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HOLOCAUSTE


menton des côtés de l’autel. Il était le jabot et les intestins, les plumes aussi, d’après quelques-uns, et les jetait à l’orient de l’autel, à l’endroit où se mettaient les cendres. Il brisait les ailes de l’oiseau, sans cependant les détacher, et enfin posait la victime sur le feu de l’autel. Lev., i, 14-17.

Offrandes accessoires.

Toutes les fois qu’on offrait

en holocauste un taureau ou un veau, un bélier ou un agneau, un bouc ou un chevreau, il fallait que chaque victime fût accompagnée de trois dixièmes d'éphi de farine délayée avec un demi-hin d’huile ; on y ajoutait un demi-hin de vin pour la libation. Num., xv, 8-12.

III. LA CÉLÉBRATION.

Les holocaustes publics.


Chaque jour on offrait un holocauste de deux agneaux d’un an, un le matin et un le soir. C'était le sacrifice quotidien ou perpétuel, indépendant de tous les autres qui pouvaient être offerts pour d’autres causes. Exod, , xxix, 38, 39 ; Num., xxviii, 3, 4, 23 ; xxix, 11, 25. Le jour du sabbat, l’holocauste était de deux agneaux d’un an. Num., xxviii, 9, 10. Pour la néoménie, l’holocauste comprenait deux veaux, nn bélier et sept agneaux d’un an, toujours avec les offrandes accoutumées. de farine, d’huile et de vin. Num., xxviii, 11-15 ; xxix, 6. Cet holocauste était également indépendant de tous les autres. Aux jours de fête, on offrait en holocauste, pour la Pâque, deux veaux, un bélier, sept agneaux, durant sept jours, Lev ;, xxiii, 8 ; Num., xxviii, 19 ; pour la Pentecôte, un veau, deux béliers, sept agneaux d’un an, Lev., xxiii, 18 ; Num., xxviii, 27 ; pour la fête de l’Expiation, un bélier au nom du grand-prêtre, un veau, un bélier et sept agneaux au nom du peuple, I.ev., rvi, 3, 5, 24 ; xxiii, 27 ; Num., xxix, 8 ; pour la fête des Tabernacles, pendant sept jours, deux béliers, quatorze agneaux, le premier jour treize veaux, le second douze, et ainsi de suite en diminuant d’un chaque jour, et enfin le huitième jour, un veau, un bélier et sept agneaux, Lev., xxiii, 36 ; Num., xxix, 13-38 ; pour la fête des Trompettes, un veau, un bélier et sept agneaux. Num., xxi’x, 2.

Les holocaustes prescrits aux particuliers.

On

immolait un bélier en holocauste pour la consécration du grand-prêtre, Lev., viii, 18, et de tous les prêtres en général, Exod., xxix, 18, 25, et un veau pour la consécration des lévites, Num., viii, 12 ; pour la purification de la femme récemment accouchée, un agneau d’un an ou, en cas de pauvreté, une tourterelle ou une colombe, Lev., xii, 6, 8 ; pour la purification du lépreux, un agneau ou, en cas de pauvreté, une tourterelle ou une colombe, Lev., xiv, 13-19, 22 ; pour la purification des impuretés et du flux du sang, une tourterelle ou une colombe, Lev., xv, 15-30 ; pour la purification du nazaréen souillé par le contact d’un mort, une tourterelle ou une colombe, Num., vi, 11, et pour la fin de son vœu ; un agneau <ïun an. Num., vi, 14, 16.

Les holocaustes volontaires.

En dehors des cas

où ils y étaient tenus par la loi, les particuliers pouvaient offrir des holocaustes par suite d’un vœu ou par sentiment religieux. Num., xv, 8. C’est ce qui feit qu’il est souvent question d’holocaustes unis à des sacrifices d’actions de grâces, ces deux sortes de sacrifices pouvant être volontaires, tandis que les autres n'étaient offerts qu’en vertu des prescriptions légales. Exod., xx, 24 ; xxiv, 5 ; xxxii, 6 ; Jos., viii, 31 ; Jud., xx, 26 ; I Reg., x, 8 ; xiii, 9 ; II Reg., vi, 17 ; xxiv, 25 ; III Reg., iii, 15 ; II Par., xxxi, 2 ; I Mach., iv, 56. Cette faculté d’offrir des holocaustes était même accordée aux étrangers. Num., xvi, 14, 15. Ces derniers ne pouvaient d’ailleurs présenter au Temple que des holocaustes et des offrandes de gâteaux ou de libations, Scheftalitn, vii, 6 ; Sebachitn, iv, 5 ; Menachoth, v, 3, 5, 6 ; vi, 1 ; ix, 8 ; s’ils apportaient des victimes destinées à d’autres espèces de sacrifices, on en faisait invariablement des holocaustes. Voir Gentils, col. 191.

