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JAÏRE — JALOUSIE


{kpXiavvàfiù-foç ; voir Sïnagogue), dont Notre-Seigneur ressuscita la fille. Il est nommé par saint Marc, v, 22, et par saint Luc, viii, 41. Saint Mathieu, ix, 18-19, 2325, ne le désigne que par le titre d’apxwv, princeps, et ne raconte que sommairement le miracle. Les deux autres synoptiques entrent dans plus de détails. Lorsque le père alla implorer Jésus de sauver sa fille, elle était à l’extrémité, mais elle n’était pas encore morte. Jésus partit avec le père pour se rendre auprès de la malade. Chemin faisant, il guérit l’hémorrhoisse (voir col. 588). A ce moment, on vint annoncer au chef de la synagogue que sa fille était morte et qu’il était inutile de faire venir le Maître. Jésus dit au père de ne rien craindre, mais de croire que sa fille serait sauvée. Il ne laissa entrer dans la maison que Pierre, Jacques et Jean avec le père et la mère de l’enfant. On se lamentait àl’intérieur et l’on pleurait la mort de la jeune fille. « Pourquoi pleurez-vous ? leur dit Jésus, la jeune fille n’est pas morte, elle dort. » Marc, v, 39. On se moqua de ses paroles, mais lui, ayant fait sortir tout le monde, entra, avec ses trois disciples, le père et la mère, là où était la morte. Saint Marc, v, 41, par une rare exception dans les Évangiles, nous a conservé les propres paroles que prononça Notre-Seigneur dans la langue du pays, c’est-à-dire en araméen. La prenant par la main, il lui dit : Talithacumi ; « Jeune fille, lève-toi. » Aussitôt la jeune fille se leva et marcha et il ordonna qu’on lui donnât à manger. Elle était âgée de douze ans. — Aucun des Évangélistes ne nomme le lieu où s’accomplit le miracle. C’était probablement une ville située sur la rive occidentale du lac de Tibériade ou non loin de là. — Un antique sarcophage d’Arles (fig. 202) représente ce miracle de Notre-Seigneur. La morte est couchée sur un lit orné’de l’image d’un dauphin. À gauche, le père de la jeune fille, accompagné de suppliants, prie probablement Jésus assis de la guérir. À droite, le Sauveur la ressuscite en lui prenant la main. À côté du lit est l’hémorrhoisse. Cf. H. Detzel, Christliche Ikonographie, 2 in-8-, Fribourg-en-Brisgau, 1894-1896, t. i, p. 291 ; V. Schultze, Archéologie der altchristlichen Kunst, in-8°, Munich, 1895, p. 252.

    1. JAIRITE##

JAIRITE (hébreu : hay-Yâ’irî ; Septante : Iapsv ; Alexandrinus : à’IaEipd ; Vulgate : Jointes), surnom donné à Ira, kôhén de David. II Reg., xx, 26. Le sens ordinaire de kohén est celui de prêtre. S’il lallait l’entendre ici dans ce sens, il s’ensuivrait qu’Ira aurait été un descendant d’Aaron, et la signification de Jairite serait inexpliquée. Mais beaucoup de commentateurs admettent que kôhên peut signifier « conseiller » du roi ou « grand officier ». Le qualificatif de Jairite signifierait probablement dans ce cas descendant de Jair, fils de Ségub. Voir Ira 1, col. 921, et Jaïr 1, col. 1009. - Quelques critiques supposent qu’au lieu de Jairite il faudrait lire Jéthrite, c’est-à-dire de la ville de Jéther.

    1. JAKÉH##

JAKÉH (hébreu : Ydgé h /manque dans les Septante), nom du père d’Agur que la Vulgate a traduit par Vomens, « le Vomissant. » Prov., xxx, 1. Sur ce qu’il faut entendre par ce nom, voir Agur, 1. 1, col. 288, et Ithiel, col. 1039.

    1. JAKIM##

JAKIM (hébreu : Yâqim ; Septante : ’Iax(p)> nom de deux Israélites.

1. JAKIM, fils delSéméi, de la tribu de Benjamin, qui résidait à Jérusalem. I Par., viii, 19.

2. JAKIM, prêtre de la descendance d’Éléazar qui vivait du temps de David. Il fut le chef de la douzième famille sacerdotale. I Par., xxiv, 12.

JALA (hébreu : Ya’âlàh ; Septante : ’IerjXa ; Codex

Alexandrinus : ’IsXâ), chef d’une famille de Nathinéens. I Esd., ii, 56. Il est appelé Jahala dans II £sd., vii, 58. Voir Jahala, col. 1105.

