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INDUSTRIE CHEZ LES HÉBREUX — INJUSTICE

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Les rabbins imposaient aux pères de famille l’obligation d’apprendre un métier à leurs fils ; Cf. Tosaphat des Kiddouschîn, i. — Nous savons que saint Paul, élevé à l'école des rabbins, fabriquait des tentes. Toutefois on s’abstenait d’exercer certains métiers qu’on regardait comme indécents, par exemple : ânier, chamelier, batelier. Cf. [Bab.] Tr. Kiddouschîn, 82 a.

III. Principales industries. —Pour l’industrie du bois, voir Artisans, t. i, col. 1045 ; pour celles des métaux, ilid. ; voir aussi Bronze, t. i, col. 1943 ; Cuivre et Fer, t. ii, col. 1145 et 2205 ; de la pierre, de l’argile, des étoffes et tissus, voir Artisans, t. i, col. 1045-1046. Quant à la teinture des étoffes, le mot de « teinturier » ne se trouve pas dans la Bible. Toutefois on peut conclure que les Hébreux connaissaient ce métier, parce que l'Écriture nous parle souvent d'étoffes colorées. La couleur la plus employée était le pourpre rouge, 'argâmàn, îcopçûpa, Ezech, , xxvii, 7, 16. Voir Pourpre.

V. Ermoni. INFANTERIE. Voir Armée, II, 4°, 1. 1, col. 974.

    1. INFIDÈLE##

INFIDÈLE (âiuirro ;, infidelis) désigne, dans le Nouveau Testament : — 1° celui qui n’a pas la foi en JésusChrist. I Cor., vi, 6 ; vii, 12-15 ; x, 27 ; xiv, 22-24 ; II Cor., IV, 4 ; vi, 14-15 ; I Tim., v, 8 ; Tit., i, 15. Dans Rom., xv, 31, l’infideles de la Vulgate est la traduction d’omeiOui ;, « incrédules ». Voir Fidèle, t. ii, col. 2232, et Incrédule, col. 871. Dans d’autres passages du Nouveau Testament, l’infidèle est : — 2° celui qui manque de confiance en Dieu, Matth., xvii, 15 (Vulgate, 16, incredulus) ; Marc, IX, 19, Luc, IX, 41 ; — 3° celui qui ne croit pas comme saint Thomas après la résurrection (Vulgate : incredulus), Joa., xx, 27 ; — 4° celui à qui l’on ne peut pas ou à qui l’on ne doit pas se fier. Luc., xii, 46 ; Apoc, xxi, 8 (Vulgate : increduli). — Dans l’Ancien Testament, la Vulgate emploie le mot infidelis dans ce dernier sens, Deut., xxxii, 20 (hébreu : bariim lô'-'êmun bâtn, « des fils en qui [on ne peut avoir] confiance » ) ; Prov., xxv, 19 (bôgêd, « perfide » ), etc. Le substantif àmaûz (Vulgate : infidelitas) est employé dans le sens de « perfidie ». Sap., xiv, 25.

    1. INHUMATION##


INHUMATION. Voir Funérailles, t. ii, col. 2416, et Tombeau.

    1. INIMITIÉS##


INIMITIÉS, INIMICITI/E, traduction dans la Vulgate du mot hébreu Sîtnâh, « accusation, contradiction » (de iâtdn, « adversaire), d Isaac donna ce nom à un puits que ses bergers avaient creusé, parce qu’il devint un sujet <le contestation et de querelle entre eux et les bergers de Gérare. Gen., xxvi, 21. Voir Gérare, col. 197. Ce fut le second puits que les gens d’Isaac creusèrent dans la vallée de Gérare. E. H. Palmer, The désert of the Exodus, 1871, t. ii, p. 385, croit en avoir retrouvé la place dans une petite vallée nommée Schutnet er-Buheibéh, et qui rappelle, avec le nom de ce puits, celui du troisième qui fut creusé par le patriarche, Rehoboth (Vulgate : Lalitudo). Gen., xxvii, 22. Dans la carte du Négeb par Palmer, Schutnet er-Ruheibéh figure à l’ouest de l’ouadi Buheibéh, où il débouche au nord de l’ouadi el-Abyadh et au sud de l’ouadi Fam.

    1. INIQUITÉ##


INIQUITÉ. Voir Péché.

