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JEROBOAM — JÉROHAM


rois de Juda et d’Israël. Cette guerre ne paraît pas avoir dépassé les limites d’une sourde hostilité et d’une malveillance réciproque ; car il n’est fait aucune mention d’une lutte à mains armées entre les deux royaumes rivaux. Jéroboam fut habile, à son point de vue tout schismatique, en choisissant Béthel et Dan comme lieux de culte pour le royaume d’Israël, à cause des souvenirs religieux que rappelaient ces deux localités. Voir Béthel, t. i, col. 1678-1679 ; Dan, t. ii, col. 1245. Il eut une résidence à Thersa, III Reg., xiv, 17, voir Thersa, et, selon Josèphe, Ant. jud., VIII, vra, 4, un palais dans chacune des deux villes de Sichem et de Phanuel qu’il avait fortifiées. Il mourut en 954 (ou en 917), après vingt-deux ans de règne, III Reg., xiv, 20, et put voir successivement les deux successeurs de Roboam, Abia et Asa, avec lesquels il se maintint dans l’attitude hostile adoptée dès les premiers jours du schisme. III Reg., xv, 6. L’influence de Jéroboam fut des plus pernicieuses au point de vue religieux. Il fixa le royaume d’Israël, pour toute la suite de ses destinées, dans l’impiété et l’idolâtrie qui affaiblirent ses forces et amenèrent prématurément sa destruction. Aussi est-ce toujours au péché de Jéroboam que la Sainte Écriture en appelle quand elle veut expliquer les infidélités et les malheurs de ce royaume. III Reg., xv, 30, 34 ; xvi, 2, 19, 26, 31 ; IV Reg., iii, 3 ;

s, 29, 31, etc. ; Eccli., xi, vii, 29.

H. Lesêtre.
    1. JÉROBOAM II##


2. JÉROBOAM II. Il fut le douzième successeur du fondateur du royaume d’Israél et le quatrième roi de la dynastie de Jéhu.Il succéda à so"n père Joas, en 824 (ou en 783), et eut un règne de quarante et un ans. Au point de vue politique, ce fut un prince intelligent et énergique, qui sut avec habileté tirer parti des circonstances. Le roi de Syrie, Hazæl, s’était défendu assez vaillamment contre les Assyriens, pour que les successeurs de Salmanasar n’osassent plus recommencer les hostilités de son vivant. Voir Jéhu, col. 1245. Quand Mari monta sur le trône de Damas, en 802, Rammanirar III, roi d’Assyrie, fit une campagne en Syrie, assiégea Mari dans sa capitale et lui imposa un lourd tribut. L’inscription qui relate ce fait compte également parmi les tributaires les Phéniciens, les Philistins et la terre d’Amri, c’est-à-dire le royaume d’Israël. Cf. Vigouroux, La Bible et les découvertes modernes, 6e édit., t. iii, p. 486-491 ; Maspero, Histoire ancienne des peuples de l’Orient classique, t. iii, 1899, p. 101, 102. Jéroboam dut se contenter de payer le tribut dans les mêmes conditions que Jéhu. Mais il profita de l’affaiblissement du royaume de Syrie pour rétablir de ce côté les anciennes frontières d’Israël. L’historien sacré, IV Reg., xiv, 25, 28, dit que ce prince « rétablit les limites d’Israël de l’entrée d’Émath jusqu’à la mer de la plaine (mer Morte), et qu’il lit rentrer sous la puissance d’Israël Damas et Émath, qui étaient à Juda ». Sur la mer de la plaine ou d’Arabah, voir Ababah, t. i, col. 820 ; sur Émath, voir t. it, col1715. Quant à Damas, il ne saurait être ici question de la capitale même, mais seulement du pays à l’est du Jourdain, qui avait appartenu à David et à Salomon et était passé depuis aux mains des rois de Syrie. Voir Damas, t. ii, col. 1228. Une prophétie de Jonas avait annoncé les succès de Jéroboam II. IV Reg., xiv, 25. Cette prophétie a dû être purement orale, ou bien le texte n’en a pas été conservé ; car le livre actuel de Jonas ne contient rien qui se rapporte directement au royaume d’Israël. Voir Jonas.

