Page:Dictionnaire de la Bible - F. Vigouroux - Tome III.djvu/385

Cette page n’a pas encore été corrigée
739
740
HOMÉLIE — HOMICIDE


deux sur l'économe infidèle, t. clx, col. 1121. Saint Bruno de Segni, t. clxv, col. 747-862, et Godefroy, abbé d’Admont, t. clxxiv, col. 7-1132, en ont composé deux recueils. Aux xii » et xuie siècles, on multiplie les sermons et les postilles sur les épîtres et les évangiles de l’année liturgique, et on se sert des anciens recueils d’homélies. Nous ne connaissons de cette époque qu’un seul homiliaire, celui de Césaire, cistercien d’Heisterbach, Homiliae sive fasciculus moralitalum, Cologne, 1615. Les Collaiiones in Ev. Joannis de saint Bonaventure, Opéra, t. vi, Quaracchi, 1893, p. 535-634, fournissent des matériaux pour de véritables homélies.

III. Dans les temps modernes.

L’homélie, qui semble avoir subi un instant d'éclipsé et cédé la place au sermon plus solennel, reprit faveur après la réforme et le concile de Trente. Nous retrouvons, à tout le moins, de nouveaux recueils d’homélies : J. Eck, Homiliarius contra sectas, 3 in-f°, 1536 ; J. Hoffmeister, In utrasque sancti l’auli ad Corinthios epist. homiliæ Cologne, 1545 ; Id., Homilise in Evangel. quæ in dominiez et aliis festis diebus leguntur per totum annum, 2 vol., Ingolstadt, 1547, etc., traduites en allemand, ibid., 1548, etc. ; Ânt. de Nebrissa, Homiliae diversorum auctorum in Evang. quæ diebus dominicis decantantur, revisse cum expositione, Grenade, 1549 ; H. Helm, 0. M., Homiliae in Evangelia et omnes epistolas canonicas, 5 vol., Cologne, 1550, 1556 ; Camus, évêque de Belley, Premières homélies quadragésimales, in-12, 2e édit., Paris, 1618 ; Jean de Carthagène, 0. M., Homilix catholicee de sacris afeanis Deiparae Marise et Josephi, in-f°, Paris, 1617 ; de Lanuza, 0. P., Homilim quadragésimales, traduites de l’espagnol en latin, 4 tomes en 2 in-f », Lyon, 1659 ; F. Bourgoing, Homélies chrétiennes sur les Evangiles des dimanches et des fêtes, in-12, Lyon, 1664 ; G. Jansénius, Homilise in Evangelia, arrangées par G. Braun, in-12, Cologne, 1677 ; Hoviot, Homélies morales sur les Évangiles de tous les dimanches de l’année, 3e édit., 2 in-4°, Paris, 1688 ; Ant. Godeau, évêque de Vence, Homélies sur les dimanches et fêtes de l’année, 2e édit., in-12, Lyon, 1697 ; J.-B. Le Vray, Homélies ou explication littérale et morale des Evangiles de tous les dimanches de l’année, 5 in-12, Paris, 1700-1701 ; E.-B. Bourée, Homélies sur les évangiles de tous les dimanches de l’année, 3 in-12, Lyon, 1703 ; de la Chétardie, curé de Saint-Sulpice, Homélies, 4 a édit., 4 in-8°, Paris, 1707-1710, souvent rééditées ; Hermant, Homélies sur les Évangiles de tous les dimanches de l’année, 2e édit., 2 in-12, Rouen, 1710 ; Boileau, Homélies et sermons, 2 in-12, Paris, 1720 ; Jérôme de Paris, Sermons et homélies, 3 in-12, Paris, 1738 ; Id., Sermons et homélies sur le Carême, 3 in-12, Paris, 1749 ; de Monmorel, Homélies sur les -Évangiles de tous les dimanches de l’année, 2e édit., 10 in-12, Paris, 1751 ; Jean-François Brunet, ifow éiies pour tous les dimanches de l’année, en forme de prônes, 2 in-12, Paris, 1776 ; Carrelet, Œuvres spirituelles et pastorales, 3e édit., 7 in-12, Paris, 1805 ; de la Luzerne, Homélies ou explication des Évangiles des dimanches et principales fêtes de l’année, 6 vol., Langres, 1804, souvent rééditées ; P. Rey, Prônes nouveaux en forme d’homélies, 2 vol., Paris, 1809 ; Schouppe, Evangelia dominicarum ac festorum totius anni, 2 in-8°, Bruxelles, 1869 ; traduction française, 2e édit., 2 in-12, Paris, 1879 ; Id., Evangelia de communi Sanctorum, 2e édit., in-8°, Bruxelles, 1877 ; Ventura, Homélies sur les paraboles de N.-S. Jésus-Christ, trad. franc., 3e édit., 2 in-8°, Paris, 1876 ; J. Lambert, Instructions courtes et familières pour tous les dimanches et principales fêtés de l’année, 2f édit., 2 in-12,. Paris, 1836 ; Fortin, Homélies sur les Évangiles de tous les dimanches de l’année, 2 in-12, Paris, 1852 ; Gaussens, Cinquante-deux homélies pour les cinquante-deux dimanches de l’année, in-12, Paris, 1879, 1889 ; Mgr Pichenot, Les paraboles évangéiiques,

