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JÉROSOLYMITE — JÉRUSALEM

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ville. — 1. L’auteur de l’Ecclésiastique, Jésus, fils de Sirach, était Jérosolymite. Eccli., l, 29. — 2. Tous les « Jérosolymites » allaient se faire baptiser par saint Jean-Baptiste. Marc, i, 5. — 3. Quelques Jérosolymites (Vulgate : quidam ex Jerosolymis) se demandent à la fête des Tabernacles si Jésus n’est pas celui que les chefs du peuple voulaient tuer. Joa., vii, 25.

    1. JERSIA##

JERSIA (hébreu : Ya’ârésydh, « que Yâh nourrisse I » Septante : ’Iapaaéa), benjamite, un des fils de Jéroham 2, famille importante de Jérusalem. I Par., viii, 27. « JÉRUEL (hébreu : Yerû’êl ; Septante : ’Iepu^X), désert (midbar, sprinoç) mentionné II Par., xx, 16. Dans ce passage, un Lévite, Jahaziel (voir Jahaziel 2, col. 1106) annonce à Josaphat, roi de Juda, qu’il rencontrera les Ammonites, les Moabites et avec eux des Maonites, « à l’extrémité de la vallée, vis-à-vis du désert de Jéruel. » Ces tribus pillardes s’étaient rassemblées au sud de la mer Morte pour aller attaquer Jérusalem. C’est, par conséquent, dans cette région qu’il faut chercher le désert de Jéruel, mais jusqu’ici il n’a pas été identifié. Il résulte seulement des données du texte, que le désert de Jéruel était le nom d’une partie du désert de Juda entre Engaddi et Thécué. II Par., xx, 2, 20. Les Arabes qui se rendent du sud de la mer Morte à Jérusalem suivent encore aujourd’hui la rive occidentale de la mer Morte jusqu’à Engaddi, puis, après avoir traversé un passage difficile, inclinent à gauche vers Thécué. Voir Éd. fiobinson, Bxblical Researches, 3 in-8°, Londres, 1856, t. ii, p. 480-487. — Dans le désert de Jéruel se trouvait un lieu d’observation, ham-mispéh, spéculum, d’où l’on pouvait surveilller au loin la route. II Par., xx, 24. C’était sans doute une éminence qui se dressait au milieu du pays. Les combattants de la tribu de Juda découvrirent de là les cadavres de leurs ennemis jonchant au loin le pays ; ils s’étaient entre-tués après avoir attaqué les Iduméens. II Par., xx, 22-24. F. Vigouroux.

    1. JÉRUSA##

JÉRUSA (hébreu : Yerûid’, « possédée ; » Septante : ’Iepovaô), fille de Sadoc, femme du roi Ozias et mère du roi Joatham de Juda. IV Reg., xv, 33 ; II Par., xxvii, 1.

    1. JÉRUSALEM##

JÉRUSALEM (hébreu : Yerûsâlaim ; Septante : ’lEpou<raXY)ti ; Nouveau Testament : ’Iepouo-aMin et ta’Ieponô’Xvfia ; Vulgate : Jérusalem et Jerosolyma), capitale de la Palestine. Elle tient la première place dans l’histoire du peuple juif, dont elle fut le centre politique et religieux, et dans les annales du christianisme, puisqu’elle a été le théâtre de la Rédemption. Nous rattachons aux trois points suivants : noms, topographie et histoire, en les subdivisant selon les exigences du sujet, tous les renseignements que comporte cette ville, une des plus célèbres du monde.

I. Noms.

Jérusalem est appelée en bébreu Dbwn »,

- t :

Yerûsâlaim. L’orthographe défective du mot se rencontre d’un bout à l’autre de l’Ancien Testament, à l’exception de cinq passages où, selon la Massore, il est pleinement écrit, D’birr ! ’, YerûSâlaim, I Par., iii, 5 ; IIIPar., xxv, 1 ;

xxxii, 9 ; Esth., ii, 6 ; Jer., xxvi, 18, et encore y a-t-il, sur ce point, désaccord entre les différents manuscrits et les différentes éditions. Cf. Gesenius, Thésaurus, p. 628, 629. Cette particularité se trouve de même avec le hé local, nnSurTU, III Reg., x, 2 ; IV Reg., ix. 28 ;

