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ISMAEL — ISMAELITES


par sa mère au sein du désert et « entendu de Dieu ». Alors, en effet, qu’elle le portait encore dans son sein, et qu’elle s’enfuyait une première fois devant le mécontentement de Sara, l’envoyé du ciel la consola et l’encouragea en lui annonçant et le secours divin et les futures destinées de son fils. Gen., xvi, 10-12. Voir Ismaélites. A la naissance de l’enfant, Abraham, se’Conformant à la révélation dont il avait eu part, lui donna le nom d’Ismaël. Gen., xvi, 15. Ce nom, qui n’a pas de variantes en grec, est différemment orthographié dans les manuscrits et lés anciennes éditions de la Vulgate, où l’on trouve ; Hismæl, Ismahel, Hîsmahel, et Smahel. L’édition Clémentine elle-même écrit Ismaël dans la Genèse et dans Judith, ii, 13 ; Ismahel dans les Paralipomènes. Cf. C. Vercellone, Variée lecticmes Vulgatæ lalinæ, Rome, 1860, t. i, p. 56. Abraham, qui jusqu’alors, c’est-à-dire à quatre-vingt-six ans, Gen., xvi, 16, n’avait pas eu d’enfants, regarda celui-ci comme l’héritier que Dieu lui avait promis. Gen., xv, 4. Il le crut jusqu’au jour où le Seigneur lui annonça que le fils de la promesse naîtrait de Sara. Le patriarche, étonné ou confus d’une si grande faveur, se contenta de demander pour Ismaêl la vie et la prospérité. Dieu, tout en renouvelant sa prophétie relative à Isaac, accorda également au premier né ses bénédictions : « Quant à Ismaël, dit-il, je t’ai exaucé : voilà que je le bénirai, je l’accroîtrai et le multiplierai beaucoup ; il engendrera douze princes, et . je le ferai père d’une grande nation. » Gen., xvii, 18-20. A treize ans, le fils d’Agar fut circoncis. Gen., xvii, 23, 25, 26. Sara, l’ayant vu un jour s’amuser avec Isaac et peut-être se moquer de lui, dit à Abraham de le chasser avec sa mère. Celui-ci, dont le cœur paternel fut péniblement affecté de cette demande, n’obéit que sur l’ordre de Dieu. Se levant donc un matin, et prenant du pain et une outre d’eau, il en chargea l’épaule d’Agar, lui remit son fils et la renvoya. La pauvre mère reprit une seconde fois le chemin de l’Egypte, et alla s’égarer dans la solitude de Bersabée. Sa provision d’eau finie, elle laissa sous un arbre Ismaël épuisé de fatigue, et, pour ne pas le voir mourir, s’éloigna à une portée de trait, puis se mit à jeter de hauts cris. Dieu entendit sa voix et celle de son enfant. Il lui montra un puits plein d’eau, où elle remplit son outre et redonna un peu de force à celui dont le Seigneur allait faire le chef d’un grand peuple. Gen., xxi, 9-19. Voir Agar, t. i, col. 262. Le texte sacré présente dans le passage que nous venons de résumer certaines difficultés, pour lesquelles nous renvoyons aux commentateurs. On peut cependant, sans voir de contradictions dans les différentes parties du récit, admettre qù’Ismaël, à ce moment, n’était plus un enfant. Chassé de la maison paternelle, le fils d’Abraham demeura et grandit dans le désert, où il devint habile à tirer de l’arc. Il habita dans le désert de Pharan, appelé aujourd’hui Bddiet-et-Tih, situé à l’ouest de l’Arabah, entre les limites méridionales de la Palestine et le massif du Sinaï. Sa mère lui fit épouser une Égyptienne. Gen., xxi, 20-21. C’est la seconde fois que le sang égyptien allait se mêler au sang hébreu, et c’est de ce double mélange que sortiront les Arabes Ismaélites, qui participeront ainsi au caractère des deux races. Les fils d’Ismaël furent au nombre de douze : Nabaioth (hébreu : Nebayôf ; Septante : Naêaiti’6) ; Cédar (Qêddr, KT)8ap), Adbéel {’Adbé’ël, NaSSc^X), Mabsam (Mibèdm, Ma « raâ|x), Masma (MiSma’, Ma<iu.c<x), Duma (Dùtnâh, AoOjia), Massa (Maièd’, Ma<r<rîj), Hadar (ffàdar, XoSSSv), Théma (Têmâ’, ÔaitiS), Jéthur (Yetûr, ’Ie-coûp), Naphis (NdfîS, Naçlç), et Cedma (Qêdmàh, Ke8(ux). Ils furent eux-mêmes chefs des tribus de même nom. Gen., xxv, 12-16 ; I Par., i, 29-31. Pour la situation géographique de ces peuplades et leur histoire, voir Arabie, t. i, col. 856, et les articles spéciaux qui concernent chacune d’elles. Aux douze patriarches, enfants d’Ismaël, il faut ajouter une fille, nommée Mahéleth, Gen., xxviii, 9, Basemath, Gen., xxxvi, 3

