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HOR (MONT)


ralement maintenant à’Àïn Qadis, à 80 kilomètres an sud de Bersabée. Voir Cadès 1, t. ii, col. 13. Or le mont Hor était près de Cadès, par conséquent à l’occident et non à l’orient de l’Arabah, la longue dépression qui s’étend de la mer Morte au golfe Élanitique. Il est dit, en effet, Num., xx, 22, que les Israélites vinrent de Cadès au mont Hor en une seule station, comme le suppose le texte sacré. Ils ne durent donc pas s’éloigner beaucoup d’Ain Qadis ; ils ne purent en tout cas franchir toute la distance qui sépare ce point du Djebel Harûn. En second lieu, Hor était au sud du Négëb, c’est-à-dire la partie méridionale du pays de Chanaan. C’est ce qui ressort de Num., xxi, 1-4, et xxxiii, 40, où nous voyons

place la mort d’Aaron. On signale aussi, à l’ouest, le Djebel Muélé, qui renferme certains vestiges d’antiquité. Avant de discuter et de choisir, il faut attendre que la question elle-même soit tranchée par une étude approfondie du problème dont nous avons donné les éléments. Cf. Trumbull, Kadesh-Barnea, New-York, 1884, p. 127-139 ; H. Guthe, H. Clay TrumbuU’s Kadesh Barnea, dans la Zeitschrift des Deutschen Palâslina-Vereins, t. viii, 1885, p. 213 ; M. J. Lagrange, Le Sinaï biblique, dans la Revue biblique, juillet 1899, p. 376378 ; L’itinéraire des Israélites du pays de Gessen aux boi-ds du Jourdain, dans la même Revue, avril 1900,

p. 280-282.

A. Legendre.

’153. — Vue intérieure du tombeau dit d’Aaron. D’après de Bertou, Le mont Hor.

les Hébreux aux prises avec le roi chananéen d’Arad. Les événements se passent entre l’arrivée à Hor et le départ de Hor. Si Ton place le mont dans le massif iduméen, il est difficile de comprendre pourquoi un roi, qui demeurait à environ 25 kilomètres au sud d’Hébron, serait venu poursuivre si loin le peuple de Dieu. Tout s’explique, au contraire, si l’on admet, de la part de ce peuple, une marche en avant, au nord de Cadès, marche que voulurent arrêter les gens du Négeb. C’est du reste à partir de Hor que les Israélites descendent vers le sud. Num., xxi, 4. Enfin, le mont témoin de la mort d’Aaron était à l’extrémité ouest au nord d’Édom. En eifet, la frontière dont il est question, Num., xx, 22 ; xxxiii, 37, ne peut être la frontière orientale, à cause du voisinage da Cadès, ni la frontière sud, puisqu’elle touche au Négeb ; c’est donc celle du nord ou celle de l’ouest. Il faudrait ainsi chercher Hor parmi les montagnes qui avoisinent Cadès. Malheureusement aucune n’en a conservé le nom. On a pensé au Djebel Madurah ou Modéra, montagne ronde, isolée, située au nord-est d’Aïn Qadis, et dont le nom semble rappeler celui de Moséra, où le Deut., z, 6,

2. HOR (MONT) (hébreu : Hâr hd-kâr ; Septante : tS cfpoç t15 opo ;  ; Vulgâte : mons altissimus), nom, dans l’hébreu, d’une montagne qui sert à déterminer la frontière septentrionale de la Terre Promise. Num., xxxiv, 7, 8. Elle est, comme on le voit, complètement distincte de la précédente, qui se trouvait au sud de la Palestine. Le Targum de Jérusalem et celui du pseudo-Jonathan rendent Hôr hâ-hâr par Amdnôs ou Amânôn. Cf. A. Neubauer, La géographie du Talmud, Paris, 1863, p. 7. Faut-il suivre l’opinion de certains Juifs et voir là l’Amanus des auteurs classiques, dans l’extrême nord de la Syrie ? Dans ce cæ l’identification serait inadmissible. Il est impossible de faire remonter si haut les limites de la Palestine, qui n’ont dû guère dépasser le Nahr-el-Qasimiyéh, au pied méridional du Liban, et l’entrée de la Beqa’a. Voir Chanaan 2, t. ii, col. 533. L’expression hébraïque peut se rendre de diverses manières. On pourrait y voir une localité, « Hor de la montagne, » qui alors serait ou Khirbet Hur, ail midi du fleuve, ou Khirbet Mura, à l’est du coude qu’il fait brusquement vers la Méditerranée. Reland, Palœstina, Utrecht, 1714, t. i,