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INCONTINENCE — INDE


rieurs de la volupté. Ce vice est constamment flétri dans l’Écriture. Exod., xx, 14 ; Lev., xviii, 22, 23 ; xx, 13, 16 ; Deut., xxii, 20, 30 ; xxiii, 17 ; Prov., v, 3, 6 ; vi, 24 ; vii, 5, 27 ; Ezech., xxii, 11 ; Luc, xviii, 20 ; Act., xv, 20 ; Rom., i, 26-27 ; xiii, 13 ; I Cor., vi, 9, 10 ; Gal., v, 19 ; Eph., v, 5 ; Col., iii, 5 ; Heb., xiii, 4 ; Jac, ii, H ; Apoc., xxi, 8. L’incontinence a son remède principal dans la prière, Sap., viii, 21 (suivant l’interprétation vulgaire)’, aidée de la mortification, Rom., vril, 13 ; Col., iii, 5. Voir Fornication, t. û, col. 2314. P. Renard.

    1. INCRÉDULE##


INCRÉDULE. L’incrédule (àra : 8ûv, âimO-riç ; incredulus), est, dans sa signification chrétienne, celui qui ne croit pas à Jésus-Christ et refuse ainsi d’obéir à Dieu. Joa., iii, 36 ; Act., xiv, 2 ; xvii, 5 (non traduit dans la Vulgate) ; xxvi, 19 ; Rom., ii, 8 (qui non acquiescunt veritati ) ; x, 21 (citation dis., LXV, 2. Vulgate : non credens ) ; xv, 31 (Vulgate : infidèles) ; Tit., i, 16 (Vulgate : incredibiles) ; iii, 3 ; Heb., iii, 8 ; xi, 31 ; I Pet., ii, 7, 8 (Vulgate : non credentes, nec credunt) ; iii, 1 (Vulgate : non credunt), 20 ; iv, 17 (Vulgate : non credunt). Cf. Luc, i, 17. L’Apocalypse, xxi, 8, porte en latin increduli, là où le grec lit ôfiriorot, « infidèles, » dans le sens d’indignes de confiance. — L’hébreu ne possède aucun mot qui corresponde exactement à incrédule. Dans l’Ancien Testament, la Vulgate emploie néanmoins, plusieurs fois, le mot incredulus, parce que le christianisme en avait rendu l’usage courant parmi les chrétiens latins. Il désigne celui qui ne croit pas à la parole de Dieu. Kum., xx, 10, 24. Dans le ꝟ. 10, saint Jérôme ajoute le mot increduli qui n’a pas de correspondant dans l’original ; au jꝟ. 24, il traduit par incredulus fuerit le mot méritera, « vous avez été rebelles, » de l’original. C’est ce même verbe merifém qu’il rend par increduli, Deut., i. 26. Dans Is., xxi, 2, bôgèd, « le perfide », Is. lxv, 2, et Jer., v, 23, sôrêr, « le rebelle, » sont traduits par incredulus, de même que sârdb, « rebelle, » dans Ezech., ii, 6, et’uplâh, « [l’âme] orgueilleuse, arrogante, » dans Hab., ii, 4. Dans Judith, xiii, 27, la Vulgate emploie le mot increduli pour signifier ceux qui ne sont pas adorateurs du vrai Dieu. Le texte grec n’a pas de passage exactement correspondant, xiv, 6. — Dans les parties deutérocanoniques de l’Ancien Testament qui n’ont pas été traduites par saint Jérôme et où l’on a conservé la version de l’ancienne Vulgate, le mot incredibilis est employé plusieurs fois, de même que Tit. i, 16, dans le sens d’« incrédule ». Sap., x, 7 (àmoroûna) ; Eccli., xxiii, 33 (Septante : T|irs£8T)<re), etc. ; Baruch, i, 19 (iireiSoùvte ;).

    1. INCRÉDULITÉ##


INCRÉDULITÉ. (àittort’a ; Vulgate : incredulitas), manqué de foi. Le mot incredulitas n’est jamais employé dans l’Ancien Testament. Dans le Nouveau, la Vulgate s’en sert seize fois. Il marque ordinairement l’absence de foi en Notre-Seigneur ou en sa puissance, Matth., xiii, 58 ; Marc, vi, 6 ; xvi r 14 ; Rom., iii, 3 ; iv, 20 (Vulgate : diffidentia) ; xi, 20, 23 (30 et 32, grec : cntetôetav) ; Col., iii, 6 (grec : ôirefŒta ;) ; I Tim., i, 13 ; Heb., iii, 12, 19 (des anciens Juifs) ; iv, 6 et 11 (grec : àmideia). Voir aussi Eph., ii, 2, et v, 6, où le mot grec àirei’fleia, employé dans le même sens, est traduit par difidentia. Dans Matth., xvii, 19 (20), et Marc, ix, 24, àmo-ti’a et incredulitas signifient la faiblesse de la foi qui a besoin d’être fortifiée. Saint Jean insiste sur l’injure que le manque de foi fait à Dieu. I Joa., v, 10. Ceux qui ne croient pas en lui seront punis. I Pet., IV, 17.

