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JÉBLAAM — JEBUS


(Vulgate : domus horti, « la maison du jardin » ), c’est-à-dire Engannim, aujourd’hui Bjénîn. IV Reg., IX, 27. Voir Engannim 2, t. ii, col. 1802, et la carte d’IssACHAR, col. 1008. Or, à deux kilomètres au sud de cette dernière ville, à une lieue au nord-est de Tell Dolhân, sur la limite de la plaine ou Sahel’Arrabéh, on rencontre des ruines, Khirbet Bel’améh, qui, par le nom aussi bien que par la situation, répondent exactement à l’antique Jéblaam. L’arabe i)., » b, Bel’améh, reproduit, en effet, avec la terminaison féminine en plus, toutes les consonnes de l’hébreu nyba, Bilâm, I Par., vi, 55, et avec le », yod initial, en moins, aybv, lble’dm, Jos., xvii, 11 ; Jud., i, 27 ; IVReg., IX, 27. Pour la vocalisation, cf. G. Kampffmeyer, Alte Namen im heutigen Palashna und Syrien, dms la Zeitschrift des Deutschen Palastina-Vereins, Leipzig, t. xvi, 1893, p. 40. On trouve le même nom sur les monuments égyptiens, parfaitement

transcrit sous la forme " J ( - J35, I-b-ra-’a-mu ou Yablu’amu. Cf. A. Mariette, Les listes géographiques des pylônes de Karnak, Leipzig, 1875, p. 26 ; G. Maspero, Sur les noms géographiques de la liste de Thoutmos 111, qu’on peut rapporter à la Galilée, extrait des Transactions of the Victoria Instilute, or Philosophical Society of Great Britain, 1886, p. 9 ; W. Max Muller, Asien und Europa nach altdgyptischen Denkmalem, Leipzig, 1898, p. 195.

2° Khirbet Bel’améh occupe un petit plateau dominant une colline dont les pentes hérissées de broussailles sont appuyées par plusieurs murs de soutènement. On y remarque principalement les restes d’une tour dont les murailles sont très épaisses ; elle ne paraît pas remonter au delà de l’époque des croisades, mais elle a pu remplacer une autre construction analogue, plus ancienne, dont les matériaux auront servi à la bâtir elle-même. Indépendamment de ces vestiges encore assez considérables, tout le plateau est parsemé d amas de pierres de différentes dimensions et d’innombrables débrisde poteries. Environné de trois côtés par des rauns assez profonds, il a pu autrefois servir d’assiette à une petite place forte, aujourd’hui complètement renversée. Au pied de la colline se trouve un puits appelé Bir Belaméh, peu profond, de forme circulaire et bâti avec des blocs assez réguliers. Un peu plus loin, un autre puits, appelé Bir es-Sendjem, se trouve à l’entrée d’un souterrain, éudemment antique, qui a trois mètres cinquante centimètres de large. Le vestibule est maçonné et surmonté d’une voûte en plein cintre ; puis commence le souterrain proprement dit, creusé dans le roc ; il s’enfonce dans les flancs de la colline. Comme il est maintenant à moitié rempli par une grande quantité de débris accumulés, on peut à peine, en se baissant, y cheminer pendant une trentaine de pas. À en croire les guides de la contrée, il s’étendait fort loin encore, en s’élevant progressivement jusqu’au milieu de la ville qui couronnait autrefois le sommet de la colline. Il permettait ainsi à ses défenseurs, en cas d’attaque, de descendre jusqu’au puits, dont l’abord, du côté de la vallée, pouvait être alors dérobé à la vue de l’ennemi au moyen d’un mur. Cette tradition n’a rien que de très vraisemblable. Cf. V. Guérin, Samarie, t. i, p. 339, 340. — On a propose pour Jéblaam d’autres identifications : Djélaméh, entre Zer’in et Djénîn ; Yebla, au nord-ouest de Béîsân. Cf. Wilson, dans Smith, Dictionary of the Bible, 2e édit., Londres, 1893, t. i, part. ii, p. 1417 ; G. Armstrong, W. Wilson et Conder, Names and places in the Otd and New Testament, Londres, 1889, p. 91. Toutes les deux s’écarlent des conditions que réunit Khirbet Bel’améh.

