lient maintenant tonte l’année, plus abondante cependant l’hiver. Deux tronçons de colonnes en marbre sont dressés sur les deux côtés de la chapelle. Le reste des ruines autour des absides du puits n’a pas encore été fouillé ; on y voit émerger d’autres tronçons de colonnes dont deux ou trois en granit gris, d’un diamètre assez considérable, les mêmes sans doute auxquels font allusion les voyageurs.
L’état actuel correspond trop exactement aux descriptions anciennes pour que l’on ne reconnaisse pas les mêmes ruines, la même église, le même puits recherché et vénéré depuis les âges les plus reculés. La situation étant d’ailleurs celle indiquée par l’Évangile et la Bible, avec les autres garanties générales que nous donne l’histoire locale, l’identité du puits de Jacob paraît une des mieux établies parmi tous les monuments que l’on fait remonter aux temps bibliques. Les objections fondées sur la distance de Sichem à ce puits, sur l’existence d’autres fontaines entre la ville et le puits dont nous venons de parler ont été résolues de diverses manières : 1° il n’est pas certain que Sichem et Sichar soient une seule et même ville ; 2° la position de l’ancienne Sichem devait être, probablement, beaucoup plus rapprochée du puits que ne l’est Naplouse ; 3°la Samaritaine pouvait préférer l’eau du puits de Jacob à celle des autres fontaines, par un sentiment de dévotion que n’empêche pas une vie déréglée ; 4° elle pouvait se trouver à la campagne et avoir le puits plus à sa portée qu’aucune autre fontaine — Outre les auteurs que nous venons de citer, on peut consulter encore entre autres : Robinson, Biblical Researches in Palestine, Londres, 1856, t. m p. 326-335 ; Mo r Mislin, Les Saints Lieux, in-8°, Paris, 1868, t. iii, p. 323-330 ; R. Conder, Tent Work in Palestine, in-8°, Londres, 1878, t. i, p. 72-76 ; P. Séjourné, dans la Revue biblique, 1893, p. 242-244 ; 1895, p. 619-622 ; Fr. Liévin de Hamm, Guide indicateur de la Terre Sainte, Jérusalem, 1887, t. iii, p. SO-37 ; Survey of western Palestine, Memoirs, Londres, 18811883, t. ii, p. 172-185 ; Palestine exploration fund, Quarterly statement, Londres, 1873, p. 71 ; 1877, p. 72-75 ; 1879, p. 87-85 ; 1881, p. 195. L. Heidet.
- JACOB BEN-ASCHER##
6. JACOB BEN-ASCHER, exégète juif du XIV » siècle,
qui mourut à Tolède vers 1340. Il a laissé un commentaire
sur le Pentateuque qui se rattache étroitement à
celui de Nachmanide au point de vue cabalistique. Il a
été édité pour la première fois à Zolkiew, in-4°, 1806,
puis à Hanovre, in-4°, 1838. On a aussi de lui les Parperaof’al hal-fôrâ/i, in-4°, Constantinople 1500, 1514 ;
Venise, 1544, 1548 ; etc. Ses Quatre ordres, ’Arbd’âh turim,
n’en sont guère qu’un extrait pratique, très souvent
édité, sorte de code raisonné de la loi mosaïque et talmudique,
si populaire qu’il a vahi à son auteur le nom
de Ba’al hat-turîm, « le maître des ordres. »
E. Levesque.
j 7. JACOB BEN CHAYIM. Voir Rabbiniques (Bibles).
- JACOBA##
JACOBA (hébreu : Ya’âqôbâh ; Septante : T » xa6â ; Codex Alexandrinus : Maxaëâ), chef de famille de la tribu de Siméon qui alla s’établir avec d’autres Siméonistes dans la vallée de Gador. Son nom ne diffère que par la terminaison de celui de Jacob. I Par., iv, 36. Voir Gador, col. 34.