Au point de vue religieux, le règne de Jéroboam II est résumé en un mot : « Il fit ce qui est mal devant le Seigneur et il ne s’éloigna pas des péchés de Jéroboam, fils de Nabath, qui fit pécher Israël. » IV Reg., xrv, 25. Les prophètes Amos et Osée, qui étaient contemporains de Jéroboam II, ne manquent pas de stigmatiser l’idolâtrie d’Israél, tout en reconnaissant la prospérité temporelle du royaume, qui ne fut jamais plus

grande que sous ce roi. Amos, ii, 6-16, décrit la corruption morale qui règne dans Israël ; la rapacité dont font preuve les grands du pays, iii, 9, 10 ; l’oppression des pauvres par les riches, iv, 1-3 ; l’idolâtrie persistante et les châtiments qui fondront un jour sur Israël, iv, 4-13 ; vii, 1-9. À cause de ces prédictions, Amos fut dénoncé à Jéroboam comme conspirateur par un prêtre de Béthel, qui lui conseilla du reste de fuir dans le pays de Juda. En réponse à cette dénonciation, Amos annonça à ce prêtre les maux qui allaient le irapper ainsi que sa famille, et la captivité qui menaçait Israël. Am., xii, 10-17. Cf. viii, 11-ix, 10. Osée, i, 4, annonce que Dieu va faire cesser le règne de la maison d’Israël, à laquelle il reproche vivement son culte de Baal, en comparant l’idolâtrie à une fornication honteuse, ii, 2-17 ; iv, 12-19. Il s’adresse directement à la maison du roi, qui est devenu comme un piège pour ses sujets, v, 1-7, mais reconnaît que la corruption d’Israël est incurable, vi, 4-vn, 7. Il fait allusion aux avances que la cour de Samarie n’a cessé de faire aux Égyptiens, sous Jéroboam I er, et aux Assyriens, sous Jéhu, et déclare que le péril pour Israël viendra précisément de là. Ose., xii, 11, 12 ; xiv, 4. Tout le reste de la prophétie d’Osée est consacré à la description de l’idolâtrie d’Israël et à la prédiction du châtiment qui va infailliblement arriver, mais n’empêchera pas ensuite la miséricorde de s’exercer sur un petit nombre. Ose., xi, 9-11 ; xiii, 14-18 ; xiv, 4-8. Malgré le schisme d’Israël, le Seigneur continuait donc à lui envoyer des prophètes pour le prémunir contre l’idolâtrie. Ose., iii, 10, 11. Jéroboam ne se mit guère en peine de leurs menaces. Sa prospérité matérielle, Ose., xii, 8, 9, et ses conquêtes sur la Syrie lui semblaient une approbation de sa conduite ; il prenait plaisir à se mêler à ceux qui vivaient de débauche, et il « tendait la main aux moqueurs », c’est-à-dire à ceux qui n’avaient plus aucune foi dans le Dieu de leurs pères et trouvaient que Baal et les veaux d’or étaient plus commodes à servir que Jéhovah. Ose., viii, 5, 6. Josèphe, Ant. jud., IX, x, 1, dit de lui qu’il « se montra plein de mépris pour Dieu et souverainement dédaigneux de toutes les lois, adorateur des idoles, appliqué à mille affaires absurdes et étrangères, et cause de maux innombrables pour le peuple d’Israël ». La Sainte Écriture ne mentionne aucune relation entre Jéroboam II et les deux rois de Juda ses contemporains, Amasias et Azarias. Il mourut en

783 (ou en 743).

H. Lesêtre.

JÉROHAM(hébreu : Yerôliam), nom de sept Israélites.

1. JÉROHAM (Septante : ’IspEiier.X ; Alexandrinus : ’Ispoâ|j.), de la tribu de Lévi, père d’Etcana et grand-père de Samuel, descendant de Caath. I Reg., i, 1. Sur les différents noms donnés à son père Éliu-Éliab, voir ÉLiAB 4, t. ii, col. 1665.

2. JÉROHAM (Septante : ’Ipoâjjt), benjamite, chef d’une famille considérable de cette tribu qui s’établit à Jérusalem. 1 Par., viii, 27.

3. JÉROHAM (Septante : ’IepoSoajA), benjamite, père de Jobania, peut-être le même que Jéroham 2. I Par., vin, 27.

4. JÉROHAM (Septante : ’Ipadqj.), prêtre, descendant d’Aaron, fils ou petit-fils de Phassur, et père d’Adaïa, de la famille d’Emmer. Emmer était chef de la seizième classe sacerdotale au temps de l David. I Par., ix, 12. Dans II Esd., xi, 12, Jéroham est nommé comme père d’Adaïa. Voir Adaïa 4, t. i, col. 170.

5. JÉROHAM (Septante : ’Ipoâji), père de plusieurs vaillants hommes qui allèrent se joindre à David pendant qu’il était à Siceleg. Il était de Gedor. I Par., xii, 7. ^