INDE (hébreu : wfi, Hoddû pour Hindu ; en perse : Hindu ; en sanscrit : Sindlm, « mer ou grande rivière, » c’est-à-dire l’Indus et la région qu’arrose ce fleuve, le Pendjab actuel et peut-être le Sirtdhy, Hérodote, vu, 9 ; Esth., i, 1 ; viii, 9 ; Septante : ’IvSixtj ; Vulgate : Initia], contrée de l’ancien monde, correspondant à peu

près à l’Inde actuelle. Le pays borné au nord par la chaîne de l’Himalaya, qui le sépare du Thibet, forme une vaste presqu’île triangulaire dont la pointe méridionale s’enfonce dans l’océan Indien. L’Inde antique s’étendait, à l’est, jusqu’à l’embouchure du Gange et, à l’ouest, jusqu’au cours de l’Indus. Dans les inscriptions cunéiformes, cette contrée est appelée Hindui.

1° La Sainte Écriture, en parlant du commerce maritime de Salomon, dit que ce roi recevait d’Ophir de l’or, du bois de santal, des pierres précieuses, de l’argent, de l’ivoire, des singes et des paons. III Reg., ix, 28 ; x, 11, 22. Or tous ces. objets étaient certainement de provenance indienne ; plusieurs même ne sont connus en hébreu que par leur nom sanscrit. L’or, l’argent et les pierres précieuses, cachés dans les flancs de l’Himalaya ou charriés par les cours d’eau, ont de tout temps abondé dans l’Inde. Hérodote, iii, 106 ; Strabon, xv, 1, 30, 57 ; Ctésias, Indica, 12 ; Pline, H.N., vi, 23 ; xxxvii, 76. Le bois de santal, algoum, a un nom qui vient du sanscrit valgu ou valgum, et ne se trouve lui-même que dans l’Inde. L’ivoire, bien qu’ayant un nom hébreu, ëên ou qarnôf s’en, « dent » ou « cornes de dent », est aussi appelé Sên habbini, c’est-à-dire très probablement dent de l’animal que le sanscrit appelle ibha et qui est l’éléphant. Voir Éléphant, t. ii, col. 1660 ; Ivoire. Le nom du singe, qôf, reproduit le sanscrit kapi, et celui du paon, tukki, le tamoul tôkei. Les singes ne serencontrent que dans les régions tropicales, comme le sud de l’Inde, et les paons sont originaires de ce dernier pays, le seul d’ailleurs où ils vivent à l’état libre. Pour rapporter ainsi des produits du sol indien, il fallait donc que les marins de la flotte salomonienne se rencontrassent sur quelque rivage avec des trafiquants venus de l’Inde, ou même plus vraisemblablement, comme le donne à penser la longue période de trois ans qu’ils mettaient à faire le vcyage, III Reg., x, 22, qu’ils allassent eux-mêmes jusqu’à la côte occidentale de l’Inde, au delà de l’embouchure de l’Indus. Voir Ophir. Les rapports des Hébreux avec ce pays se bornèrent à ces relations commerciales ; ils ne furent d’ailleurs ni fréquents ni durables. Néanmoins, la tradition juive garda le souvenir de l’Inde. Les traducteurs grecs de III Reg., ix, 28 ; x, 11 ; I Par., xxix, 4 ; [II Par., viii, 18 ; ix, 10, rendirent l’hébreu’ofir par Swçtpâ ou Eouçip, qui est le nom copte de l’Inde. Peyron, Lexicon linguæ coplicæ, Turin, 1835, p. 218. Josèphe, Ant. jud., VIII, vi, 4, identifie l’Ophir de Salomon avec Sophir, contrée de l’Inde, tt, ç Iv8mîj{. Enfin saint Jérôme, dans sa traduction de Job, xxviii, 16, rend l’hébreu : « On ne compare pas la sagesse avec l’or d’Ophir, » par : Non conferetur tinclis Indise coloribus, « on ne la comparera pas aux teintures de l’Inde. » Cf. Vigouroux, La Bible et les découvertes modernes, Paris, 1896, t. iii, p. 382-394.

2° Le livre d’Esther, i, 1 ; viii, 9 ; xiii, 1 ; xvi, 1, dit qu’Assuérus, c’est-à-dire Xerxès I", régna de l’Inde à l’Ethiopie sur cent vingt-sept provinces. C’est à Cyrus que remonte la conquête de la Bactriane et des pays situés sur la rive droite de l’Indus. Ctésias, Persica, 2 ; Hérodote, i, 153, 177. Voir Cyrus, t. ii, col. 1191. Quand son troisième successeur, Darius I er, jugea à propos de diviser son empire en satrapies, les Indiens, c’est-à-dire les riverains de l’Indus, formèrent l’une de ces provinces. Au dire d’Hérodote, iii, 94, cette satrapie l’emportait de beaucoup sur toutes les autres par sa population, sa richesse et, en conséquence, l’importance des taxes qu’elle payait. Elle fournissait en particulier aux monarques perses des troupes de chiens que quatre - grands bourgs de Babylonie avaient la charge exclusive d’entretenir. Hérodote, i, 192. Ctésias, Persica, 64, terminait son ouvrage sur la Perse par rénumération des voies qui menaient d’Éphèse en Bactriane et dans l’Inde, et par le compte des stations, des distances et des journées de marche. Il est probable que la route de l’Inde