prédication de son Évangile à travers le monde. Matth., xxviii, 16-20 ; Marc, xvi, 15-18. — 4° Il est de toute évidence que les apparitions de Jésus ressuscité en Galilée ne sont pas toutes consignées dans les récits évangéliques. Le Sauveur avait fait dire à Pierre, comme chef de son Église et chargé de procurer l’exécution de ses ordres, et aux disciples venus à Jérusalem pour la Pâque, qu’il se montrerait à eux en Galilée, où il leur était commandé de se rendre. Matth., xxviii, 10. Les Évangélistes ne rapportent que les apparitions aux Apôtres, auxquels se trouvent joints trois disciples seulement. Joa., xxi, 2. Il est possible que beaucoup de disciples aient accompagné les onze sur la montagne, car il est dit qu’alors « certains doutèrent », ce qui ne peut s’appliquer aux Apôtres. Matth., xxvii, 17. Saint Paul complète les renseignements fournis par les Évangélistes, quand il écrit que le Seigneur s’est fait voir à Pierre, puis aux onze, ensuite à plus de cinq cents frères ensemble, enfin, à Jacques et plus tard à tous les Apôtres, ce dernier nom comprenant sans doute tous ceux qui, outre les onze, devaient être envoyés pour prêcher l’Évangile. I Cor. r xv, 5-7.

/II. l’ascension. — Le quarantième jour après sa résurrection, le Sauveur se retrouva avec ses Apôtres et des disciples sur le mont des Oliviers. Il leur recommanda de rester à Jérusalem jusqu’à la venue de l’Esprit-Saint, et leur donna ses avis suprêmes pour la prédication de son Évangile à travers le monde. Puis, il s’éleva au ciel en leur présence. Quand il eut disparu, deux anges vinrent annoncer qu’il ne reviendrait plus visiblement que dans une manifestation triomphale analogue à celle de son ascension. Marc, xvi, 19, 20 ; Luc, xxiv, 44-53 ; Act., i, 1-11. Voir Ascension, t. i, col. 10711073.

VIII. Enseignement de Jésus-Christ.

Si Jésus-Christ vint sur la terre pour racheter les hommes par sa mort, il eut aussi le dessein de leur apprendre à profiter de la rédemption. Il prêcha donc une doctrine qui complétait les révélations antérieures et visait à la fois toute l’humanité et tous les temps. Les vérités précédemment acquises reçurent de lui leur confirmation et un plus complet développement. De nouvelles révélations furent ajoutées aux anciennes ; des principes de foi furent posés, qui étaient destinés à fournir, dans la suite des âges, de fécondes conséquences ; en un mot, comme le disait le Sauveur lui-même, la « parole de Dieu » fut une semence qui, tombée dans une bonne terre, devait rendre cent pour un. Toute la doctrine catholique n’est que le développement de l’enseignement de Notre-Seigneur. Cf. Kewman, Histoire du développement de la doctrine chrétienne, trad. J. Gondon, Paris, 1848 ; de Broglie, Le progrès religieux, dans Religion et critique, Paris, 1896, p. 293-357. Cet enseignement est à étudier dans ses dogmes, dans ses préceptes, dans ses sources et dans la manière dont il a été présenté par le divin Maître.

I. l’enseignement dogmatique. — 1° La Sainte Trinité. — Jésus-Christ suppose accepté et indiscutable le dogme du Dieu unique et créateur. Marc, xii, 29, 32. Mais ce qui lui est propre, c’est la révélation complète et