instructions et homélies, in-12, Paris, 1877 ; Lescœur, Les béatitudes, huit homélies sur l'Évangile, in-12 t Paris, 1885 ; Pluot, Prônes, sermons et homélies, d’après les prédicateurs contemporains, 3 in-8°, Paris, 1888 ; Allemand, La voix de l'Évangile ou sujets d’homéliespour dimanches et fêtes, in-12, Paris ; de Bqtti, Homélies sur les Evangiles du_ dimanche, 2 in-12 ; Debeney, Petites homélies sur l'Évangile des dimanches et principales fêtes de l’année, in-12 ; A. Guillois, Explication des Épîtres et Évangiles, 2 in-12 ; Explication des Évangiles des dimanches et des principales fêtes de Vannée, en forme d’homélies, 4 in-12, Hong-Kong ; Ricaud, Homélies sur les Évangiles des dimanches et des fêtes de l’année, 4 in-12 ; Reyre, Petites Dominicales ou courtes homélies sur les Évangiles du dimanche, revues par Courval, 2 in-12, Paris, 1876 ; Grenet, dit d’Hauterive, La somme du prédicateur, 17 in-8°, dont 7 contiennent des homélies sur les Évangiles ; La chaire au XIXe siècle, comprend 2 in-8° d’homélies ; Dominicales, sermons, prônes et homélies, pour les dimanches et les fêtes de l’année, empruntés aux principaux orateurs contemporains, 10 in-8°. Pour les ouvrages italiens, voir Ubaldi, Introductio in Sac. Script., t. iii, Rome, 1881, p. 378, et pour les ouvrages allemands, Mgr Keppler, Die Adventsperikopen exegetisch-homiletisch erklârt, dans les Biblische Studien, t. iv, 1899, p. 6-8. Cf. Kirchmlexicon y ' 2e édit., t. x, 1897, p. 313-348, passim.

E. Mangenot.

    1. HOMER##

HOMER (hébreu : hômér), nom d’une mesure hébraïque de capacité. Lev., xxvii, 16 ; Num., xi, 32 ; Is. f v, 10 ; Ezech., xlv, 11, 13, 14 ; Ose., iii, 2. Elle a la même capacité que le kôr et la Vulgate l’a rendue ordinairement par corus. Voir Cor, t. ii, col. 954.

    1. HOMICIDE##

HOMICIDE (hébreu : râsoah, infinitif absolu tenant lieu de substantif, de râsah, a. tuer ; » Septante : çovoç ; Vulgate : homicidium), crime qui consiste à tuer un homme. Le meurtrier prend le nom de rosêafy ou merassêah, çoveiiç, cpoveirriiç, àv6po>TroxTo’voç, homicida.

I. La loi divine.

l°Elle est formulée dans le cinquième ! précepte du Décalogue : « Tune tueras point « d’homme. Exod., xx, 13 ; Deut., v, 17 ; Matth., v, 21 ; xix, 18 ; Marc, x, 19 ; Luc, xviii, 20. Le fondement de cette loi est le domaine absolu que Dieu possède et qu’il se réserve sur la vie humaine : « C’est moi qui suis Dieu ; il n’y a pas d’autre dieu que moi ; je fais vivre et je fais mourir. » Deut., xxxiii, 39. Le droit exclusif de Dieu d'ôter la vie à l’homme est donc corrélatif de son droit exclusif et incontesté de la donner. — 2° La loi qui proscrit l’homicide fait partie de la loi naturelle et est inscrite au cœur même de l’homme. Aussi le premier meurtrier, Caïn, a-t-il conscience de son crime et redoute-t-il qu’on le mette à mort à son tour. Gen., iv, 13-14 ; ix, 6. — 3°-Cette loi ne vise toutefois que l’homicide injuste. Bien que maître absolu de la vie humaine, Dieu délègue à l’homme en certains cas le droit de l'ôter à son semblable. Aussi la Sainte Écriture n’incrimine-t-elle, en. aucune manière, celui qui, revêtu de l’autorité, met à mortun coupable, Num., xv, 35-36 ; Jos., vi, 25 ; II Reg. r i, 10-15 ; Rom., xiii, 4, etc. ; celui qui tue les ennemis en lutte avec son pays, même quand le meurtre s’exécute par ruse, comme dans les cas d’Aod tuant Églon, Jud., iii, 21 ; de Jaël perçant la tête de Sisara, Jud., iv, 21 ; de Judith décapitant Holopherne, Judith, xiii, 10 ; etc., ni enfin celui qui est dans le cas de légitime défense. Exod., xxii, 2, etc. — 4° Il est à observer que la Loi ne fait aucune allusion au suicide, probablement parce qu’elle n’avait aucune vengeance temporelle à exercer contre lui. Les auteurs sacrés ont eu cependant plusieurs fois l’occasion de signaler cecrime. I Reg., xxxi, 4 ; II Reg., xvii, 23 ; IIMach., xiv, 41 ; Matth., xxvii, 5. Josèphe, Bell, jud., III, viii, 5, stigmatise le suicide.