- JACQUES (’lixo)ooc)##
JACQUES (’lixo)ooc), nom de deux apôtres. D’après
un certain nombre d’exégètes, il faudrait admettre un
troisième et même un quatrième Jacques, sinon davantage,
c’est-à-dire un Jacques fils d’Alphée, différent de
Jacques le Mineur, voir Jacques 2, et un autre Jacques,
d’ailleurs inconnu, qui aurait été le père de l’apôtre
Jude. Luc., vi, 16 ; Act., 1, 13. On lit dans ces deux passages’lo-jôav’Iaxuiëou ; la plupart des interprètes sousentendent
àSsî.çôv, « frère de Jacques ; » certains com
mentateurs, au contraire, sous-entendent à tort uîiv, « fils de Jacques. » Ce Jacques père de Jude est tout
à fait inconnu de la tradition. — Le nom de’Iixwëo ;
est le même que celui de’Iocxrâê de l’Ancien Testament,
voir Jacob l, col. 1061 ; mais les Septante ont traité
ce nom comme indéclinable, tandis que les écrivains du
Nouveau Testament lui ont donné une terminaison
grecque qui leur a permis de le décliner. Ils ont conservé
d’ailleurs la forme’IaxoSë, que l’usage avait adoptée
pour le nom du fils d’Isaac et du père de saint Joseph.
La Vulgate latine a fait de même : elle se sert de la
forme Jacob pour les personnages de l’Ancien Testament,
et de la forme Jacobus pour ceux du Nouveau.
Nos noms français sont dérivés du latin, d’après
cette règle générale que la syllabe tonique est toujours
respectée, parce que c’est sur elle que la voix s’arrête,
tandis que les syllabes qui la suivent sont abrégées. Jacob
ayant l’accent tonique sur Vô n’a subi aucun changement,
mais Jacobus ayant l’accent sur a s’est contracté
en Jacques.
- JACQUES (SAINT) LE MAJEUR##
1. JACQUES (SAINT) LE MAJEUR, fils de Zébédée, et
frère de saint Jean l’Évangéliste, un des douze Apôtres ;
il est surnommé « le Majeur » pour le distinguer
de son homonyme, le frère du Seigneur (fig. 199). —
1° L’Évangile, Matth.
iv, 21, 22 ; Marc, i,
19, 20 ; Luc, v, 10, 11,
nous fait connaître la
première rencontre de
Jacques avec Jésus. C’é tait sur les bords du lac
de Génésareth où Jac ques et Jean, son frère,
étaient occupés à rac commoder leurs filets.
Jésus les invita à le sui vre, et aussitôt ils lais sèrent leur père Zébédée
dans la barque avec les
mercenaires, pour obéir
à son appel. On ne sait
pas exactement à quelle
époque eut lieu cet évé nement ; on est porté à
croire que ce fut au
printemps ou dans l’été
de l’an 27. — L’année
suivante, probablement
au printemps de l’an 28,
Jacques fut appelé à l’a postolat avec les onze
autres disciples. Matth.,
x, 2-4 ; Marc, iii, 14 ; vi,
7 ; Luc, vi, 13-16 ; Act.,
i, 13. Dans la liste des
apôtres de Marc, iii, 16 19, Jacques occupe la
seconde place, immédia tement après saint
Pierre ; au contraire dans les listes de Matthieu, de Luc et des Actesj il occupe le troisième rang. — Dans le collège des Douze, Jacques, ainsi que Pierre, André et Jean, paraît avoir été un apôtre privilégié. Voir Apôtres, t. i, col. 782-787. Il paraît en effet dans quatre circonstances solennelles : Pierre, Jacques et Jean assistent seuls à la résurrection de la fille de Jaïre, Marc, v, 37 ; Luc, viii, 51 ; seuls ils sont admis à contempler la transfiguration de Jésus-Christ, Matth., xvii, 1-2 ; Marc, ix, 1 ; Luc, ix, 28, 29 ; seuls aussi ils sont témoins de son agonie, Matth., xxvi, 37 ; Marc, xiv, 33 ; ces trois mêmes apôtres avec André demandent au
Sauveur l’explication de ses paroles sur la fin du monde
199. — Saint Jacques le Majeur. D’après Giov. Santi. Il tient comme emblème le bourdon du pèlerin.
Voir Mrs. Jamoson, Sacred and Legendary Art, 2e édit., in-8° Londres, 1850, p. 140.