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JERUSALEM


près, se ramifie au milieu de constructions aux murs vieux, mal bâtis, crevassés, dépourvus d’enduits. Des portes basses, à demi brisées, quelques fenêtres discrètement grillées donnent sur les rues, qui, en plusieurs endroits, particulièrement où il y a des bazars, sont couvertes de voûtes percées à jour ou de toiles qu’on étend pour arrêter les rayons du soleil.

S. Enceinte et portes. — Jérusalem est entourée d’une enceinte qui forme une espèce de trapèze irrégulier, dont les côtés les plus longs sont au nord et au sud. (Voirie plan, fig. 237.) Cette enceinte, composée de murs hauts de 12 à 15 mètres sur une largeur d’environ un mètre, est fortifiée de tours et de bastions, avec des angles rentrants et saillants ; le circuit est de 4870 mè colonne monumentale qui l’ornait autrefois ou s’élevait dans les environs. Avant le xiiie siècle, elle s’appelait porte de Saint-Étienne, parce que l’église dédiée à ce martyr était près de là. Défendue par deux avant-corps, surmontée d’une série de mâchicoulis couverts, dominés eux-mêmes par de légers créneaux accouplés, elle présente un beau spécimen de l’architecture du xvie siècle. Des fouilles ont prouvé qu’elle était bâtie sur l’emplacement d’une autre, plus ancienne, car on a trouvé, outre une piscine, un reste de mur, allant de l’est à l’ouest, composé de blocs à refends. Les gros blocs de pierre qui servent de base aux petites tours dont elle est flanquée à droite et à gauche, faisaient autrefois partie des antiques tours des femmes. Cf. Jo 240. — Porte de Damas (Bâb’el-’Amûd).

très ; on peut facilement le parcourir en une heure environ. Elle décrit sur ses différents côtés plusieurs sinuosités, excepté à l’est, au-dessus de la vallée de Josaphat, où elle suit une ligne régulière. Elle n’enferme pas tout l’ensemble des collines qui portaient autrefois la ville ; elle laisse en dehors une bonne partie des hauteurs méridionales. Élevée par le sultan Soliman, en 1534, elle paraît répondre assez exactement aux murailles des croisades, avec des vestiges plus anciens en différents points. Elle est percée de huit portes, dont une est murée ; nous les examinerons successivement. La muraille du nord présente une ligne ona-lée qui suit pittores’quement les couches crétacées sous-jacentes profondément entaillées et bizarrement contournées. Une porte nouvelle, dite Bâb Abdùl Hamîd, a été pratiquée en 1889 dans l’angle nord-ouest. Plus haut, vers le milieu du rempart, se trouve la belle porte de Damas ou Bâb’el-’Amûd, « la porte de la colonne » (fig. 240). Le premier nom lui vient de ce qu’elle débouche sur la route qui conduit, au nord, vers la capitale de la Syrie ; le secçnd fait sans doute allusion à quelque

sèphe, Bell, jud., V, ii, 2. Plus loin, en se dirigeant vers l’angle nord-est, on atteint une poterne appelée porte d’Rérode, ou Bâb es-Sâhiri, ou Zahiréh. Ouverte par Hérode Agrippa dans un puissant bastion, Ibrahim pacha la fit murer en partie, tout en conservant une petite entrée dans l’épaisseur de la maçonnerie.

La façade orientale de l’enceinte, c’est-à-dire celle qui suit la vallée du Cédron, est des plus intéressantes à étudier. Les soubassements de la muraille sont évidemment d’une haute antiquité : ce sont d’énormes pierres, longues de plusieurs mètres, admirablement -jointes et taillées en bossage. Les parties supérieures sont plus modernes et, çà et là, lesTurcs ont grossièrement bouché les brèches avec des moellons placés sans ordre. Une seule porte est percée de ce côté : les Arabes l’appellent Bâb el-Asbàt ; les chrétiens Bâb Silti Maryam, « porte de Madame Marie, « parce que le chemin qui part de là descend vers le Tombeau de la sainte Vierge (fig. 2M).On la nomme encore Porte de Saint-Etienne, soit parce qu’il y avait peut-être dans les alentours un oratoire dédié au premier martyr,