Les holocaustes historiques.

La Sainte Écriture

mentionne un certain nombre d’holocaustes remarquables, à raison des circonstances dans lesquelles ils ont été offerts. Tels furent les holocaustes qui accompagnèrent la consécration d’Aaron et de ses fils, Lev., ix, 2, 3, 12-14 ; la dédicace du Tabernacle, Num., vil, 15, 21, 27, etc., où l’on immola douze taureaux, douze béliers et douze agneaux. Num., vii, 87. — Les Israélites offrirent des holocaustes pour obtenir du Seigneur la victoire contre les Benjamites., Jud., xx, 26, et plus tard la délivrance du joug des Philistins. I Reg., vii, 9. — Mille taureaux, mille béliers et mille agneaux furent immolés pour des holocaustes dans l’assemblée du peuple qui précéda la mort de David et dans laquelle Salomon fut proclamé roi à nouveau. I Par., xxix, 21-27. — Peu après son mariage, Salomon offrit mille holocaustes à Gabaon et obtint du Seigneur le don de sagesse. III Reg., m, 4. Il en offrit d’autres à l’occasion de la dédicace du Temple. III Reg., viii, 64. — Le sacrifice qu'Élie offrit en face des prêtres de Baal, fut un holocauste, avec cette particularité que ce fut le feu du ciel qui consuma la victime. III Reg., xviii, 38. — Ezéchias offrit en holocauste soixante-dix taureaux, cent béliers et deux cents agneaux, quand il restaura le culte. II Par., xxix, 32. Il prit soin qu’ensuite ces sortes de sacrifices fussent régulièrement continués par les prêtres. II Par., xxxi, 2, 3. — À la dédicace du second Temple, sous Esdras, il y eut un holocauste de cent taureaux, deux cents béliers et quatre cents agneaux. I Esd., vi, 17. — Au retour d’exilés qui suivit, on offrit douze taureaux, quatre-vingtseize béliers et soixante-dix-sept agneaux. I Esd., viii, 35. — Sous Judas Machabée, les holocaustes furent continués durant huit jours pour la restauration de l’autel. I Mach., iv, 56.

III. L’efficacité des holocaustes. — 1° Prééminence de ce sacrifice. — L’holocauste était l’expression la plus complète du culte extérieur rendu à Dieu. Dans ce sacrifice, « la victime était consumée tout entière pour signifier que, comme l’animal réduit tout entier en vapeur par le feu s'élève en haut, ainsi l’homme tout entier et tout ce qui lui appartient sont soumis au souverain domaine de Dieu et doivent lui, être offerts. » S. Thomas, Sum. theol., 1° 2 « , q. 102, a. 3, ad 8. L’holocauste était considéré comme un sacrifice complet par lui-même, comprenant à la fois des êtres animés et des êtres inanimés, des offrandes sanglantes et des offrandes non sanglantes. On n’y offrait que des animaux mâles, les animaux femelles étant regardés comme plus imparfaits. Les autres sacrifices étaient toujours accompagnés d’un holocauste, tandis que l’holocauste était souvent offert seul, comme dans le sacrifice quotidien du matin et du soir. Les fêtes ne pouvaient se célébrer sans holocauste. De là la première place assignée à l’holocauste parmi les autres sacrifices dans le Lévitique, I, 1-17, et les noms de kdlil, « parfait, entier, » gemîrâ', « complet, » que lui donnaient les Hébreux. Aucun rite ne marquait mieux que l’holocauste l’anéantissement total de la créature en face du Créateur.

Ses effets.

Le texte sacré dit que l’holocauste

était offert à Jéhovah « pour obtenir sa faveur ». Lev., i, 3. Il ajoute que, quand celui qui offrait la victime lui avait imposé les mains, « elle était agréée de Jéhovah pour lui servir d’expiation. » Lev., i, 5. Il note enfin, et cette remarque est souvent répétée, que l’holocauste constituait pour Jéhovah un « sacrifice d’agréable odeur » Lev., i, 9 ; viii, 21 ; Gen., viii, 21 ; Exod., xxix, 18 ; Num., xxvii, 2, 27 ; xxix, 8 ; I Esd., vi, 10. L’holocauste avait ainsi pour effets, dans une certaine mesure, d’attirer la faveur, par conséquent les grâces de Dieu sur celui qui l’offrait, de servir d’expiation pour les fautes et enfin d'être agréable au Seigneur et, par là même de lui rendre quelque chose en retour de ce qu’on avait reçu de lui. En constituant l’acte latreutique par excel-