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INSECTES — INSOLATION

tine en compte une multitude d’espèces. Quelques insectes sont utiles à l’homme ; la plupart lui sont désagréables, quelquefois même fort nuisibles. Les insectes se divisent ordinairement en huit ordres désignés par la conformation de leur ailes.

1° Coléoptères (ailes à étui), pourvus de quatre ailes, dont deux supérieures appelées élytres servant d’étui à deux ailes inférieures. Aucun coléoptère n’a son nom dans la Bible, mais les ravages de plusieurs sont décrits. , Voir Calandre, t. ii, col. 53 ; Charançon, t. ii, col. 580 ; Élater, t. ii, col. 1642 ; Hanneton, col. 419 ; Scarabée.

2° Orthoptères (ailes droites), caractérisés par quatre ailes membraneuses et droites. Le principal insecte de cet ordre est la sauterelle, dont les ravages sont fréquemment rappelés dans les Livres Saints, et qui y est elle-même décrite sous neuf noms différents. Voir Sauterelle.

3° Hémiptères (demi-ailes), pourvus de quatre ailes dont les deux supérieures ne sont que des demi-élytres. L’ordre se divise en hétéroptères, dont les ailes ont plus de consistance à la base qu’aux extrémités, et en homoptéres, dont les ailes ont partout la même consistance. Aux homoptéres appartient la cochenille, qui fournit le cramoisi. Voir Cochenille, t. ii, col. 816.

4° Névroptères (ailes à nervures), insectes à ailes transparentes et parcourues par des nervures. À cet ordre d’insectes, généralement élégants, appartiennent les libellules, les éphémères, etc. Il n’en est pas fait mention dans la Bible.

5° Hyménoptères (ailes à membranes), insectes dont les ailes membraneuses sont simplement veinées, sans nervures d’apparence réticulée comme chez les névroptères. Plusieurs espèces d’hyménoptères ont un nom dans les Livres Saints, et quelques-unes y sont l’objet d’une spéciale attention. Voir Abeille, t. i, col. 26 ; Fourmi, t. ii, col. 2340 ; Frelon, t. ii, col. 2401 ; Guêpe, col. 357.

6° Lépidoptères (ailes à écailles), insectes dont les . quatres ailes veinées et colorées sont recouvertes d’une sorte de poussière farineuse composée de petites écailles. Les lépidoptères subissent des métamorphoses complètes et passent par l’état de chenilles et de chry--salides avant de devenir des insectes parfaits. Après leur transformation totale, ils se divisent en diurnes ou papillons, en crépusculaires et en nocturnes ou phalènes. Les lépidoptères sont assez peu représentés en Palestine, où la sécheresse du climat leur est défavorable, et la Sainte Écriture ne fait aucune mention des papillons. Par contre, elle nomme souvent la teigne, qui est la chenille très malfaisante d’un lépidoptère nocturne. Voir Teigne.

7° Diptères (deux ailes), insectes qui n’ont que deux ailes utilisables, les deux autres restant à l’état rudimentaire. Les diptères forment de nombreuses espèces, la plupart très nuisibles. On les divise en quatre sousordres : 1. les suceurs, principalement représentés par l’aphaniptère ou puce ; voir Puce ; 2. les nymphiparei, non mentionnés dans la Bible ; 3. les chétocères (cornes de crin), parmi lesquels les mouches de toute espèce, voir Mouche, et un athéricère (corne pointue), le dacus des olives, voir Dacus, t. ii, col. 1201 ; 4. les némocères (cornes de fil), à antennes filiformes, dont les plus célèbres sont les cousins ou moustiques. Voir Cousin, t. ii, col. 1092.

8° Aptères (sans ailes), insectes qui n’ont que des ailes rudimentaires ou n’en ont pas du tout. De ce nombre est le pou, que les auteurs sacrés ne nomment pas, mais dont l’existence est supposée par certaines

maladies. Voir Pou.