    1. JALALÉEL##


JALALÉEL, nom en hébreu, YehalWêl, de deux Israélites, dont l’un est appelé dans la Vulgate Jalaléel et l’autre Jaléléel. — Jalaléel (Septante : ’lut^l) était le père du lévite Azarias, de la famille de Mérari. Il vivait vers l’époque d’Ézéchias. II Par., xxix, 12.

    1. JALEL##

JALEL, nom donné par la Vulgate, Nu m., xxvi, 26, au troisième fils de Zabulon, qu’elle appelle Jahélel dans Gen., xlvi, 14. Voir Jahélel, col. 1107.

    1. JALÉLÉEL##

JALÉLÉEL (hébreu : Yehallél’êl, « [celui qui] loue Dieu ; » Septante : ’AXe-TJX ; Alexandrinus : ’Ia)XîX7JX), descendant de Juda, dont les quatre fils sont nommés

I Par., IV, 16, mais sans que l’auteur sacré fasse connaître ses ancêtres immédiats. Son nom en hébreu est le même que celui d’un lévite que la Vulgate rend, dans

II Par., xxix, 12, par Jalaléel. Voir Jalaléel.

    1. JALÉLITES##

JALÉLITES (hébreu : hay-Yahle’êlî ; Septante : 6’AXX/ ; Xt ; Vulgate : Jalelitx), branche de la tribu de Zabulon, descendant de Jahélel. Num., xxvi, 26. On ne sait rien de son histoire.

    1. JALON##

JALON (hébreu : Yàlôn ; Septante : ’Iau.wv ; Alexandrinus .-’IaXtiv), le quatrième des fils d’Ezra, de la tribu de Juda. I Par., iv, 17.

1. JALOUSIE (hébreu : qine’âh ; Septante : îîjXo ? ; Vulgate : zelus, zelotypia, xmulatio) désigne proprement l’amour passionné qui fait craindre qu’un autre n’ait quelque part à une affection dont on veut jouir exclusivement. Num., v, 14 ; Prov., vi, 34 ; Cant., viii, 6 ; Eccli., ix, 1, etc. Par extension, ce mot signifie aussi colère, indignation. Ps. lxxviii, 5 ; Zach., 1, 14 ; viii, 2 ; I Cor., x, 22. Le terme « jalousie » s’entend, de plus, dans le sens que nous avons attaché spécialement au mot zèle, c’est-à-dire de l’ardeur avec laquelle le fidèle s’occupe des choses de Dieu et des intérêts religieux. Num., xxv, 11, 13 (Phinées) ; III Reg., xix, 10 (Élie) ; Joa., 11, 17 (Jésus-Christ par application de Ps. lxviii, 10) ; Rom., x, 2 (Juifs ; Vulgate : œmulatio) ; II Cor., xi, 2 (S. Paul). Il y a un zèle et une jalousie mauvais et condamnables, comme il y a un zèle et une jalousie bons et louables. I Mach., viii, 16 ; Rom., xiii, 13 ; I Cor., iii, 3 ; II Cor., xii, 20 ; Gal., v, 20. — L’Écriture attribuant â Dieu par anthropomorphisme les sentiments humains lui attribue celuide la jalousie. Dieu dit souvent de lui-même : « Je suis un Dieu jaloux (’El qannâ’). » Exod., xx, 5 ; xxxiv, 14 ; Deut., iv, 24 ; v, 9 ; vi, 15 ; Jos., xxiv, 19 ; Nahum, 1 2. Dieu considérant comme un mariage l’alliance qu’il a faite avec son peuple, il a droit à l’adoration exclusive de son peuple et, si Israël lui est infidèle par l’idolâtrie, son crime, semblable à un adultère, excite la jalousie de Jéhovah. C’est une des images qui reviennent le plus fréquemment dans l’Écriture. Deut., xxxii, 16 ; III Reg., xiv, 22 ; Is., ix, 6 ; xxvi, 11 ; xxxvii, 32 ; lvii, 8 ; Ose., 11, 2, 16 ; Ezech., v, 13 ; xvi, 38, 42 ; xxiii, 25 ; xxxvi, 5-6 ; xxxviii, 19 ; xxxix, 25 ; Joël, 11, 18 ; Zach., 1, 14 ; viii, 2. Cet anthropomorphisme, qui se retrouve dans tant de livres de l’Ancien Testament, est une preuve très forte de la croyance monothéiste du peuple d’Israël à toutes les époques. Jéhovah n’a jamais souffert de rival ; il n’a jamais admis que les descendants de Jacob adorassent un autre Dieu que lui. On ne peut rien avoir de plus expressif à cet égard que les paroles de Moïse aux Israélites, lorsqu’il leur rapporte pour la seconde fois les tables de la loi : « Tu ne te prosterneras pas devant un autre Dieu, parce que Jéhovah a pour nom le Jaloux ; il est Dieu Jaloux. » Exod., xxxiv, 14. F. Vigouroux.