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1203 JEAN (TROISIÈME ÉPITRE DE SAINT) — JEAN DAMASCÈNE

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705-706 ; Œcuménius, t. cxix, col. 697-704 ; Théophylacte, t. cxxvi, col. 79-84 ; Nicolas de Gorham, dans Opéra de saint Thomas d’Aquin, Paris, 1876, t. xxxi, p. 467-470 ; les commentateurs de la I™ et de la IIe Épltre ; A. Harnack, Ueber den drilten Johannesbrief, dans les Texte und Untersuchungen, t. xv, 3e fasc, Leipzig, 1897. E. Makgenot.

15. JEAN CHRYSOSTOME (SAISIT), docteur de l'Église, patriarche de Constantinople, né à Antioche en 344 ou 347, mort près de Comane dans le Pont le 14 septembre 407. Il étudia la rhétorique sous le célèbre Libanius et embrassa la carrière du barreau à laquelle il renonça pour se livrer à la méditation des Saintes Écritures. En 369, saint Melèce, évêque d’Antioche, lui conféra le baptême et l’ordonna lecteur. Quelques années plus tard, apprenant qu’on voulait le faire évêque, il s’enfuit dans la solitude. Saint Flavien, successeur de Mélèce l’ordonna prêtre en 386 et lui confia le ministère de la prédication près des fidèles de son diocèse. C’est de cette époque que datent ces homélies qui valurent à saint Jean le surnom de Bouche d’Or. À la mort de Nectaire, patriarche de Constantinople, saint Jean Chrysostome fut choisi pour lui succéder malgré l’opposition de Théophile d’Alexandrie. Il fut sacré le 26'février 398 et, continuant de vivre comme un moine, il se consacra tout entier à l’instruction de son peuple et à la réforme des abus. Mais bientôt une coterie se forma contre le zélé pasteur et sous l’inspiration de Théophile irrité de ce que le patriarche de Constantinople avait accueilli quelques moines origénistes chassés du" désert de Nitrie, une assemblée d'évêques se tint dans le faubourg du Chêne, près de Chalcédoine. Dans ce conciliabule, saint Jean Chrysostome, qui avait refusé d’y comparaître, fut déclaré coupable, déposé et renvoyé devant le tribunal de l’empereur sous une fausse accusation de lèse-majesté. Le faible Arcadius confirma le décret de déposition et rendit un décret d’exil contre le patriarche de Constantinople. Effrayés par l'émeute et par divers prodiges, l’empereur et l’impératrice Eudoxie s’empressèrent de rappeler le saint évêque qui reprit aussitôt possession de son siège. Mais l’orage ne tarda pas à éclater de nouveau. Dans les derniers mois de 403, une statue de l’impératrice Eudoxie avait été élevée devant la basilique de SainteSophie et des jeux bruyants avaient été organisés selon la coutume pour l’inauguration de ce monument. Saint Jean Chrysostome se plaignit de ce que ces divertissements prolongés pendant plusieurs jours troublaient le service divin. Eudoxie en fut très irritée et provoqua la convocation d’un nouveau concile qui, trop soumis aux ordres de la cour impériale, condamna et déposa le patriarche de Constantinople que l’empereur exila en Bithynie, puis à Cucuse dans la Petite-Arménie et enfin à Pithyonthe sur la côte orientale du Pont-Euxin. Mais avant d’arriver à cette dernière ville le saint, épuisé par les fatigues et les mauvais traitements, mourait près de Comane dans les bâtiments d’une église dédiée au martyr saint Basilisque.

Saint Jean Chrysostome, considéré à bon droit comme " le plus grand des exégètes chrétiens, a expliqué l'Écriture Sainte presque en entier. Il en fait ressortir le sens littéral, avec une clarté, une précision et une élévation que personne n’avait atteintes avant lui ; son exégèse est une suite continue de savantes recherches et d’exhortations pratiques qui ont été imitées par la plupart des commentateurs grecs venus après lui. Voici les travaux exégétiques qui nous restent de ce saint docteur : Homilise lxvii in Genesim, t. Lin, col. 21-384 ; liv, col. 385-580 ; voir t. lxiv, 499-502 ; Expositio in Psalmos, t. LV, col. 35-527 ; Spuria in Psalmos, t. lv, col. 528-784 : les fragments qui nous restent de cette exposition sont considérés comme la meilleure explication patristique ; Interpretatio in Isaiam prophetam, t. lvi, col. 11, 94 :

