Page:Dictionnaire de la Bible - F. Vigouroux - Tome III.djvu/599

Cette page n’a pas encore été corrigée
1151
1152
JAZER — JEABARIM


xlviii, 32 ; Jaser, Jos., xiii, 25 ; xxi, 39 ; Jezer, I Par., VI, 81 ; Gazer, I Mach., v, 8), ville située au delà du Jourdain, dans le pays de Galaad. Num., xxxii, 1 ; I Par., xxvi, 31. Elle était au pouvoir des Amorrhéens, lorsque Moïse la prit avec les bourgs qui en dépendaient. Num., xxi, 32. Comme le pays était fertile, propre à nourrir de nombreux troupeaux, les enfants de Ruben et de Gad la demandèrent avec plusieurs autres cités. Num., xxxii, 1, 3. Rebâtie par les fils de Gad, Num., xxxii, 35, elle fut donnée à leur tribu, Jos., xiii, 25, et assignée aux Lévites fils de Mérari, Jos., xxi, 39 ; I Par., vi, 81 (hébreu, 06). Au temps de David, on y compta 2700 hommes vaillants de la famille des Hébronites, établis dans la région transjordane pour le service de Dieu et du roi. I Par., xxvi, 31. Au moment du dénombrement ordonné par le roi, Joab passa par Jazer pour se rendre ensuite en Galaad. II Reg., xxiv, 6. Isaie, xvi, 8, 9, et Jérémie, xlviii, 32, nous représentent les vignes si renommées de Sabama comme s’étendant jusqu’à Jazer, qui d’ailleurs devait être soumise aux mêmes fléaux. Judas Machabée, dans sa guerre contre les Ammonites, s’empara de cette ville. I Mach., v, 8.

Eusèbe et saint Jérôme, Onornastica sacra, Gœttingue, 1870, p. 131, 264, nous donnent des renseignements précis sur l’emplacement de Jazer, qu’ils signalent à dix milles (près de quinze kilomètres) à l’ouest de Philadelphie, c’est-à-dire Rabbath Ammon, aujourd’hui Ammân, el à quinze milles (vingt-deux kilomètres) d’Hésébon ou Hesbân. Voir la carte de Gad, col. 28. Ils ajoutent que « de là sort un grand fleuve qui est reçu par le Jourdain ». Or, à la distance et dans la direction indiquées, on rencontre le Khirbet Sâr, qui peut fort bien correspondre à l’antique cité transjordane. Des ruines importantes couvrent une étendue très considérable : au centre se trouvent les restes d’un monument qui a dû être un temple païen ou une église, peut-être l’un et l’autre successivement ; sur les côtés, des arcades de 1° » 50 de diamètre forment des espèces de petites chapelles : il y a aussi des colonnes, des chapiteaux, des bases dont l’une a plus d’un mètre de diamètre, le tout bj zantin. La vue est magnifique tant sur la plaine que sur la partie montagneuse et boisée. C’est un point stratégique qui commande toute la contrée. Des deux flancs de la colline sortent, d’un côté les eaux de l’ouadi Sir, de l’autre les eaux de l’ouadi Esch-Schita, qui se réunissent plus loin dans l’ouadi Kéfréin pour former un des principaux affluents du Jourdain. C’est vraiment là, du côté oriental, l’entrée des montagnes de Galaad. Cf. Revue biblique, Paris, 1894, p, 620-621. Le point en question n’est pas loin non plus d’El-Djubéikdt, l’ancienne Jegbaa, avec laquelle Jazer est mentionnée. Num., xxxii, 35. Le rapprochement onomastique laisse plus à désirer. On se demande comment l’hébreu ttï>, Ya’zêr,

a pu devenir X*o, Çâr, ou, L « , Sâr. Cf. G. Kampff meyer, Aile Namen im heutigen Palâstina und Syrien, dans la Zeilschrift des Deutschen Palàstina-Vereins Leipzig, t. xv, 1892, p. 24 ; t. xvi, 1893, p. 43. Malgré cela, cette identification, proposée des 1806 par Seetzen, Reisen durch Syrien, Palâstina, etc., édit. Kruse, Berlin, 1854, t. i, p. 397, 398, nous semble pouvoir être acceptée. — D’autres hypothèses cependant ont été faites par différents auteurs. J. L. Burckhardt, Travels in Syria and the Holy Land, Londres, 1822, p. 355, pense qu’une source nommée Ain, Hdzeir, située près de Khirbet-es-Sùg, au sud d’Es-Salt, pourrait rappeler l’antique Jazer. L. Oliphant, The Land of Gilead, Edimbourg, 1880, p. 231, la placerait plutôt à Yadjûz, au nord d’Amman. Enfin les explorateurs anglais la retrouveraient plus volontiers à Beit Zér’ah, à cinq kilomètres environ au nord-est d’Hesbân, à seize kilomètres au sud-ouest d’Amman. Cf. Palestine exploration fund, Quarterly slatemenl, Londres, 1882, p. 9 ; G. Arms trong, W. Wilson et Conder, Kames and places in the Old and New Testament, Londres, 1889, p. 97. Ces hypothèses ne répondent en aucune manière aux indi-, cations d’Eusèbe et de saint Jérôme, et l’onomastique justifie encore moins les deux dernières que celle qui concerne Khirbet Sâr. — Jérémie, xlviii, 32, dit que les rejetons de la vigne de Sabama s’étendaient « jusqu’à la mer de Jazer ». Y. aurait-il eu aux environs de la ville un étang assez grand pour porter le nom de « mer », et qui serait aujourd’hui disparu ? C’est peu probable. Le texte est plutôt à corriger en cet endroit. Les Septante n’ont pas lu ce second ydm, qui peut être une répétition fautive du premier, dont il n’est séparé que par la particule’ad. Ensuite ce passage de Jérémie n’est qu’une reproduction d’Isaie, xvi, 8, 9, qui ne parle pas de « la mer de Jazer ». A. Legendf.e.

