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JACOB


comme ambassadeur à Borne. Au lieu de Jacob, le texte 4jrec porte’Axxciç.Voirvccos 2, t. i, col. 115.

4. JACOB, fils de Mathan et père de saint Joseph, l’époux de la Sainte Vierge. Matth., i, 15, 16. Voir Généalogie 2, col. 170, et Joseph 2.

    1. JACOB (PUITS DE)##


5. JACOB (PUITS DE), puits d’eau vive, près de l’ancienne Sichem, ainsi appelé du nom du patriarche auquel on en fait remonter l’origine, et près duquel le Sauveur retournant de Jérusalem en Galilée, par la Samarie, s’assit fatigué et s’entretint avec la femme samaritaine qui était venue y puiser de l’eau. Joa., IV, 3-42. L’Évangile tout en le reconnaissant, par la bouche de la Samaritaine, pour un puits, çpéap, puteus, ꝟ. 11, 12, lui donne cependant le nom de miyr) toO’Iocxwë, fans Jacob, « fontaine de Jacob, » ꝟ. 6. Les anciens l’ont ordinairement désigné sous le nom de « puits de Jacob y,

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196. — L’église du puits de Jacob. D’après Arculf et Adamnan (vers 670).

comme les indigènes de langue arabe qui l’appellent ^constamment bîr Ya’qiib ; les chrétiens occidentaux font plus fréquemment usage aujourd’hui du nom de « puits de la Samaritaine ».

I. Situation et histoire.

On montre le puits de Jacob à deux kilomètres, à l’est, de l’entrée orientale deNâblûs, l’ancienne Sichem, à 200 mètres environ, également à l’est, du petit village de Balâfâh, à 500 mètres au sud-est du tombeau traditionnel de Joseph et à un kilomètre au sud-ouest du village d’El-’Askar ; il se trouve ainsi sur la limite occidentale de la plaine appelée en cette partie sahel el-’Askar, et plus au sud sahel Râgib et sahel Mahnèh, à la base de Djebel e{-fûr, le Garizim de l’Écriture, à l’endroit où ce mont fléchit brus--quement du sud à l’ouest, près du puits, à 500 pas à peine, où bifurquent les chemins de Naplouse à Jérusalem et à la vallée du Jourdain. Voir la carte du mont Garizim, col. 109. Chrétiens et musulmans, juifs et samaritains sont unanimes à reconnaître dans ce même puits celui creusé par le patriarche Jacob dont parle l’Évangile. Les descriptions de l’histoire prouvent l’ancienneté et la perpétuité de cette tradition.

L’Ancien Testament ne fait pas mention du puits de Jacob, mais ses récits font connaître l’usage des patriarches de creuser des puits aux endroits où ils s’établissaient pour leur commodité, et surtout pour éviter les -rixes avec les populations indigènes. Cf. Gen., Xxi, 30 ;

xxxvi, 15, 18-22. Par la narration de saint Jean, IV, 5, 12, nous constatons chez les Juifs et chez les Samaritains l’existence d’une tradition locale attribuant à Jacob l’établissement près de Sichar, en Samarie, tenue par quelques-uns pour une localité différente et par d’autres pour Sichem elle-même (voir Sichar), près de la montagne où adoraient les Samaritains, c’est-a-dire près du mont Garizim, et près du terrain donné par Jacob à son fils Joseph, d’un puits profond creusé pour l’usage de sa famille et celui de ses troupeaux. Ce terrain se trouvait près de Sichem à l’endroit qui fut habité par Jacob ; c’est là qu’après la conquête du pays par Josué furent ensevelis les ossements de Joseph rapportés d’Egypte. Cf. Gen., xxxiii, 18-20 ; xxxv, 4 ; xlviii, 22 ; Jos., xxiv, 32. Au ive siècle, « on montrait encore ce puits, » assure Eusèbe de Césarêe, Onomasticon, au mot X’jyip, édit. Larsow et Parthey, Berlin, 1862, p. 346. Le pèlerin de Bordeaux, en 333, venant du Nord et allant à Jérusalem indique le puits de Jacob, après le tombeau de Joseph, prés du Garizim, de Sichar et de Sichem. ltinerarium, t. viii, col. 790. Vers la fin du même siècle, saint Jérôme traduisant VOnomaslwon d’Eusèbe, remplace l’indication citée par ces mots : « On vient maintenant d’y faire construire une église. » De locis et nom hebr., t. xxiii, col. 963. Sainte Paule Romaine, faisant son pèlerinage des Lieux saints, arrivée « au côté du mont Garizim, entra dans l’église bâtie autour du puits de Jacob ». Id., ’Efist. cvtn, t. xxii, col. 888. Le puits étant devant la grille du sanctuaire, ante cancellos altaris. Antonin de Plaisance (vers 570), De locis sanctis, 6, t. lxxii, col. 901. D’après la description et le dessin de l’évêque Arculf (vers 796), l’église avait la forme d’une croix dont les branches étaienttournées vers les quatrepoints cardinaux (voirfig. 196) ; le puits était au milieu, il avait quarante aunes (orise pour ôpYutaî) ou coudées de profondeur. Adamnan, De locis sanctis, t. II, t. lxxxviii, col. 802-803. Saint Willibald pendant son pèlerinage (723-726) visita « l’église [bâtie] sur le puits », près du Garizim. Acla sanct. Boll., Vitaseu HodœporiconS. Willibaldi, cap. iii, n. 20, juliit.ll, édit. Palmé, p. 508, 509. Le Commemoratoriumde Casis Dei (vers 804), édit. Orient, latin, Genève, 1880, p. 269-270, l’appelle « une grande église ». Pierre diacre, en parlant au commencement du XIIe siècle, d’après les anciens documents, l’indique « à deux milles (environ trois kilomètres) de la ville de Néapolis, l’antique Sichem, et à 500 pas du monument de Joseph » ; De locis sanctis, t. clxxiii, col. 1127. Le pèlerin Sévulf, en 1102, nomme « la fontaine de Jacob », sans faire mention de l’église, peut-être parce qu’elle n’existait plus. Cf. Peregrinatio, dans le Recueil de voyages de la Société de géographie, in-4°, Paris, 1839, t. iv, p. 849 850, soit qu’elle ait été détruite ou qu’elle tombât en ruines. On était occupé à la reconstruire quand Frétellus, probablement avant 1120, écrivit son livre De locis sanctis lerrm Jérusalem, t. CLV, col. 1045, 1046. Jean de Wurzbourg, quelques annéesplustard, latrouvaitrétablie. Ibid., co. 1058-1059. Les dispositions générales n’avaient point été modifiées : « Le puits sur lequel s’assit le Seigneur, distant d’un demi-mille de la ville [de Néapolis], est situé devant l’autel, dans l’église qui a été construite au-dessus et où de saintes religieuse.) se consacrent au service de Dieu, » dit Théodoric, vers 1172, dans son Lxbellus de loch sanctis, édit. Tobler, Saint-Gall et Paris, 1868, p. 94. Ernoul (vers 1187) appelle le « demi-mille » une « demilieue ». Fragments sur la Galilée, dans Itinéraires français, publiés par la Société de l’Orient latin, Genève, 1882, p. 73-74. D’après le moine grec Phocas (1185), la distance du puits à la ville serait « d’environ quinze stades ». De locis sanctis, Bolland., Acta sanctorum, maii t. ii, prelim. , xiii et xiv, p. iv. Trente ans après que les musulmans eurent rétabli leur domination sur le pays, Thietmar, visitant, en 1217, « le puits de Jacob, dans le voisinage de Néapolis, » ne mentionne plus l’église peut-