une édition différente et plus complète en a été publiée : In Isaiam prophetam Interprétatif S. Joannis Chrysostomi nunc primum ex armenio in lalinum sermonem a Patribus Mekhitaristis translata, in-8°, Venise, 1887 ; Interprétatif in Damelem prophetam, t. lvi, col. 193-246 ; Homilise in Matthseum, t. lvii, col. 21-472 ; t. lviii, col. 472-918 ; Homilise in Joannem, t. Lix, col. 29-482 ; Homillee in Acla Apostolorum, t. lx, col. 13384 ; Homilise in Epistolam ad Romanof, t. lx, col. 391-682 ; t. lxiv, 1038 ; in Epistolam 1 ad Corinthios, t. lxi, col. 9-380 ; in Epistolam II ad Corinthios, t. lxi, col. 382-609 ; Commentarius in Epistolam ad Galatas, . t. lxi, col. 610-682 ; Homilise in Epistolam ad Ephesios, t. lxii, col. 11-176 ; in Epistolam adPhilippenses, t. lxii, col. 177-298 ; in Epistolam ad Colossenses, t. lxii, col. 299-391 ; in Epistolam I ad Thessalonicenses, t. lxii, ëbl. 392-467 ; in Epistolam II ad Thessalonicenses, t lxii, col. 462-500 ; in Epistolam 1 ad Timotheum, t. lxii, col. "501-599 ; inEpistolam II ad Timotheum, t. lui, col. 600-612 ; in Epistolam ad Titum, t. lxii, col. 663-700 ; in Epistolam ad Philemonem. t. lxii, col. 701-720 ; in Epistolam ad Hebrxos, t. lxiii, col. 9-236. Un grand nombre d’homélies de saint Jean Chrysostome se rapportent à divers faits ou passages de l’Ancien et du Nouveau Testament et en particulier au t. li, col. 17-388, se trouvent Homilise xxv in quædam loca Novi Testamenti. De nombreux fragments d’ouvrages perdus ou attribués à ce saint docteur ont été publiés dans le t. lxiv ; Fragment um in Ubros Regum, col. 502, d’après Mai, Biblioth. nova Patrum, t. ii, 493 ; Fragmenta m librum Job, col. 503-656, d’après la Catena de Nicétas d’Héraclée publiée par Patr. Junius, Londres, 1637, et d’après Bandini, Grsecse Ecclesim vêlera rnonumenta, t. ii, p. 182 ; In Salomonis Proverbia commentariorum relir quise, col. 659-739, d’après Mai, Biblioth. nova Patrum, t. IV, p. 153 ; In Jeremiam prophetam, col. 740-1037, d’après une Catena publiée par Mich. Ghisleri dans son commentaire sur Jérémie, 3, in-f°, Lyon, 1613 ; Fragmenta in Epistolas cathoUcas, col. 1039-1062, d’après J. A. Cramer, Catense grsecorum pal’mm m Novum Testamentum, . Mil, 1844. Signalons enfin deux homélies De prophetiarum obscuritate, t. lvi, col. 163-192, et une Synopsis Yeteris et Novi Te&tamenti, t. lvi, col. 313-316.

Les œuvres de saint Jean Chrysostome ont été souvent imprimées. Les éditions les plus connues sont celles du jësuite Fronton du Duc, texte grec et latin, 12 in-f", Pans, 1609-1633 ; celle de l’anglican H. Savile, texte grec seul, 8 in-f", Eton, 1610-1613 ; et celle du bénédictin Bernard de Montfaucon, 13 in-f », Paris, 1718-1738 ; 13 inf°, Venise, 1718-1738, réimprimée avec quelques améliorations 13 in-8°, Paris, 1834-1840. L'édition de B. de Montfaucon a été reproduite par Migne dans les t. xliilxiv de la Patrologie grecque. Toutefois le texte grec des homélies sur saint Matthieu a été emprunté à l'édition qu’en a donnée Fr. Field, 3 in-8°, Cambridge, 1839. — Voir Stilting, Acta sanctorum, septembris t. iv, 1753, p. 401 ; A. Neander, Der heil. Joh. Chrysoslomus und die Kirche in dessen Zeitalter, 2 in-8°, Berlin, 1848-1858 ; E. Martin, S. Jean Ch)-ysostome, ses œuvres et son siècle, 3 in-8°, Montpellier, 1860 ; Th. Forster, Chrysostomus in seinem Verhaltniss zur antiochemschem Schule, in-8°, Gotha, 1869 ; A. Thierry, S.Jean Chrysostome et l’impératrice Eudoxie, in-12, Paris, 1874 ; A. Puech, Un réformateur de la société chrétienne au iv siècle. S. Jean Chrysostome et les mœurs de son temps, in-8°, Paris, 1891 ; Fabricius, Biblioth. grseca, édit. Harles, t. viii, p. 454 ; R. Ceillier, Hist. des

auteurs ecclésiatiques, 2e édit., t. vii, col. 1 ; Bardenhewer, Patrologie, 1894, p. 306.

B. Heurtebize.

16. JEAN DAMASCÈNE (saint), appelé par les Arabes Mansur, du nom de sa famille, naquit à Damas vers