Is., xxxvi, 2 ; Ézech., viii, 3, excepté II Par., xxxii, 9, où on lit na’")wn>, avec yod. Les anciennes monnaies

tï- t :

hébraïques (fig. 233 et 234) donnent l’une et l’autre des

deux écritures, w(^U4<^, tfjwvv, YerûSalem, et V/< ?/Avfi^/7/, oi’umi, YerûSâlaim. Cf. F.W. Madden, Ilistory of Jewisk coinage, Londres, 1864, p. 43-45. Cette dernière est celle des Talmuds, — L’étjmologie du nom

est un sujet fort controversé. Que signifie d’abord le premier élément Yerû ? On a voulu le rattacher à la racine yârê’, « craindre, » ou au verbe râ’âh, « voir. » Mais le sens : « ils craindront la paix » ou « ils verront la paix (Sâlem) » est aussi difficile à expliquer que la contraction elle-même. Reland, Palsestina, Utrecht, 1714, t. ii, p. 833, suivi par Ewald, Gesehichle des Volkes Israël, Gœttingue, 1866, t. iii, p. 165, note 4, décompose YerûSâlaim en YerûS, « possession, héritage » (de yâras, « posséder, hériter » ), et Sâlaim, « de la paix, » juste dénomination que Salomon, « le pacifique, » aurait lui-même appliquée à l’antique Jébus. Outre que cette dernière

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233. — Sicle de Simon Machahée.

bs » ")W> SpTF, « sicle d’Israël. » Coupe, aw, s l’an 2. »

nwnpn D>btn"l’, « Jérusalem la Sainte. » Verge fleurie d’Aaron

conjecture estarbitraire, il faudrait alors, suivant le génie de la langue hébraïque, que le schin supprimé fût compensé par le daguesch, ce qui n’existe pas. Gesenius, Thésaurus, p. 629, pense que yerû vient plutôt de yârâh, « fonder, » et donne à Yerûsâlaim le sens de « fondement de la paix », Friedensgrund, comme on dirait en allemand. Cette interprétation serait conforme à celle de

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234. — Monnaie de Barcochébas.

Jiyaw, « Simon, » surnommé Barcochébas (132 de notre ère). Temple tétrastyle. Au-dessus, une étoile, faisant probablement allusion au surnom de Barcochébas ou Bar-Kokab, « fils de l’étoile. » — R DbiPlV rninb, « délivrance de Jérusalem. » Loulab et cédrat.

Saadia, qui, dans certains passages de l’Ecriture, Is., xliv, 28 ; Li, 17 ; lxii, 1, 6, a traduit par f^LwJ’i, b, dâr es-salâm, « la maison de la paix, » et, Is., XL, 2, par f ^luuJI A-ôiX-o, medînat es-salâm, ce la ville de la paix. » Cf. J. Fùrst, Hebrâisches und Chaldàisches Handwôrterbuch, Leipzig, 1876, t. i, p. 547. Quant à la seconde partie du mot, nSw, Sâlaim, la ponctuation nous indique

un qeri perpétuel et nous montre que, pour les massorètes, la vraie forme était la forme pleine, D>W, Sâlaim. Ils la regardaient sans doute comme un pluriel dérivé de nbtf, sâléh, >bnr, sâlaï, « repos, » dans le genre

de D>otf, sâmaîm, « les cieux, » et de d » d, tnaim, « les

-T

eaux, » ou comme un duel, d’où serait venu par contraction nbtf, ëâlêm. Quelques auteurs prétendent que

le duel s’applique justement aux deux parties de Jérusalem, la haute et la basse ville.

Nous croyons qu’il ne faut pas s’appuyer trop exclusivement sur l’orthographe massorétique, et que, pour avoir la véritable forme du nom, comme aussi peut-être sa vraie signification, il faut le suivre à travers ses différentes transcriptions. La plus ancienne que nous connaissions actuellement est celle que nous ont transmise les tablettes de Tell el-Amama, où il est plusieurs fois