Page:Dictionnaire de la Bible - F. Vigouroux - Tome III.djvu/430

Cette page n’a pas encore été corrigée
829
830
IDOLE — IDUMÉE


garé par Michas et transplanté à Laïs (Dan) par une colonie de Danites. Le soin qu’on eut de le confier au lévite Jonathan, descendant de Moïse, semble montrer qu’on entendait imiter le culte légitime de Silo. Du reste, le Culte schismatique, mal protégé par un sacerdoce infidèle, ne tardait pas à dégénérer et, s’il n’était pas tout à fait idolâtrique au début, il le devenait bientôt par l’infiltration continue des croyances et des cérémonies étrangères. Sur l’éphod de Gédéon, Jud., viii, 24-27, voir Gédéon, col. 149, et Éphod, t. ii, col. 1865.

Le choix d’une divinité entraîne, par le fait même, l’adoption d’un rituel correspondant, en harmonie avec la nature et l’histoire de cette divinité. C’était un dogme reçu de toute l’antiquité païenne que, pour plaire à un dieu, il fallait l’adorer comme il entendait l’être et embrasser les rites prescrits par lui, sans y changer un iota. Aussi, quand les déportés babyloniens veulent joindre à l’adoration de leurs idoles le culte de Jéhovah, ils font appel à un prêtre Israélite qui soit au fait des cérémonies de la religion juive. IV Reg., xvii, 25-28. Il y a des rites uniformes et immuables, parce qu’il sont dictés par l’instinct religieux, le même partout ; par exemple, les sacrifices et l’oblation de l’encens. On offrait de l’encens aux diverses formes de Baal, Ose., n, 13 (hébreu, 15) ; au serpent d’airain, IV Reg., xviii, 4 ; au veau d’or de Béthel, III Reg., XII, 33 ; aux divinités adorées par les femmes païennes de Salomon. III Reg., xi. 18 ; à Moloch dans la vallée de Hinnom, II Par., xxviii, 3 ; aux étoiles et aux signes du zodiaque, IV Reg., xiii, 5 ; au dieu des Iduméens, II Par., xxv 14 ; à la statue de Nabuchodonosor, Dan., Il, .46, enfin sur tous les hauts-lieux, quel qu’en fût le titulaire. IV Reg., XII, 3 ; xiv, 4 ; xv, 4, 35 ; xv, 4, etc. Les libations ne semblent pas avoir eu un caractère plus spécial. On les offre à la reine des cieux, Jer., xliv, 17, 18, 19, 25 ; au dieu Gad, Is., lxv, 11 ; aux Baals, Jer., vii, 8, enfin à toutes les idoles en général. Jer., xi, 12 ; xxxii, 29 ; Ezech., xx, 28, etc.

Là où l’emprunt est évident, c’est dans les rites particuliers à un peuple ou à un culte ; par exemple dans le baisement des idoles, III Reg., xix, 18 ; Ose., xiii, 2 ; dans les larmes qui accompagnaient le trépas périodique de Thammuz, Ezech., viii, 14 ; dans les processions où les statues des dieux étaient portées en triomphe. Am., v, 26. Malheureusement les détails de ce genre sont jetés en passant par les écrivains sacrés qui, sûrs d’être compris de leurs contemporains, se contentent le plus souvent d’une simple allusion. Quand les descriptions sont plus explicites, dans Jérémie, Baruch, Ézéchiel et Daniel, il’est question de l’idolâtrie telle qu’elle se pratiquait à l’étranger, non telle que l’avaient adoptée les Juifs infidèles. Cf. Ezech., viii. Ce qu’on peut dire en général, c’est que le culte de Baal et d’Astarthé, répandu surtout dans le royaume du nord, était un culte naturaliste, ami des bosquets, des collines et des fontaines, comportant un nombreux sacerdoce organisé en corporation ; le culte de Moloch, plus en faveur dans le royaume de Juda et particulièrement à Jérusalem, était un culte sanguinaire, réclamant des holocaustes humains et l’épreuve du feu ; le culte des dieux de Damas, de Ninive et de Babylone était un culte utilitaire^ où la politique avait la principale part ; le culte des astres, où se trahit d’abord l’influence arabe, puis l’influence persane, est un culte en apparence moins abject et plus épuré, mais qui en réalité ouvre la porte aux plus grossières superstitions. D’ailleurs, dans tous ces cultes, la prostitution sacrée est érigée en dogme, les prostitués des deux sexes font partie intégrante du personnel du temple, et lorsque les prophètes, dans leurs virulentes diatribes, associent la fornication à l’idolâtrie, on doute souvent s’ils prennent le mot « fornication » dans son sens propre et usuel, ou s’ils entendent par là l’apostasie et l’infidélité au Dieu d’Israël : tant la dissolution des mœurs, sous couleur de

piété, était naturelle aux religions païennes, et tant le démon sait profiter des pires instincts de la nature humaine pour l’entraîner à l’idolâtrie qui est son œuvre t

F. Prat.

    1. IDOLOTHYTE (s’iSw)u##


IDOLOTHYTE (s’iSw)u.6-jtov, idolothytum), mot biblique et ecclésiastique qui désigne, ainsi que l’indique l’étymologie, eîSwXov, « idole, » et 8ùw, « immoler, » des viandes qui avaient été offertes en sacrifice aux idoles. Le concile de Jérusalem déclara que les chrétiens devaient s’en abstenir. Act., xv, 20, 29 ; xxi, 25. Saint Paul, écrivant aux Corinthiens, leur fait remarquer que les idolothytes ne souillent pas par eux-mêmes, parce que les idoles ne sont rien, mais qu’il faut se priver de les manger pour ne pas scandalisée ses frères. I Cor., viii, 1-13 ; x, 19, 28. Saint Jean, dans l’Apocalypse, ii, 14, 20, blâme « l’ange », c’est-à-dire l’évêque de Pergame et celui de Thyatire, parce qu’ils ont laissé enseigner qu’on pouvait manger les viandes offertes aux faux dieux. — La Vulgate a conservé le mot grec idolothytum, I Cor., viii, 7, 10 ; Apoc, ii, 20 ; elle a traduit elSwXoèO-rov de l’original par contaminationes simulachrorum, dans Act., xv, 20 ; par immolata simulachrorum, dans Act., xv, 29 ; par idolis immolatum, dans Act., xxi, 25 ; I Cor., x, 19, 28 ; par quæ idolis immolantur, dans I Cor., viii, 4, et par quæ idolis sacrificantur, dans I Cor., viii, 1 ; elle l’a omis, Apoc, ii, 14.

IDOX (Septante : "Û|), fils de Joseph et père de Mérari qui fut le père de Judith. Judith, viii, 1.

    1. IDUMÉE##

IDUMÉE (hébreu : ’Ëdôm ; Septante : ’ESiiti. ; ’ISou(iai’a), contrée habitée par les descendants d’Ésaù ou Édom, située au sud et au sud-est de la Palestine. v

I. Nom.

Le nom hébreu est invariablement’Ëdôm, que les Septante rendent tantôt par’Edt&i., tantôt par la

4A « k27* » v del.

[[File: [Image à insérer] |300px]]
171. — Carte d’Idumée.

forme grecque’ISouu.at’a. Le même mot représente ainsi le surnom du patriarche, celui de ses descendants et celui du pays qu’ils habitèrent. Il signifie « roux, rouge ». Cf. Gen., xxv, 30, et voirUSAû, t. ii, col. 1910. Appliqué à la