    1. JAZIEL##


JAZIEL, nom, dans la Vulgate, de trois Israélites. Chacun d’eux porte en hébreu un nom différent.

1. JAZIEL (hébreu : Izî’êl keri] ; le chetib porte : bxiT » ; Septante : ’Itafy), un des vaillants soldats qui étaient allés se joindre à David pendant qu’il était à Siceleg. Jaziel était de la tribu de Benjamin. Il avait été accompagné à Siceleg par son frère Phallet. Leur père s’appelait Azmoth. I Par., xii, 3. Voir Azmoth 3, t. i, col. 1306.

2. JAZIEL (hébreu : Ydâzi’êl, « Dieu console ; » Septante : ’OÇitJX), père de Zacharie, un des lévites qui jouèrent des instruments de musique (Jevant l’arche, du temps de David. I Par., xv, 18. Si l’Oziel du ꝟ. 20 est le même que Jaziel, ce qui paraît fort probable, ce lévite jouait du nable. La Vulgate ne donne pas Jaziel comme le père de Zacharie ; elle fait un nom propre du mot hébreu bên qui signifie « fils » et traduit « Zacharie et Ben et Jaziel », au lieu de : « Zacharie, fils de Jaziel. » Les Septante ont omis complètement le mot bên.

3. jaziel (hébreu : Yahâzî’êl [ voirai ahaziel, col. 1106] ; Septante : ’OÇit|X), prêtre qui vivait du temps de David et qui jouait de la trompette devant l’arche d’alliance.

I Par., xvi, 6.

    1. JAZIZ##

JAZIZ (hébreu : Yâzlz ; Septante : ’IaÇtÇ), Agaréen (t. i, col. 273), à qui David avait confié la garde de ses troupeaux de brebis et de chèvres, probablement à l’est du Jourdain. I Par., xxvii, 31.

    1. JEABARIM##

JEABARIM (hébreu : ’Iyyê hâ-Abârîm, Num., xxi,

II ; xxxiii, 44 ; ’Iyyîm, Num., xxxiii, 45 ; Septante : Vaticanus .-XaXyæi, Num., XXI, 11 ; Tas Iv zù> irépav, Num., xxxiii, 44 ; Val, Num., xxxiii, 45 ; Alexandrinus : ’A-/sXYai, Num., xxi, 11 ; Vulgate : Jeabarim, Num., xxi, 11 ; Ijeabarim, Num., xxxiii, 44, 45), une des dernières stations des Israélites se rendant dans la Terre Promise. Num., xxi, 11 ; xxxiii, 44, 45. — 1° Le nom appelle certaines remarques. L’hébreu’iyyim, état construit : ’iyyê, signifie « monceau de pierres » suivant l’interprétation de saint Jérôme. Jer., xxvi, 18 ; Mich., i, 6 ; iii, 12. Les Septante l’ont rendu par Vai, Num., xxxiii, 44 (uni à un autre mot, XaX-yocet, ’A'/eX-yai, Num., xxi, 11), se-^ Ion leur mode de transcription des lettres hébraïques, d’après lequel y, ’aïn, est représenté quelquefois par T, G, exemple : ’Azzdh, TâÇa, Gaza. Voir Heth, col. 669. Les variantes’A^sX, XaX, qui ne se trouvent que Num., xxi, 11, indiquent probablement une leçon nahal, « torrent, » avant’Iyyê. Le second mot hd-’Abârim distingue cette station de Iim (hébreu : ’Iyyim) de Juda. Jos., xv, 29. Voir col. 840. On croit généralement qu’il désigne les monts Abarim ou la chaîne de montagnes qui domine la mer Morte à l’est, depuis le Nébo au nord jusqu’à la limite du Moab au sud. Les Septante, en met-