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JACQUES (ÉPITRE DE SAINT) — JACQUES BAR SALIBI


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X. Division et analyse.

Outre un petit préambule, 1, 1, l’iipltre se divise en trois parties : 1° Exhortation à la constance et à la patience, i ; — 2° Reproches aux taux docteurs, ii-iv, 6 ; — 3° Devoirs des divers états, IV, 7-v. F’PARTIE, I. — L’épreuve est quelque chose de bon parce qu’elle conduit à la perfection, i, 2-4 ; — il faut demander la sagesse avec une foi vive, sans hésitation, y. 5-7 ; — il faut se glorifier dans l’humilité et la bassesse ; la tentation est une épreuve qui nous mérite la couronne de vie, ꝟ. 8-12 ; — tout le mal doit être attribué à l’homme, ꝟ. 13-16, et tout le bien à Dieu, ꝟ. 17, 18 ; — il faut éviter la colère qui ne produit pas la justice de Dieuꝟ. 19, , 20 ; — il faut observer la parole de vie, la loi, et s’appliquer aux bonnes œuvres, ꝟ. 21-27.

il’partie, ii-iv, 6. — L’auteur blâme : — 1° l’acception des personnes, défaut très pernicieux à une époque où il y avait tant d’inégalité dans les conditions sociales, II, 1-12 ; — 2° la présomption en matière de salut et le mépris des bonnes œuvres, sous prétexte que la loi seule sauve, ii, 13-26 ; — 3° l’ambition, le désir des charges et des dignités, les paroles imprudentes et tous les écarts de la langue, m ; — 4° un certain nombre de défauts : plaisirs et discordes, iv, 1-2 ; amour des choses de ce monde, ꝟ. 3-4 ; envie et orgueil, ꝟ. 5-6.

up partie, iv, 7-v. — Il faut se soumettre à Dieu, se détacher des choses de ce monde, pratiquer la miséricorde et l’humilité, iv, 7-10 ; il ne faut ni critiquer ni juger les autres, ꝟ. 11-13° ; — il faut se mettre en garde contre une excessive confiance en soi-même, et ne pas se perdre dans des projets chimériques touchant l’avenir, y. 13 b -17 ; — les riches doivent gémir, car leurs richesses ne leur auront servi à rien ; ils ont retenu le salaire des ouvriers, et ce salaire crie vengeance ; ils se sont plongés dans les plaisirs et ont tué le juste, v, 1-6 ; — par conséquent les chrétiens doivent pratiquer la patience, parce que le jour du Seigneur viendra, ꝟ. 711 ; — surtout ils doivent s’abstenir de tout serment, ꝟ. 12 ;

— se conformer toujours à la volonté de Dieu, ꝟ. 13 ; — si quelqu’un est malade, qu’il profite des moyens que l’Église met à sa disposition, ꝟ. 14-15 ; — que les fidèles confessent leurs fautes et qu’ils prient, car la prière est toute-puissante ; l’exemple d’ÉIie le prouve, ꝟ. 1618. — Il faut ramener les égarés, car quiconque sauvera un pécheur aura sauvé sa propre âme, v, 19-20.

XL Examen du passage dogmatique, v, 14-15. — Ces deux versets soulèvent une question théologique. S’agit-il du sacrement d’Extrême-Onction ? Les auteurs catholiques, l’affirment pour les raisons suivantes : 1° Le concile de Trente a ainsi interprété ce passage, sess. xiv, De Extrema Unctione, c. i, et can. 1, 4. — 2° On y trouve tous les éléments constitutifs du sacrement : la matière, qui est l’huile, la forme, qui est la prière, le ministre, qui est le prêtre, le sujet, qui est le malade, les effets, qui sont le salut, le soulagement et la rémission des péchés. — 3° Il ne peut s’agir d’un remède corporel : a) les derniers mots duꝟ. 15 sur la « rémission des péchés » s’opposent à cette interprétation ; b) si l’Apôtre eût voulu indiquer un remède corporel, il n’aurait pas indiqué le même pour toutes les maladies ; de plus il n’aurait pas conseillé d’appeler le prêtre mais le médecin. — 4° Il ne peut pas être question de guérisons miraculeuses : « Si l’on prétend qu’il s’agit d’obtenir des guérisons miraculeuses, comme celles que faisaient les Apôtres dans leurs premières missions, Marc, vi, 13, saint Jacques n’en aurait pas promis pour tous les cas ; il n’aurait pas dit d’en demander à tous les prêtres indistinctement, et l’Église n’aurait pas fait de cette pratique un rite permanent et obligatoire. » Man. bibl., 10e édit., t. iv, p. 590. — Les protestants, qui rejettent le sacrement de l’Extrême-Onction, ont prétendu que

