Page:Dictionnaire de la Bible - F. Vigouroux - Tome III.djvu/586

Cette page n’a pas encore été corrigée
1125
1126
JANUM — JAPHIE


W. Wilson et Conder, Names and places in the Old and New Testament, Londres, 1889, p. 96, mais c’est une simple supposition, qui n’a d’autre fondement que

la convenance topographique.

A. Legendre.

1. JAPHETH (hébreu : Yéfét ; Septante : ’Iiçeft), fils de Noé. On admet généralement qu’il était le plus jeune des trois fils de Noé ; il est en effet toujours nommé à la dernière place, Gen., v, 31 ; vi, 10 ; vii, 13 ; IX, 18 ; x, 1, 2 ; I Par., i, 4. Malgré ces textes, qui paraissent bien concluants, certains commentateurs prétendent qu’il était le second fils de Noé et plus âgé que Charn ; ils traduisent à tort Gen., x, 21, par « Sem frère de Japheth, son aine » ; le vrai sens est : « Sem, frère aîné de Japheth, » comme nous le lisons dans la Vulgate. — Le nom de Japheth est expliqué diversement par les lexicographes : selon les uns, il dérive depâtdh, « s’étendre, se dilater, » selon les autres, de yâfàh, « être beau, » élymoiogie peu justifiable grammaticalement, etc. C’est en faisant allusion à la signification de pdlâh, que Noé, dans sa bénédiction, prédit à Japheth que, en récompense du respect qu’il lui avait témoigné ainsi que Sem (voir Cham, t. ii, col. 513), Dieu dilaterait sa race sur la terre et la ferait habiter dans les tentes de Sem. Gen., x, 21. Elle se répandit en effet dans « les îles des nations », Gen., x, 5, c’est-à-dire sur les bords de la mer Méditerranée en Europe et en Asie Mineure, d’où elle s’avança peu à peu vers le nord dans toute l’Europe, et occupa une partie considérable de l’Asie. — On a remarqué depuis longtemps que celui que les Grecs regardaient comme leur ancêtre, ’Icrasrôç, Japetus, avait le même nom que Japheth. Japet fut le père de Prométhée, et des autres Titans par sa femme Asia. Hésiode, Theog., 507-616 ; Apollodore, I, I, 3 ; Diodore, v, 66. On sait que, d’après la mythologie grecque, Prométhée forma le premier homme. La race de Japheth, comme celle de Japet, se montre partout audacieuse et entreprenante. Audax Japeti genus, dit Horace, Odes, t. I, od. iii, v. 27, et l’on peut appliquer ce mot à toute la famille japhéthique. Fr. Lenormant a longuement étudié la question Japheth = Japet, dans ses Origines de l’histoire, 1882, t. i, part, i, p. 173-195. — D’après la Genèse, Japheth eut sept fils qui devinrent la souche d’autant de peuples : Gomer, Magog, Madaï, Javan, Thubal, Mosoch et Thiras. Gen., x, 2 ; I Par., i, 5. Voir ces noms.

F. Vigourodx.

2. JAPHETH ('I<iq>s6), nom d’une contrée mentionnée une seule fois dans l’Ecriture, Judith, ii, 15 (grec, 25), et jusqu’ici restée inconnue. Le texte grec, plus complet que celui de la Vulgate, dit : « [Holopherne| se rendit maître des frontières de la Cilicie, tailla en pièces tous ceux qui lui résistèrent et atteignit le territoire de Japheth, qui s’étend au sud, en face de l’Arabie, et il enveloppa tous les enfants de Madian, et il brûla toutes leurs tentes et il pilla tous les parcs où étaient leurs troupeaux. » Le général assyrien se dirigea donc du nord au sud, faisant le long de sa route une grande razzia, et il vint jusque chez les Arabes nomades, dont il dévasta les campements. C’est dans ces contrées méridionales que se trouvait Japheth, dont l’identification exerce depuis longtemps la sagacité des commentateurs. « Il y en a (Grotius) qui croient qu’il faut lire Jépleth ou Jéphléti, au lieu de Japheth. On lit Jephléti dans Josué, xvi, 3, sur les confins d’Éphraim. D’autres veulent que Japheth soit la ville même de Joppé, aujourd’hui Jaffa, ville maritime de la Palestine, mais il est visible que l’Écriture parle ici d’une province opposée à la Cilicie. Si l’Ionie et les autres provinces peuplées par Japheth et ses descendants étaient au midi de la Cilicie ou de la Palestine, je croirais qu’il s’agit de ce pays, mais tout cela est au couchant ou au septentrion de ces provinces. Si, au lieu de Japheth, on lisait Saphar, ou Sapha, ’ou Saphta, il serait aisé d’expliquer ce passage, puisque,