A. Legendre.
    1. JEBNAËL##

JEBNAËL (hébreu : Yabne’êl, « Dieu bâtit ; » Vaticanus : ’IeçOaiwu ; Alexandrinus : ’Iap vvjXL ville fron tière de la tribn de Nephthalî, mentionnée une seule fois dans l’Écriture. Jos., xix, 33. La place qu’elle occupe entre Adami-Néceb et le Jourdain semble fixer sa position vers le sud-ouest du lac de Tibériade. Voir la carte de la Galilée, col. 88. Faut-il l’assimiler à la i’Iafiveia, ’Ia|j.v£6, que Josèphe, Vita, 37 ; Bell, jud., II, xx, 6, met au nombre des villages de la haute Galilée qu’il fortifia ? Le rapprochement des noms, loin de s’y opposer, le ferait plutôt croire, puisque nous voyons Yabne’êl de la tribu de Juda, Jos., xv, 11, devenir’Iau-vEta, Jamnia, à l’époque des Machabées. I Mach., x, 69 ; xv, 40. Voir Jamnia, col. 1115. Mais la situation de’la(j.v ! 0 dans la Galilée supérieure est un obstacle réel, si l’on doit chercher Jebnæl au sud-ouest du lac de Génésareth. Pour la distinction entre les deux parties de la Galilée, voir Galilée 1, col. 87. Le Talmud tra-Buit Yabne’êl de Nephthali par nd> nss, Kefar Yama’, ou rra> isd, Kefar Yamah, « le village sur la mer. » Cf. A. Neubauer, La géographie du Talmud, Paris, 1868, p. 225 ; R. J. Schwarz, Bas heilige Land, Francfort-sur-le-Main, 1852, p. 144. Il est difficile, dans ce cas, de ne pas reconnaître la cité dont nous parlons dans L » j, Yemma, entre le Thabor et la pointe sud du lac de Tibériade. C’est un village ruiné, en pierres basaltiques, situé sur un monticule, près d’une fertile vallée où coulent plusieurs sources, qui portent le nom de’AyOn Yemma et forment un petit marais. Cf. V. Guérin, Galilée, t. i, p. 268 ; Survey of Western Palestine, Memoirs, Londres, 1881-1883, t. i, p. 365 ; G. Armstrong, W. Wilson et Conder, Names and places in the Old and New Testament, Londres, 1889, p. 94.

A.- Legendre.

    1. JEBNÉEL##

JEBNÉEL (hébreu : Yabne’êl ; Septante : Aeêvâ), ville frontière de la tribu de Juda. Jos., xv, 11. Elle est appelée ailleurs Jabnia, II Par., xxvi, 6, et Jamnia, I Mach., iv, 15 ; v, 58, etc. Voir Jamnia.

A. Legendre.
    1. JEBSERA##

JEBSERA (hébreu : Ybéâm ; Septante : ’Is|ia<râv ; Alexandrinus : Te8a<r<iv), cinquième fils de Thola, l’un des chefs de la tribu d’Issachar. Les descendants de Thola se distinguèrent par leur bravoure, au nombre de 22600 dans l’armée de David. I Par., vii, 2.

    1. JÉBUS##

JÉBUS (hébreu : Yebûs, Jud., xix, 10, 11 ; I Par., xi, 4, 5 ; ha-Yebûsî, Jos., xviii, 28 ; Septante : Tsêoûç), un des noms de Jérusalem. Il se trouve sous une double forme dans le texte hébreu : Yebûs, Jud, , xix, 10, 11 ; I Par., xi, 4, 5 ; hay-Yebûsî, Jos., xv, 8 ; xviii, 16, 28. Cette dernière, avec l’article, est le nom ethnique et signifie littéralement « le Jébuséen ». C’est ainsi que la Vulgate l’a traduit, Jos., xv, 8 ; xviii, 16, et pourtant" l’addition : hsec est Jérusalem, « celle-ci est Jérusalem, » Jos., xv, 8, montre qu’il s’agit là, aussi bien que Jos., xviii, 28, de la ville et non pas du peuple. Les Septante ont mieux compris le sens du mot en mettant partout’Ie60yç ; le Vaticanus porte seulement’Iegouuai. Jos., xviii, 16. Cette antique dénomination de la ville sainte ne se rencontre donc en somme que dans quelques passages des Livres Saints : trois fois dans Josué, à propos des limites de Juda, xv, 8, des limites et des possessions de Benjamin, xviii, 16, 28 ; voir Benjamin, t. i, col. 1590 ; deux fois (trois d’après la Vulgate) dans le livre des Juges, à propos du malheureux lévite d’Éphraim s’en allant avec sa femr^e de Bethléhem à Gabaa, Jud., xix, 10, 11 (Vulgate, 14) ; deux fois au premier livre des Paralipomènes, xi, 4, 5, au sujet de la prise de la ville par David. On a souvent conclu de ces textes que Jébus était le plus ancien nom de Jérusalem. Ce n’est pas sûr, car les tablettes de Tell el-Amarna appellent régulièrement la ville U-ru-sa-lim. Cf. H. Winckler, Die Thontafeln von Tell el-Amarna, Berlin, 1896, p. 308, 310, 312, etc., lettres 180, 181, 183. Voir Jérusalem.

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A. Legendre.