l’apôtre parle dans ce passage d’un remède naturel destiné à guérir un malade, qui n’est pas moribond, comme celui à qui l’Église catholique confère le sacrement. W. Smith, À dictionary of llie Bible, t. i, Londres, 18C3, p. 927-928. — Il n’est pas nécessaire d’être sur le point de mourir pour recevoir l’Extrême-Onction. Voir Conc. de Trente, sess. xiv, De Extrema Unctione, c. m. Le texte de saint Jacques ne dit rien sur la gravité de la maladie ; il parle d’une maladie en général. Et si l’onction d’huile commandée par l’apôtre peut amener la guérison du malade, l’Église enseigne que l’Extrême-Onction procure assez souvent la guérison corporelle, lorsque cela est nécessaire au salut de l’âme. Cf. Conc. de Trente, ibid., c. n. Voir Extrême-Onction, t. ii, col. 2140.

XII. Enseignements pratiques. — L’Épître de saint Jacques contient d’importantes instructions morales. 1° Défauts à éviter : Il ne faut pas attribuer à Dieu les maux de ce monde, i, 13. On doit éviter le formalisme extérieur ou pharisaïsme, i, 27 ; le luxe immodéré et l’excès d’égards pour les riches, ii, 2, 3 ; les intempérances de la langue, iii, 2-12 ; l’esprit de parti, iii, 14 ; la médisance et la calomnie, iv, 11 ; l’orgueil et la jactance, IV, 16. — 2° Vertus à pratiquer : La patience dans les épreuves, I, 2, dans l’oppression, v, 7, dans les persécutions, v, 10 ; la confiance en Dieu, I, 6, etc. ; la, simplicité, i, 8 ; l’humilité, i, 9, 10 ; iv, 10 ; le bon usage des tentations, i, 12 ; la mansuétude, i, 19>>, 20 ; la pureté, i, 27>> ; iv, 8 b ; la modestie, iii, 17 ; la miséricorde, il, 13 ; le zèle pour la conversion des pécheurs, v, 19-20.

XIII. Bibliographie. — *Mor, Prxlectiones in Jacobi et Pétri Epistolas, Leipzig, 1794 ; *Gabler, De Jacobo, Epistolse eidem adscriptæ auctore, Altdorꝟ. 1787 ;

  • Credner, Einleitung in dos Neue Testament, in-8°,

Halle, p. 595-597 ; *Koster, dans Studien und Kritiken, 1831, n. 3, p. 581 ; *Kern, dans la Tubing. Zeitschrift, 1835, p. 15 ; Id., BriefJacobus, in-8°, Tubingue, 1838 ; * Schneckenburger, Annotatio ad Epistolam Jacobi perpétua, Stuttgart, 1832 ; A. Maier, Einleitung, in-8°, Fribourgen-B. , 1852, p. 394-405 ; *Alford, The greek Testament, in-8°, Londres, 1849-1861, t. IV, 274 ; Schegg, Jacobus der Brader des Hernn und sein Brief, in-8°, Munich, 1883 ; *P. Feine, Der Jacobusbrief, in-8°, Vienne, 1893.

V. Ermoni.

    1. JACQUES (PROTÉVANGILE DE)##


4. JACQUES (PROTÉVANGILE DE), Lvangile apocryphe. Voir Évangiles apocryphes, i re classe, 1°, t. ii, col. 2115.

    1. JACQUES BAR SALIBI##


5. JACQUES BAR SALIBI, auteur et commentateur syrien, monophysite, mort à Amid (Diarbékir) en 1171. Il fut consacré évêque de Marasch (Germanicie) en 1154, par le patriarche jacobite Athanase VIII et prit alors le nom de Denys ; l’année suivante, Athanase lui adjoignit en sus le diocèse de Mabboug et, en 1166, Michel le Grand, successeur d’Athanase, le transféra à Amid, où il mourut. « Il y eut un grand deuil dans toute l’Église, dit Bar Hébræus, car il avait compilé et écrit des commentaires soignés sur tous les livres des deux Jestaments, sur les docteurs, sur les centuries d’Évagre et sur les livres de dialectique, il avait encore composé beaucoup d’autres ouvrages. » — Son commentaire sur l’ancien Testament est conservé à Paris (Fonds syr. n° 66) et n’a pas encore été publié. Les divers livres sont commentés dans l’ordre suivant : le Pentateuque, le livre de Job, Josué, les Juges, les deux livres de Samuel, les livres des Rois, les Psaumes, les Proverbes, l’Ecclésiaste, le Cantique des cantiques, Isaïe, Jérémie et les Lamentations, Ézéchiel, Daniel, les douze petits Prophètes, l’Ecclésiastique. Un certain nombre de livres ne sont donc pas commentés. En revanche les livres mentionnés ci-dessus ont en général deux et quelquefois trois commentaires chacun, l’un appelé matériel ou corporel, c’est-à-dire lifterai, et l’autre spirituel ou mystique, c’est-à-dire sjmbolique.