(voir Basemath 2, t. i, col. 1492), et qui devint l’épouse d’Esaû. En dehors des événements que nous venons de raconter, la Bible ne nous apprend rien sur la vie d’Ismaël. Nous savons seulement qu’il se retrouva avec Isaac pour ensevelir Abraham dans la caverne de Makpélah. Gen., xxv, 9. Il n’était donc pas trop éloigné pour que la nouvelle de la mort de son père pût lui parvenir. Il mourut à l’âge de 137 ans. Gen., xxv, 17. Ses descendants « habitèrent depuis Hévila jusqu’à Sur, qui est en face de l’Egypte, en allant vers Assur ». Gen., xxv, 18. Voir Hévila 3, col. 688. C’est à eux principalement que s’applique le caractère prédit par Dieu lui-même à propos d’Ismaël, Gen., xvi, 12. Voir Ismaélites.

A. Legendre.
    1. ISMAEL##


2. ISMAEL, fils de Nathanias. Voir Ismahel 2.

    1. ISMAEL##


3. ISMAEL, le troisième des six fils d’Asel, descendant du roi Saül et de Jonathas par Méribaal, c’est-à-dire Miphiboseth. I Par., viii, 38 ; ix, 44. Dans ce dernier passage, la Vulgate écrit son nom « Ismahel ».

    1. ISMAEL##


4. ISMAEL, père de Zabadias. Voir Ismahel 4.

    1. ISMAEL##


5. ISMAEL, fils de Johanan. Voir Ismahel 5.

    1. ISMAEL##


6. ISMAEL, prêtre, descendant de Pheshur, qui avait épousé une femme étrangère. Esdras l’obligea à la renvoyer. I Esd., x, 22.

    1. ISMAÉLITES##

ISMAÉLITES (hébreu : hay-Ismëê’U, au singulier et avec l’article, I Par., ii, 17 ; xxvii, 30 ; JSmëê’Um, au pluriel et sans article, Gen., xxxvii, 25, 27, 28. ; xxxix, 1 ; Jud., viii, 24 ; Ps. lxxxii (hébreu, lxxxiii), 7 ; Septante : ’la|j.air)Xîrric, ’I<r(j.ar)), ÎTat : Vulgate : Ismælitse, Gen., xxxvii, 25, 27, 28 ; xxxix, 1 ; Jud., viii, 24 ; Ismahelites, Ismahelitæ, I Par., ii, 17 ; xxvii, 30 ; r Ps. lxxxii, 7), descendants d’Ismaël, fils d’Abraham et d’Agar. Gen., xxxvii, 25, 27, 28, etc.

I. Histoire.

Dans les passages indiqués de la Genèse et des Juges, le nom d’Ismaélites est une appellation générale qui s’étend aux tribus nomades des régions transjordanes, aux Madianites en particulier. Ils formaient, eneffet, parmi les Abrahamides, la population la plus nombreuse et la plus puissante. Du reste, par la communauté de leur origine, leur genre de vie, leur trafic, les Ismaélites et les Madianites pouvaient être facilement confondus. Il n’est donc pas étonnant de voir les deux noms appliqués aux marchands qui achetèrent Joseph. Gen., xxxvii, 25, 27, 28, 36 ; xxxix, 1. Dans le Ps. lxxxii (hébreu, lxxxiii), 7, les Ismaélites sont pris comme peuple particulier et cités parmi les nations habitant au sud et à l’est de la Palestine et coalisées contre le royaume théocratique. Enfin, dans I Par., n, 17 ; xxvii, 30, le nom ethnique est joint à celui de deux personnages, Jéther et Ubil. C’est tout ce que la Bible nous apprend sur ce peuple considéré dans son ensemble. Il ne reste plus que l’histoire particulière de chacune des tribus issues d’Ismaël, énumérées Gen., xxv, 13-15 : Nabaïoth, Cédar, Adbéel, Mabsam, Masma, Duma, Massa, Hadar, Théma, Jéthur, Naphis, Cedma. Si quelques-unes sont demeurées inconnues, les autres ont pu être identifiées, et nous connaissons, tantôt d’une façon précise, tantôt d’une manière générale, le territoire qu’elles ont occupé. Ce territoire est compris entre le Hedjâz actuel au sud et la Damascène, peut-être le golfe Persique au nord, la Palestine transjordane à l’ouest et les solitudes du désert syrien à l’est. Voir Arabie, t. i, col. 856, 862. Les Nabuthéens surtout ont laissé un nom et des monuments dans l’histoire. Les Ismaélites sont les Mustariba ou « devenus Arabes » dont parlent les historiens de l’Arabie. « Ce fait, qu’une partie des tribus de l’Arabie descendaient d’Ismaël, fils d’Abraham et de l’esclave égyptienne Iiagar, attesté de-