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HOR (MONT)


faites dans le roc pour recevoir le pied. Au point culminant se trouve un petit édifice (fig. 152 et 153) appelé tomheau d’Aaron ; pour la description, voir Aaron 1, t. i, col. 8. « La vue dont on jouit du sommet de l’édifice s’étend au loin dans toutes les directions et, quoique l’oeil se repose sur peu d’objets qu’il puisse distinguer, on peut se faire néanmoins une idée excellente de l’aspect général et de la physionomie du pays. La chaîne des montagnes de l’Idumée, qui forme la côte occidentale de la mer Morte, semble courir vers le sud, quoiqu’elle perde considérablement de sa hauteur : elle apparaît de là, stérile et désolée. Au-dessous s’étend une plaine sablonneuse, déchiquetée par le lit des torrents d’orage,

légèrement nclinée vers l’est. La base de ces roches repose sur une solide masse de granit et de porphyre, traversée par des failles où apparaît le terrain crétacé. La superposition de ces différentes couches donne vraiment au massif l’apparence « d’une montagne sur une montagne ». Elles le revêtent en même temps d’un coloris extraordinaire. Les rocr « rs sont d’un bleu tantôt foncé, tantôt pâle ; parfois rayés de rouge ou variant de la couleur lilas à la couleur pourpre ; quelques-uns sont couleur de saumon, avec des veines cramoisies ou même écarlates. Ailleurs, on remarque des bandes livides de jaune ou d’orange clair. Dans certaines parties enfin, les teintes sont plus pâles, quelquefois toutes blanches

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152. — Vue extérieure du tombeau dit d’Aaron sur le mont Hcr. D’après de Bertou, Le mont Hor.

et offrant le même aspect que les parties les plus désertes du Ghor. À l’endroit où cette plaine aride se rapproche du pied du mont Hor, se dressent comme autant d’îles, des pics et des collines de couleur pourpre, formés probablement de la même espèce de grès que le mont Hor lui-même, car ce dernier, quelque variées que soient ses teintes, ne présente à l’œil, si on le voit d’une certaine distance, qu’une masse uniforme de pourpre foncée. Du côté de l’Egypte s’étend un vaste plateau-sans caractère dont les extrémités se perdent au loin… Mais aucune partie du paysage n’attire le regard avec autant de curiosité et de plaisir, que les rochers escarpés du mont Hor lui-même, se dressant de tous côtés, avec les formes les plus sauvages et les plus fantastiques, ici entassés d’une manière étrange les uns sur les autres, là s’entre-bâillant et présentant des crevasses d’une profondeur effrayante… Pétra est cachée aux yeux du spectateur par les saillies de la montagne. » Irby et Mangles, Travels in Egypt and Nubia, Londres, 1844, p. 134. Le Djebel Harûn est formé de grès rouge et de conglomérats .dont lesassises s’élèvent comme une muraille escarpée,

Cf. de Luynes, Voyage d’exploration à la nier Morte, 3 in-4°, Paris, t. iii, p. 323, et, dans l’atlas, planche v, E. i, Hull M emoir on the geology and geography of Arabia. Pelrsea, Palestine and adjoining districts, Londres, 1889 ; p. 106 ; Mount Seir, in-&>, Londres, 1889, p. 86, 95, 211 ; E. H. Palmer, The désert of the Exodus, 2 in-8°, Cambridge, 1871, t. ii, p. 434, 435 ; J. Wilson, The lands of the Bible, 3 in-8°, Edimbourg, 1847, t. i, p. 291-300 ; Stanley, Sinai and Palestine, in-8°, Londres, 1866, p. 86. Deuxième opinion. — L’hypothèse traditionnelle est-elle bien conforme aux textes bibliques dûment interprétés ? Plusieurs exégètes ne le croient pas. Les difficultés de critique textuelle sont multiples dans les différents passages scripturaires qui racontent l’itinéraire des Hébreux à travers le désert. C’est ainsi que la mort d’Aaron, qui eut lieu d’après Num., xx, 25, 27 ; xxxill, 38, sur le mont Hor, est placée à Moséra. Deut., x, 6. Mais à ne considérer que la question présente, il est un point de repère qui paraît aujourd’hui bien fixé et dont il importe de tenir compte dans la solution du problème. C’est le site de Cadès, que l’on reconnaît gêné-