    1. INGRATITUDE##


INGRATITUDE, manque de reconnaissance pour les bienfaits reçus. — On ne trouve pas dans l'Écriture dé substantif répondant à ce terme abstrait. L’adjectif « ingrat » n’existe pas non plus en hébreu, mais il est usité en grec, or/âpiirroç, et aussi en latin, ingraliis, et on le lit trois fois dans les livres deutérocanoniques de l’Ancien Testament, et deux fois dans le Nouveau Testament. Pnp„ xvi, 29 ; Eccle., xxix, 22, 32 (17, 25) ; Luc, vi, 35 ; Jl Tim.. iii, 2. De même que le caractère de l’ingrati tude est d’abandonner son bienfaiteur, Eccle., xxix, 32, et même son sauveur, ibid., ꝟ. 22, ainsi c’est le propre de la souveraine bonté, qui est Dieu, de l’exercer même envers des ingrats. Luc, yi, 35. L’ingratitude est du reste souvent flétrie dans l'Écriture sans être nommée expressément : elle est menacée de toutes sortes de maux. Prov., xvii, 13. Dieu ne réalise pas les vaines espérances de l’ingrat qui s'évanouissent comme les glaces au printemps, et comme l’eau inutile qu’on répand et qui disparaît. Isap., xvi, 29. Dieu se plaint souvent de l’ingratitude des Juifs. I Reg., x, 18-19 ; Is., i, 2 ; v, 4 ; Jer., ii, 5, 6 ; Ezech., xvi ; Ose., xiii, Mich., vi ; Matth., xi, 20 ; Luc, xvii, 18 ; Joa., xi, 46-47. Saint Paul met les ingrats au nombre des méchants qu’il faut éviter. II Tim., iii, 2. P. Renard.

    1. INJURE##


INJURE. — Dans son sens le plus général ce terme désigne la violation d’un droit : il est alors synonyme d’injustice. L’hébreu résa' répond à ce sens, et est employé pour signifier toute action qui viole la justice : acquisition injuste, balances fausses, etc. Job, xxxiv, 10 ; Mich., vi, 10, 11. Dans un sens plus.restreint, l’injure est une injustice en paroles : une parole outrageante. Dans cette acception, l’injure est désignée ordinairement dans l'Écriture par le mot hérpâh, Ps. lxxiii, 22 ; Jer., li, 51 ; Lam., iii, 61, qui est employé non seulement pour désigner les paroles outrageantes adressées aux hommes, mais encore pour les paroles blasphématoires prononcées contre Dieu par les impies. Ps. lxxui, 22. — L’injure est représentée comme très pénible à supporter, Eccli., xxvii., 16 ; elle fait une blessure au cœur, Ps. lxviii, > 21 ; elle est sur l'âme comme un soufflet sur le visage. Job, xvi, 11. Celui qui reçoit des injures doit les mépriser, Is., li, 7 ; mais il est mieux encore de les supporter pour Dieu, II Reg., xvi, 10 ; ce qui est pour l’homme un puissant motif d’espérance. Ps. lviii, 8 ; Jer., xv, 15. D’après le Ps. xtv, 3, celui, qui s’abstient de proférer des injures est digne d’habiter dans la maison de Jëhovah. Notre-Seigneur dit que celui qui injurie son frère sera puni, Matth., vi, 22 ; mais il recommande de supporter les injures et de les pardonner. Matth., v, 39, 41 ; xviii, 21-35 ; Luc, vi, 27-39 ; xvii, 3-4.

P. Renard.

    1. INJUSTICE##

INJUSTICE (hébreu : hdniâs, terme qui correspond à l'égyptien himata, l’injustice commise avec violence ; 'âvél ; 'âvldh ; résà' ; Septante : àicxfa ; Vulgate : injustitia, injuria, iniquitas), tout acte contraire à la justice et au droit.

La loi.

Deux préceptes du décalogue défendent

spécialement les actes injustes, Exod., xx, 15, 16, et un autre condamné même le désir de les commettre. Exod., xx, 17. Dieu réprouve en particulier l’injustice dans les sentences judiciaires. Exod., xxiii, 7 ; Lev., xix, 15. Il ne veut pas qu’on donne son appui au faux témoin, Exod., xxiii, 1, et il requiert la condamnation de l’injuste. Deut., xxv, 1. Il a en abomination l’injustice commise à l’aide de faux poids et de fausses mesures. Deut., xxv, 16. Les écrivains sacrés rappellent de temps en temps ces prescriptions de la loi naturelle et divine. Dieu hait l’injustice. Ps. v, 5 ; xuv, 8 ; Is., lxi, 8. Il la tient loin de lui. Job, xxxiv, 10.

Les faits.

Avant le déluge, l’injustice régnait sur

la terre. Gen., vi, 11, 13. À l'âge patriarcal, Siméon et Lévi la commirent par leur violence sanguinaire. Gen., xlix, 5. La pratique de l’injustice est ensuite signalée chez les amis de Job, qui portent sur lui des jugements iniques, Job, XXI, 27 ; chez les méchants en général/ I Reg., xxiv, 14 ; Prov., iv, 17 ; Is., xxvi, 10 ; dans la ville de Jérusalem, Ps. liv, 12 ; dans les tribunaux, Eccle., iii, 16 ; chez les marchands qui se servent de balances trompeuses, Ps. lvii, 3 ; Mich., vi, 11 ; chez certains riches hypocrites, Eccli., xiii, 4 ; chez les idolâtres en général, Sap., xiv, 28 ; chez les Égyptiens, Jon., iii, 19 ;