H. Lesêtre.
    1. INSOLATION##


INSOLATION, asphyxie causée par la grande chaleur. Parfois le sujet frappé subitement tombe sans connaissance et succombe dans le coma ou assoupissement

dont on ne peut le tirer. D’autres fois il y a mal de tête, soif ardente, sensation d’accablement et, quelques heures après, la mort. L’insolation a pour effet d’altérer la fibre musculaire, d’où l’arrêt possible du cœur. Elle se produit dans les pays chauds et aussi dans les pays tempérés à l’époque des grandes chaleurs, par le contact avec les couches d’air voisines du sol et beaucoup plus échauffées que les autres. L’apoplexie sanguine ou coup de sang peut être aussi le résultat d’une exposition à un soleil trop ardent. En pareil cas, le sujet est frappé d’une congestion subite et interne au cerveau, par suite de l’afflux exagéré du sang dans cet organe. La congestion, qui paralyse l’action du cerveau, est quelquefois foudroyante et cause une mort immédiate. D’autres fois, elle est graduelle et arrive à un dénouement mortel si des soins particuliers n’interviennent. C’est dans l’âge mûr et la vieillesse que le coup de sang est le plus fréquent.

1° Cas d’insolation dans l’Écritu.e. — 1. Le fils de la femme de Sunam, l’hôtesse d’Elisée, paraît avoir succombé à une insolation. Il était allé un matin vers son père au milieu des moissonneurs. On était par conséquent à la saison chaude. Tout à coup, l’enfant s’écria : « Ma tête ! ma tête ! » On le porta à sa mère qui le tint sur ses genoux, et à midi il succomba. Le prophète, averti de l’accident, vint lui-même et ressuscita l’enfant en se couchant sur lui, comme avait fait Élie, son maître, en une circonstance analogue. IV Reg., iv, 18-20, 33, 34.

— 2. Le mari de Judith mourut de même d’une insolation. Il était aux champs avec les moissonneurs qui liaient les gerbes, quand l’ardente chaleur (4 xaûo-uv, sestus) le frappa à la tête. On le transporta à Béthulie, où il succomba. Judith, viii, 3. — 3. Le prophète Jonas eut un commencement d’insolation, pendant qu’il demeurait à l’est de Ninive, à la suite de sa prédication. Un matin, un vent chaud d’orient se mit à souffler et le soleil frappa sur la tête de Jonas. Celui-ci commença alors a ressentir cet accablement qui est la conséquence de l’insolation, et il souhaita la mort. Jon., iv, 7. — Afin de se préserver des accidents causés par le soleil, les Israélites n’allaient jamais tête nue. Voir Coiffure, t. ii, col. 828.

Dieu protège son peuple contre l’insolation.


C’est par la protection de Dieu que l’Israélite sera préservé des insolations pendant ses montées à Jérusalem’Pendant le jour le soleil ne te frappera pas, Ni la lune pendant la nuit.

Ps. cxx, 6. Le Psalmiste attribue ici à la lune un effet analogue à celui que produit le soleil. « Les rayons de la lune peuvent aussi devenir intolérables, affecter les yeux de maladies et, particulièrement dans les zones équatoriales, causer des congestions mortelles. » Frz. Dclitzsch, Die Psalmen, Leipzig, 1874, t. ii, p. 262. Le froid peut en effet amener la congestion aussi bien que le chaud, et l’on sait que les nuits de Palestine sont quelquefois très froides. Les voyageurs s’en aperçoivent quand la clarté de la lune leur permet de poursuivre leur route, et alors ils attribuent à la lune un effet dont elle n’est point cause. Gen., xxxi, 40 ; Jer., xxxvi, 30.

— Isaïc, xlix, 10, promet au peuple de Dieu qu’à son retour de la captivité l’ardente chaleur et le soleil ne le frapperont point. — Saint Jean reproduit les expressions d’Isaïe dans sa description de la Jérusalem céleste : « Ni soleil ni aucune ardeur ne les frapperont. » Apoc, vu, 16. Cette assurance avait une particulière signification pour des Orientaux.

Saint Paul sur le chemin de Damas.

On a quelquefois

tenté d’expliquer par une insolation ce que saint Luc raconte de saint Paul terrassé sur le chemin de Damas. Act., IX, 3, 4. La congestion aurait été causée par le brusque passage d’une plaine dévorée par le soleil aux frais ombrages des jardins qui entourent la ville. Mais les phénomènes consécutifs que décrit saint Luc,