dans l’Arabie Heureuse, on trouve des villes de ce nom et même un peuple, nommé Sapharites. » Calmet, Commentaire sur Judith, Paris, 1722, p. 383. M. Rohiou, dans la Revue archéologique, Paris, août 1875, p., 85,. émet une autre conjecture. Il explique le nom de Japheth, comme terme géographique, par l’extrême affinité des muettes labiales et du iii, et y reconnaît celui de Hamath, ville de Syrie, que l’on rencontre exL marchant vers le sud, après avoir quitté les frontières de la Cilicie ou des territoires de Kiliza, peu éloigné de ; Carchamis. L’expression xatà Kpiataizov r ?jç’Apagi<isç„ « en face de l’Arabie, » et la mention des Madianites^ qui habitaient sur les deux rives du golfe tlanitique, , semblent placer plus bas la contrée dont il est kà

question.

A. Legendre.
    1. JAPHIA##

JAPHIA (hébreu : Yâfîa’), nom d’un roi de Lachis et d’un fils de David. Une ville de Palestine porte aussi Je même nom dans le texte hébreu. Dans la Vulgate, Jos., xix, 12, elle est appelée Japhié.

1. JAPHIA (Septante : ’leipôs ; Alexandrinus : ’laqué.), roi de Lachis. Jos., x, 3. Il vivait du temps de Josué et était l’un des cinq rois amorrhéens qui allèrent attaquer les Gabaonites. Il fut battu avec ses confédérés par Josué et se cacha comme eux dans la caverne de Macéda » mais il en fut tiré et mis à mort. Jos., x, 3-26.

2. JAPHIA (Septante : ’Isçtlç, II Reg., v, 16 ; ’Iaçt£, I Par., iii, 7 ; xiv, 6), fils de David, le dixième des quatorze qu’eut ce roi lorsqu’il se fut établi à Jérusalem. On ne connaît de Japhia que son nom.

    1. JAPHIÉ##

JAPHIÉ (hébreu : Yâfîa’; Septante : Vaticanus : ^ayyai ; Alexandrinus : ’Iaça-fai), ville frontière de Zabulon, mentionnée une seule fois dans l’écriture. Jos., xix, 12. — 1° Citée entre Dabéreth, aujourd’hui Deburiyéh t aa pied du mont Thabor, et Gethhépher, généralement identifié avec El-Meschhed, au nord de Nazareth, elle devait par là même se trouver dans le voisinage de cette dernière. Or, un peu au sud, on rencontre le village de Yâfa, qui, au double point de vue onomastique et topograr phique, représente bien l’ancienne localité dont nous parlons. Le nom actuel, lib, Yâfa, ne reproduit pas la gutturale finale de l’hébreu yis » Yâfia’, mais la chute

— * T

de cette aspirée peut s’expliquer par l’analogie du nom avec celui de la ville maritime plus connue, Jaffa. Cf. G. Kampffmeyer, Alte Namen im heutigen Palâslina und Syrien, dans la Zeitschrift des Deutschen Paldstina-Vereins, Leipzig, t. xvi, 1893, p. 2, 44. Cette identification est admise par R. J. Schwarz, Dos heUige Land, Francfort-sur-le-Main, 1852, p. 135 ; Robinson^ Eiblical researches in Palestine, Londres, 1856, t. ii, p. 343 ; V. Guérin, Galilée, t. i, p. 104, et les explorateurs anglais, Names and places in the Old and New. Testament, Londres, 1889, p. 96.Ilestclairentoutcasque Reland, Palssstina, Utrecht, 1714, t. ii, p. 826, d’après une indication d’Eusèbe et de saint Jérôme, Onomastica sacra, Gœttingue, 1870, p. 133, 267, a tort de chercher le représentant de Japhié dans l’antique Sycaminum ou Épha, ’Hepâ, aujourd’hui Khatfa, plus exactement Henfa, à la pointe du Carmel. Outre le rapprochement onomastique, les données topographiques s’opposent à cette assimilation. Yâfa est sans doute la ville forte, de J la< ?& que Josèphe mentionne plusieurs fois dans la Bassa Galilée. Bell.jud., II, xx, 6 ; III, vii, 31 ; Vita, 37, 45, 52. 2° Le village actuel de Yâfa, divisé en deux quartiers, occupe deux monticules adjacents et compte quatre cents habitants, tant latins que grecs schismatiques et musulmans. L’antique cité dont il ne reste plus que de misérables débris, tels que cinq ou six tronçons de colonnes, un certain nombre de belles pierres de taille brisées et une trentaine de citernes plus ou moins in-